Nouvelle contre-performance du CA et un point heureux pour le CSHL... C'est l'enseignement de base de cette rencontre qui nous a toutefois révélé quelques phases de jeu intéressantes, en dépit du score vierge qui a sanctionné les débats. Alignant un onze audacieux, Mrad Mahjoub a quelque peu révolutionné son équipe. Les inamovibles Sellami, Hmam, Meriah et Zaïri ont été placés en «jachère», alors que Traoré et Melliti ont été laissés en réserve. Avec un noyau dur articulé autour de Nour Hadhria à la manœuvre et Alexis au ratissage, le CA nous a franchement paru pimpant au coup d'envoi. Célérité, percussion, vivacité et enchaînements rapides ont constitué le gros du volume du travail des partenaires de Mouihbi. Le retour de Dhaouadi, la titularisation du jeune Akremi sur le flanc gauche ont donné de la vitesse aux amorces offensives clubistes, alors que sur le côté opposé, Mouihbi en a fait voir de toutes les couleurs à Ben Kâab. Dans le même temps, le remuant Malajila a donné le tournis à Cissé. Jeu en déviation, appels et contre-appels, la débauche d'énergie de Malajila n'a certes pas été récompensée par un but, mais il est sur la bonne voie. Globalement, des progrès évidents ont été enregistrés au niveau de l'animation offensive clubiste via une circulation fluide du ballon et une relative fraîcheur physique. Mahjoub prônait une orientation de jeu en 4-2-3-1 avec un redéploiement offensif assez rapide où Dhaouadi et Mouihbi ont emballé leurs couloirs respectifs. Hadhria dans un rôle de régisseur, Malajila en tant qu'électron libre offensif et le duo de porteurs d'eau, Alexis-Ben Yahia, ont constitué un bloc compact qui a donné la part belle au jeu d'attaque. Mais, en fin de compte, pourquoi ce mutisme offensif ? La précipitation, le manque d'automatismes avec Malajila et la malchance ont privé le CA du gain du match. Plusieurs tirs cadrés que ce soit de Dhaouadi, Ben Yahia, Nour Hadhria, Mouihbi, ou encore du revenant Traoré, ont été annihilés par Zitouni, alors que deux têtes sur le poteau de Malajila et d'Essifi auraient pu donner une tout autre tournure à la rencontre. Aussi, la sortie de Hadhria et celle de Mouihbi ont quelque peu scindé le bloc clubiste, jusque-là homogène et compact. Certes, l'entraîneur clubiste s'est vite rendu compte du déséquilibre et a incorporé Sellami à la place de Akremi, en vain toutefois... Au final, du point de vue résultats, le CA n'est pas encore sorti de l'auberge, alors qu'indépendamment du score de parité, les choix du technicien clubiste ont fait l'unanimité en première période, le jeu clubiste a fortement progressé et les joueurs semblent conscients de la responsabilité qui leur incombe. A force de persévérance, les lendemains seront meilleurs, à commencer par bien préparer le prochain choc face à l'ESS. Zitouni en état de grâce Et le CSHL dans tout cela ? Les Verts ont joué selon leurs moyens, optimisant certaines de leurs qualités, faisant prévaloir leur endurance et leur rigueur défensive. Le technicien du CSHL a favorisé un schéma tactique en 4-4-2 avec un duo offensif antérieurement performant, composé de Kasso et Karikari. À l'entrejeu, l'inamovible Ben Chouikha à la distribution, aux côtés du trio Hammi-Haranne-Ben Messaoud, a semblé tenir la route. Sur les flancs et dans l'axe de la défense, Ben Kâab a souffert au marquage de Mouihbi, alors que de l'autre côté, le duo Mhadhebi-Chamssedine Dhaouadi s'est relayé au marquage de zone imposé à Zouhaier Dhaouadi. Au cœur de l'arrière-garde des «Verts», Cissé a fait prévaloir son calme et son assurance lors de la négociation des duels et autres balles aériennes. Quant au vertueux gardien Anis Zitouni, il a tout simplement été l'homme du match, faisant prévaloir sa vista, ses bonnes sorties et son sens de l'anticipation. Qu'est-ce qui a manqué au CSHL pour passer la vitesse supérieure ? Un surcroît d'audace offensive, un supplément d'âme en fin de rencontre, alors que le CA s'est rué à l'attaque, se découvrant en conséquence et s'exposant aux contres adverses. Pour revenir au rendement de l'ex-portier clubiste, Zitouni, ce dernier a repoussé pas moins de cinq occasions nettes d'ouvrir le score. Deux tirs cadrés de Ben Yahia, deux frappes vicieuses de Traoré et un heading de Ben Yahia (la balle de match lors du temps additionnel) ont été stoppés net par le gardien des «Verts». Pour le CA, les dieux du stade n'étaient pas clubistes. Le temps des jachères se poursuit, sorte de repos biologique de circonstance, en attendant le temps des moissons...