Les ministres de l'Environnement et représentants des pays islamiques participant à la 4e Conférence islamique des ministres de l'Environnement, dont les travaux se sont poursuivis, mardi après-midi à Hammamet, ont souligné l'enjeu de renforcer la coopération entre les pays islamiques afin de relever les nouveaux défis environnementaux et faire face aux changements climatiques. Ils ont indiqué, au cours de la séance d'ouverture de la conférence, que la préservation des ressources naturelles et la sauvegarde de l'environnement et des droits des générations futures à des ressources naturelles sont la responsabilité de tous, appelant, à cet effet, à consolider le rôle des différentes parties concernées( gouvernement, organisations spécialisées) dans le soutien des efforts déployés à l'échelle internationale dans le domaine de l'environnement. M. Nadhir Hamada, ministre de l'Environnement et du Développement durable, a mis l'accent, dans son intervention, sur l'étroite relation entre les changements climatiques et les problématiques de développement, de lutte contre la pauvreté, de réduction du fossé économique entre les pays et de sécurité alimentaire et énergétique. Il a insisté, dans ce contexte, sur l'intérêt de consacrer les traditions de la solidarité internationale pour faire face aux aléas climatiques et préserver le droit des nouvelles générations à une vie pérenne. Le ministre a rappelé dans ce cadre, les politiques de développement adoptées par la Tunisie pour soutenir les efforts internationaux consentis en matière de préservation de l'environnement, citant celles liées à la lutte contre les différentes formes de pollution, la maîtrise de l'énergie, la promotion des énergies renouvelables, l'adoption des mécanismes de développement propre, l'amélioration du couvert forestier et végétal et l'optimisation de la gestion des déchets. Un fonds vert Le vice-président de la République islamique d'Iran et président de l'Organisation de sauvegarde de l'environnement de la République Islamique Iranienne a indiqué que l'intérêt porté à l'environnement nécessite le renforcement de l'investissement dans ce domaine et la mise en place d'un plan d'action pour concrétiser les programmes adéquats de promotion de l'environnement dans le monde islamique, d'une part, et confronter les multiples défis, dont les inondations et la désertification, d'autre part. Il a proposé, dans ce cadre, la création d'un « fonds vert», pour exécuter des projets dans le domaine de la sauvegarde de l'environnement. Le responsable iranien a présenté la candidature de son pays pour accueillir la 5e Conférence islamique des ministres de l'Environnement, prévue en 2012. De son côté, le ministre qatari a souligné que la protection de l'environnement et des ressources naturelles, est considérée comme le facteur principal de prospérité, de développement et de garantie des droits des peuples à une vie meilleure. Il a suggéré la mise en place d'un plan et de programmes qui seraient la plateforme pour l'instauration d'une coopération islamique fructueuse dans le domaine environnemental. Solidarité plus soutenue Le ministre libyen a souligné que l'apparition de groupements régionaux, nécessite un surcroît d'efforts de la part des pays islamiques, appelés à manifester une solidarité plus soutenue, afin de mettre en place les mécanismes adéquats pour lutter contre les changements climatiques et les problèmes environnementaux. Il s'agit, a-t-il précisé, de procurer les financements nécessaires pour la réalisation des projets environnementaux et le transfert des technologies modernes y afférent. Le chef de la délégation palestinienne a, pour sa part, affirmé que la situation environnementale dans les territoires palestiniens occupés est critique en raison de la poursuite de la colonisation israélienne caractérisée particulièrement par "une politique de destruction de l'environnement palestinien». Il a appelé la Conférence islamique des ministres de l'Environnement à publier une déclaration de condamnation des crimes israéliens à l'encontre du système environnemental palestinien. Le président de la délégation égyptienne a affirmé que le renforcement de la coopération islamique dans le domaine environnemental passe nécessairement par la mise en place de projets de protection des écosystèmes et la garantie du droit des prochaines générations à des ressources naturelles équilibrées et saines. Le ministre soudanais a passé en revue les problématiques environnementales auxquelles le Soudan et d'autres pays islamiques sont confrontés, appelant à présenter l'aide et le soutien nécessaires aux pays prioritaires en la matière. La ministre syrienne de l'Environnement a mis en garde contre les dangers qui menacent la biodiversité maritime de la rive Est de la Méditerranée en raison des pratiques israéliennes dans la région, évoquant la pollution des plages libanaises et d'une grande partie des plages syriennes après les attaques israéliennes perpétrées contre le Liban en 2006.