Le tapis rouge, les paillettes, les flashs des photographes et les projecteurs c'est bien beau. Mais une bonne organisation est fondamentale pour la réussite d'un événement d'envergure tel que les JCC. Certaines erreurs ne sont donc pas permises, surtout que nous ne sommes pas à la première édition. Malheureusement, ce ne fut pas le cas dimanche dernier. Les journalistes ont reçu le programme et leurs accréditations nominatives avant le jour J. C'est bien. Tous n'ont pas reçu des invitations pour la cérémonie d'ouverture, nous pouvons le comprendre. Mais qu'ils n'aient pas un accès direct et rapide aux salles de cinéma pour couvrir les projections, comme cela se faisait autrefois, c'est difficile à accepter. Pourquoi ? Parce que les organisateurs l'ont ainsi décidé et ont choisi aussi — parce que c'est tendance — de se mettre à la nouvelle technologie. Sauf que la technologie ne nous va pas beaucoup apparemment ! Système défectueux à tous les niveaux La trouvaille : le journaliste déjà accrédité doit «activer» son badge et «réserver» à chaque fois sa place dans la tente de la billetterie installée pas très loin de Tunis-Marine, avant de se déplacer vers la salle de cinéma et travailler. Or, aucune information sur ce protocole n'a été passée, aucune indication fiable fournie sur place. Pis, les responsables ne semblent pas avoir briefé leurs équipes. Un flou total régnait. Chaque organisateur donnait une information différente, parfois totalement erronée. Aussi, les organisateurs n'ont-ils pas pris la peine de réserver un guichet spécial pour accomplir ce «processus» ingénieux. Les journalistes doivent, en effet, faire la queue devant la billetterie avec les centaines de cinéphiles, au risque de rater la séance de projection et donc la couverture. Cerise sur le gâteau : le réseau ne fonctionnait pas, donc l'activation des badges ne pouvait avoir lieu ! Le même problème a eu lieu avec les détenteurs du badge «Professionnel». Trop de films tue les films ! Autre point, avec le nombre important de films programmés, les projections presse, qui permettaient aux journalistes de voir le plus grand nombre de films et de débattre avec les réalisateurs et les acteurs, ont été annulées cette année. Ce qui est fort regrettable. Il faut savoir que trop de films tue les films. Il fallait affiner encore plus la sélection, faire des choix... pour faire profiter au maximum professionnels et cinéphiles des opus choisis. Il faut savoir aussi que nulle réussite d'un événement culturel sans une coopération avec les médias. Faciliter la mission des journalistes, leur offrir les meilleures conditions de travail est donc essentiel, surtout avec la grande contrainte du temps et puis, il n'y a pas que les JCC. Plusieurs autres événements culturels ont lieu en même temps ailleurs et que les professionnels doivent couvrir. Il faut savoir aussi que réfléchir à une nouvelle forme d'organisation, c'est bien louable, mais il faut que ce soit bien pensé et bien ficelé jusqu'au bout et, surtout, s'en donner tous les moyens (techniques et humains) et prendre en considérations toutes les donnes. Des membres du jury livrés à eux-mêmes... L'autre nouvelle trouvaille, c'est que les membres du jury — outre le jury international — ont, paraît-il, des badges «Invité» et sont, donc, dans l'obligation de réserver leurs places à l'avance et faire la queue. Une aberration ! Par contre, dans les précédentes éditions, chacun avait un accompagnateur qui lui facilitait l'accès à la salle de cinéma pour juger l'œuvre en question. Pour cette édition des JCC, les moyens manquaient, mais ne fallait-il pas octroyer au membre du jury des badges qui leur permettaient un accès direct et facile aux projections ? Donc mauvais point, très mauvais point côté organisation pour la première journée des JCC. Espérons que ça ira mieux pour les jours qui suivent. Nous gardons toujours espoir et nous essayons de rester optimistes.