Le président étoilé se veut plus que jamais «rassembleur», mais la «délicatesse» de la situation impose un champ de consultation plutôt sélectif et pertinent. C'est bel et bien un air de fin de cycle qui règne en ce moment dans le camp de l'Etoile, ou plutôt l'on se doit de le considérer ainsi dans l'intérêt de tout le monde principalement celui du club, qui doit retrouver sa sérénité et surtout ses fondamentaux au plus vite afin d'éviter le gouffre. Mais au départ, il est opportun de rendre à César ce qui est à César, puisque nonobstant certaines erreurs de managériat, des approches quelquefois incohérentes en matière de gestion du groupe et de communication, et des choix par moments inadéquats, le bilan de l'Etoile durant ces quatre dernières années est élogieux avec à la clé cinq titres remportés haut la main sur le double plan national et continental : un championnat, trois coupes de Tunisie et une coupe de la CAF. De fait, actuellement, on s'oriente vers une nouvelle étape avec un mode de gestion qui se veut différent et qui coupe court avec certaines anciennes maladresses. Cependant, on a l'impression qu'on est en train de basculer entre deux extrêmes pénalisants : on vient d'enterrer une politique de cloisonnement du club au point de conférer à l'Etoile cette notion d'institution «fermée», pour brosser une approche de consultation exagérément large, voire déplacée et qui risque de compliquer davantage la situation du club sahélien, d'autant plus que le facteur temps est à prendre en considération dans cette affaire. La valse des anciens ! L'initiative du président de l'Etoile de réinstaurer une véritable union sacrée autour du club ne peut être que gratifiante, en faisant appel aux anciens joueurs et en les impliquant dans la nouvelle stratégie et dans les décisions qui conditionneront la marche de l'équipe lors de ce nouveau cycle. Cependant, Dr Ridha Charfeddine, dont le sens de la responsabilité est unanimement reconnu, se doit de «relativiser» cette approche de consultation afin de lui conférer davantage de perspicacité et d'efficience et d'éviter ainsi de verser dans le sentimentalisme, d'autant plus que la délicatesse de la situation ne tolère guère une marge d'erreur importante. En termes plus concrets, le président étoilé se doit d'être particulièrement «sélectif» dans son casting consultatif, car au risque de déplaire à certains, le statut d'ancienne figure du club ne peut pas conférer «systématiquement» au porteur de cette identification la faculté décisionnelle de l'avenir de l'Etoile. De fait, on doit avouer que ceux qui ont été consultés récemment et surtout ceux qui étaient présents lors de la table ronde organisée par le président samedi dernier ne sont pas tous habilités à faire sortir le club sahélien du marasme; un parmi eux, en l'occurrence l'incorrigible Mounir Boukadida, s'est permis de faire étalage de ses velléités prétentieuses en tentant de renvoyer l'équipe de «Dimanche sport» qui s'est présentée pour couvrir la réunion de samedi dernier; il faut reconnaître, dans ce registre, que le paysage d'anciens joueurs étoilés n'offre pas un éventail de choix considérable en matière de pertinence dans les idées, d'expérience managériale et surtout de qualifications requises pour occuper un poste à forte sensibilité lors de la prochaine étape. En outre, à une ou deux exceptions près, la plupart d'entre eux n'ont pas tenté de développer leur vécu par des stages de formation et des séminaires afin d'étoffer leurs CV et de pouvoir postuler ainsi à occuper une fonction technique ou de gestion au sein de leur club. Baya, le chef de file Z. Baya, l'ex-gloire de l'Etoile et de l'EN, sera à n'en point douter le point d'ancrage de la prochaine étape, voire l'éclaireur de la nouvelle stratégie du club par son charisme, sa profonde lecture de la réalité mais aussi des besoins de son club lors de l'étape à venir, mais aussi par sa capacité à instaurer une certaine discipline autour du groupe, une donnée qui a été dilapidée récemment. Il sera d'un apport indéniable en matière de recrutement et surtout de canalisation de cette approche, mais il va falloir trouver les bonnes personnes pour l'épauler dans sa nouvelle mission, surtout que l'ex-capitaine de Fribourg ne pourra pas être présent au quotidien sur le terrain compte tenu de ses engagements professionnels en tant que consultant sportif au Golfe. Pour conclure, le président de l'Etoile a eu le courage de «reprendre» les choses en main, mais il est appelé à faire les choix adéquats en matière d'hommes et de stratégie pour ne pas réveiller certaines tendances «nostalgiques» !