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«Ceci n'est pas la fin d'une lutte pour les droits, mais plutôt un début»
Rencontre avec Lassaâd Dkhili
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 10 - 2017

Auteur et réalisateur de plusieurs documentaires et courts métrages fictions en Tunisie et en France, Lassaad Dkhili est fondateur et premier président de l'Association des cinéastes tunisiens indépendants (Acti). La création de la Mutuelle tunisienne des artistes, des créateurs et des techniciens du milieu culturel, au mois d'août dernier, représente un vrai point de départ dans l'organisation des métiers de la culture. Lassaâd Dkhili en est l'un des protagonistes les plus tenaces...Entretien
Enfin, la Mutuelle tunisienne des artistes, des créateurs et des techniciens du milieu culturel est devenue une réalité. L'arrêté du 8 août 2017 est paru dans le Journal Officiel de la République Tunisienne (Jort) du 25 août 2017, c'est une bonne nouvelle...
Tout à fait, et je suis ravi de savoir que tous nos efforts ont finalement fini par apporter leurs fruits.
Cela n'est pas venu d'un claquement de doigts, c'est le résultat d'une lutte et un combat de longue haleine...
Oui, on avait déjà commencé à mobiliser les créateurs depuis la création de l'Acti qui avait pris à sa charge de mener la médiatisation pour ce projet. En quittant l'Acti, j'ai lancé avec Mounir Bâaziz un mouvement non formel qu'avaient appelé « les indignés de la culture » qui a eu un grand écho parmi les créateurs toutes sections confondues. En 2014, j'ai commencé avec les indignés à mobiliser les créateurs pour créer une mutuelle qui portera le nom de la Mutuelle tunisienne des artistes, des créateurs et des techniciens du milieu culturel. Avec Mounir, on avait rencontré tous les ministres de la Culture qui se sont succédé pour finalement concrétiser cette demande. Mais ceci n'est pas la fin d'une lutte pour les droits, mais plutôt un début pour régler tous les problèmes et surtout ceux qui concernent le code du travail et aussi le rapport avec la Cnss.
En quoi cette structure fraîchement née va-t-elle contribuer au bien-être de tout le secteur
D'abord, c'est une première pour un secteur non structuré et qui a toujours souffert d'un préjugé auprès de la population puisqu'on considère que ce secteur ne souffre pas de problèmes sociaux, tels que le chômage, l'absence de couverture sociale juste et surtout une mauvaise retraite pour les aînés. La mutuelle va d'abord régler les problèmes avec la Cnss en termes de payement et de pénalités de retard. Nous allons aussi trouver des solutions à ceux qui n'ont aucun accès aux soins et donc qui meurent doucement. On se doit de les aider à avoir accès aux soins et la mutuelle va essayer de signer des conventions avec les ministères et institutions concernés pour permettre à cette catégorie d'artistes de bénéficier d'un droit constitutionnel.
On le sait tous le milieu de la culture est assez divisé, comment avez-vous pu fédérer toutes les personnes concernées autour de ce rêve ?
Je pense que les bonnes causes sont toujours fédératrices de bonnes énergies et de soutien. Quand on a lancé le mouvement des indignés, parmi les signataires, il y avait des célébrités qui ont cru à la noblesse et l'utilité de notre projet qui n'était ni politique ni associatif, mais institutionnel. Leur soutien était important pour la réussite du mouvement, d'ailleurs cela continue jusqu'à maintenant puisque certains veulent symboliquement être parmi les premiers à financer avec leurs cachets la mutuelle d'une façon solidaire. La mutuelle a besoin d'argent pour fonctionner et les artistes doivent être les premiers investisseurs. Nous espérons que les médias TV et radios puissent relayer l'information et nous aider à organiser des événements pour trouver des financements pour la mutuelle.
Quelles seront vos prochaines actions ?
Nous allons d'abord identifier tous les artistes qui sont affiliés à la Cnss et qui n'ont plus de couverture sociale puisqu'ils n'arrivent plus à payer leurs cotisations. Nous allons essayer de trouver des solutions aux situations d'urgence et de précarité de certains artistes pour les faire bénéficier des droits aux soins et, pour ceux qui n'ont aucune ressource, de les aider à bénéficier d'un minimum de moyens pécuniaires. Nous allons aussi inciter les artistes à cotiser à la Cnss et à la mutuelle en leur faisant prendre confiance au système qui, nous l'espérons, va changer surtout quand le statut de l'artiste sera prêt enfin au Jort.
Dans le cadre de l'Acti, d'autres chantiers sont encore en vue. Pouvez-vous nous en parler ?
L'Acti a beaucoup fait et donné pour la mutuelle. Son nouveau bureau a beaucoup de projets. Il continue à soutenir la mutuelle à travers l'organisation d'expositions comme cela a été fait l'année dernière en collaboration avec les JCC.
Vous êtes aussi et avant tout cinéaste, avez-vous mis vos projets en stand-by en attendant que le paysage cinématographique s'organise...
Oui, depuis que j'ai commencé à militer pour la création de la mutuelle, des portes se sont fermées aussi devant moi et certains de mes projets n'ont pas pu voir le jour. J'ai été même privé de ma subvention pour réaliser mon premier long métrage. J'espère revenir à la réalisation cette année puisque j'ai fait une demande pour une subvention d'une fiction qui est une coproduction jendoubienne-berlinoise.
Comment voyez-vous l'avenir de notre cinématographie ?
Je pense que notre cinématographie commence à mieux se porter avec autant de films différents et l'émergence de films indépendants. Je pense qu'on pourra améliorer les lois qui régissent le milieu, limiter un peu l'influence des lobbies qui ont fait beaucoup de torts à un grand nombre de cinéastes.
L'avenir appartient à ceux qui continuent à croire en leurs projets cinématographiques et à défendre leur intégrité intellectuelle. Je suis confiant que la cinématographie va connaître des jours meilleurs, surtout qu'on commence à reprendre confiance en la nouvelle structure qu'est le Cnci et qu'on espère mettre de l'ordre dans cette institution qui se doit de défendre tous les cinéastes et tous les genres et aider les cinéastes des régions qui n'ont pas de lobbies à avoir l'opportunité de faire des films et aussi d'acheter leurs films pour qu'ils puissent continuer à créer des images qu'eux seuls savent faire.


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