Le CA s'est montré réaliste, froid et méthodique. Reste maintenant à se montrer incisif au retour. Le Club Africain reprend pied, petit à petit, notamment grâce à ses trois piliers, Khelifa, Apoko et le portier Dkhili, infranchissable à Pretoria. En attaque, si Khelifa, Haddad et Chenihi ont tenté de presser, les trois hommes ne sont pas parvenus à se trouver et à combiner. Le milieu, quant à lui, manque encore d'anticipation et d'endurance. Quant à la défense, elle a tenu le coup avant de baisser sa garde en fin de partie. C'est à peu près tout, chapitre rendement par ligne de jeu. Mais le plus important est cette solidarité de groupe et cette implication d'ensemble qui ont permis au CA de tenir un résultat positif à Pretoria. Deux mi-temps diamétralement opposées nous en ont appris des masses sur l'explication tuniso-sud-africaine. Le CA a eu la possession au départ et il est parvenu à concrétiser sa bonne entrée en matière par un précieux but. Très peu en vue en début de match, Supersport a semblé brouillon, mais a remonté le terrain au fil des minutes. Durant une bonne demi-heure, les locaux n'ont rien proposé et n'ont pas pesé, obligeant bien souvent leur fer de lance à tenter un exploit individuel ou à surprendre de loin. En football, la donne est claire : le problème quand on ne marque pas, c'est que l'on s'expose. Et Supersport n'est pas passé loin de la catastrophe durant le premier half. Il faut comprendre que le CA aurait pu repartir du Cap de Bonne Espérance avec une victoire. Un moindre mal toutefois pour un CA bousculé à partir de l'heure de jeu, mais rassuré par un portier des grands jours. Maintenant, il s'agit de corriger certaines imperfections constatées en terre sud-africaine comme le faible repli défensif et un milieu trop laxiste pour pouvoir combiner entre les lignes et se montrer dangereux à plusieurs reprises. Si Supersport a laissé passer sa chance, le CA tient ici une belle opportunité pour passer en finale. Ce serait mérité sur l'ensemble du match de l'aller, même si rien n'est encore joué. Cependant, pour revenir à la manche aller, la fin du match a mis à nu certaines lacunes d'ordre physique. L'altitude, la vivacité et la vélocité de l'adversaire ont fait la différence. L'altitude pourrait être considéré comme une circonstance atténuante. Mais force est de constater que le CA a sacrément été bousculé avant la délivrance et le coup de sifflet final de l'arbitre. Au final, un match poussif pour un CA qui s'est toutefois reposé sur certaines individualités pour tenir le bon bout. Ce faisant, l'important est ailleurs. Le CA n' a pas tremblé, récoltant au passage un nul heureux et précieux. De bon augure avant le grand format du match retour. Passer la vitesse supérieure Au-delà des péripéties d'un match de niveau moyen de part et d'autre, le CA doit apprendre à doser et gérer ses efforts (fatigue oblige face à des adversaires frais à souhait). Le CA doit dorénavant s'atteler à revenir des vestiaires avec les mêmes intentions et la même détermination, même si les organismes ont été fortement sollicités. Bref, pour atteindre la finale, réalisme et opportunisme ne suffisent pas. Il faudra puiser dans ses tripes et sortir le grand jeu pour plier le match. Des satisfactions sont toutefois à souligner. Si le CA affiche encore des lacunes techniques, il s'est montré costaud dans les duels. Un CA qui a allié efficacité et envie. Ce n'est pas encore une formation transformée, mais elle a du cœur. Reste encore à trouver de la justesse dans le jeu, et le visage du CA sera tout autre à l'avenir. Qu'il semble loin le temps où l'on prédisait des déboires pour le CA. Sans être intransigeant, le club de Bab Jedid a muselé et tenu en respect Supersport à Pretoria même. En clair, l'insouciance et la fougue qui caractérisent tant cette jeune équipe sud-africaine se sont ainsi heurtées à la réalité du jour, butant sur un adversaire qui ne lui ressemble pas. Des Clubistes plus expérimentés, plus matures, maîtrisant parfaitement leurs émotions. Et même lors du temps additionnel de la seconde période, un léger sursaut local a très vite été annihilé par un CA réaliste, froid et méthodique. Reste maintenant à se montrer incisif au retour.