Pour une équipe de Bab Jedid qui a affiché des largesses défensives et une fébrilité collective inquiétante, il va falloir se re-mobiliser pour retrouver de la maîtrise et de l'ambition à l'approche des chocs face aux ténors de la compétition. Il y a un sentiment d'embarras chez les joueurs depuis le raté face aux Bardolais. C'est quelque chose qui a du mal à passer. La volonté et l'implication ne suffisent plus désormais à cacher les carences d'une équipe qui s'est épuisée à courir chercher des solutions, en vain. Bref, le CA a craqué sur la route d'une ambition quelque peu indéfinie par rapport à un effectif qualitativement et quantitativement trop limité. Face au Stade Tunisien, ce CA-là a manqué de lucidité et de justesse. Quant à ceux qui étaient sur le banc (Saber Khelifa précisément), il est clair qu'ils n'étaient pas aptes à débuter le match, les organismes de certains jokers ayant été trop sollicités ces derniers temps. En clair, la présence d'un Meniaoui ou d'un Rusike sur le banc aurait pu changer la donne. Quant au filet de sécurité, il semble avoir volé en éclats depuis le départ de Farouk Ben Mustapha. Conclusion : le CA n'a quasiment plus de tauliers en défense. Maintenant, il s'agit pour le plus turbulent des clubs tunisiens d'éviter l'une de ces crises en coulisses dont il est coutumier. Le CA de Marco Simone devra surtout retrouver le collectif et le jeu qui lui permettront de reprendre confiance dans son destin. Cela passera par une réaction d'orgueil prochainement en Coupe de la CAF et en championnat. Il faut vite redresser la barre et éviter de s'enliser et surtout douter. L'autre demande express, venant des supporters cette fois-ci, est d'ordre mental. Pour les inconditionnels, les joueurs sont loin d'être exempts de reproches, autant que le staff technique. Tout ce beau monde doit se remettre en ordre de marche. Car s'il y a une chose sur laquelle les fans ne peuvent pas transiger, c'est le respect du maillot que les joueurs doivent mouiller. La priorité est maintenant de montrer un autre visage et d'éviter de s'enfoncer dans une insondable crise de résultats. Oui, sans faire injure à quiconque, le CA ne peut plus se permettre d'évoluer de cette manière (en 3-5-2). Quant à la défense, elle n'est ni homogène, ni complémentaire. Elle manque autant de personnalité que de promptitude. Rappelons que sur le premier but encaissé, le rideau défensif se fait déchirer comme s'il s'était fait contrer à la 90'. Ahmed Hosni n'en demandait pas mieux pour battre Atef Dkhili. Et sur le second but, l'absence totale de marquage est juste hallucinante ! Cette équipe était tout simplement dépassée par les événements. Ce qui est sûr, c'est qu'elle n'est pas à la hauteur de la passion que suscite ce club. D'ailleurs, n'eussent été les anticipations de Dkhili en fin de match (devenu libéro de fortune), l'occasion aurait été donnée au succès stadiste de prendre des proportions invraisemblables. Face aux assauts incessants mais désordonnés des Bardolais, Dkhili s'est plutôt montré héroïque. C'est clair, actuellement, il s'agit de s'interroger sur les ambitions d'un Club Africain aux antipodes de la compétitivité ! Négation du football ! Après avoir soufflé le chaud et le froid, le CA est retombé dans une sorte de négation du football qui pourrait lui jouer des tours... Globalement, face à un onze accrocheur et coriace, le CA peine à forcer la décision en temps voulu. Au regard du rendement d'ensemble, ce sentiment n'en est que renforcé. Le CA est sans imagination sur le terrain. C'est une des nombreuses problématiques sur lesquelles le coach lombard bute depuis peu. Cela n'a pas échappé à certains observateurs qui n'ont pas manqué d'évoquer son avenir depuis le cuisant échec face au Stade Tunisien. Une chose est sûre du moins: le coach italien est forcément fragilisé après ce revers. Il va devoir s'accrocher et affronter beaucoup d'éléments contraires. Car au-delà de la leçon bardolaise, le CA n'a pas été piqué au vif. Où est l'orgueil de certains ? Le onze s'est tout simplement consumé, s'écroulant totalement. Le football n'est pas une question de pronostics et de cote. Ce qui semblait de l'ordre de l'irrationnel avant le match s'est bel et bien produit sous les yeux écarquillés des fans clubistes. Il semble loin le temps des copies proches de la perfection. Renversé par un ST métamorphosé, le CA n'y a vu que du feu. Le coup est rude. Le fiasco incommensurable. Dans les annales, on consignera désormais que le ST a administré une leçon de réalisme et de détermination au CA. Un Club Africain qui manque cruellement d'ingrédients déclencheurs (à l'exception de Darragi), bien «aidé» par une défense hésitante et lente. Crispée et fébrile, cette équipe clubiste se révèle bien trop approximative pour diffuser une quelconque menace pour des Bardolais électrisés. Même vers la fin, quand le Stade Tunisien a tenté d'enfoncer le clou sur un contre éclair, le CA n'a nullement réagi. Les Clubistes étaient sonnés, le regard perdu de certains... Les rushs et incursions de Youssef Fouzai & Co n'ont d'ailleurs fait qu'accentuer le stress d'une effroyable déconvenue vers la fin. Pour le CA, jamais le temps additionnel ne fut autant irrespirable, même si la mise à mort est intervenue quelque temps auparavant ! Pour une équipe de Bab Jedid qui a affiché des largesses défensives et une fébrilité collective inquiétante, il va falloir se re-mobiliser pour retrouver de la maîtrise et de l'ambition à l'approche des matchs face aux ténors de la compétition.