L'image est saisissante. Il s'agit de deux palmiers plantés dans le centre de formation de l'Ariana et qui ont été fortement attaqués par le charançon rouge, un insecte qui a fait des ravages ces dernières années au niveau des palmiers décoratifs. Le parasite originaire du Sud-Est de l'Asie a déjà détruit des milliers de palmiers dans plusieurs pays. En 2014, le ministère de l'Agriculture a mis en œuvre un plan d'action afin de freiner la progression du parasite. Mais les efforts de lutte contre le charançon rouge des palmiers (CRP) ont été interrompus pendant deux ans, ce qui semble être à l'origine d'une nouvelle attaque du parasite qui, en l'absence de moyens efficaces et à défaut de continuité dans l'application du plan de lutte, a vite tendance à se propager. L'une des mesures qui a été prise a consisté en l'achat d'un broyeur et de milliers de pièges. Or les techniques de piégeage et d'incinération sont inefficaces dans la lutte contre le charançon rouge si elles sont pratiquées de façon sporadique sans obéir à un calendrier précis. Par ailleurs, l'inefficacité de la lutte telle que le prouve l'image de ces palmiers décimés par le charançon rouge et qui se trouvent pourtant dans le Grand Tunis, s'explique également par l'absence d'une stratégie intégrée qui inclue la prévention, l'information, la sensibilisation et surtout l'existence d'un système de suivi afin de s'assurer que les palmiers en bonne santé n'aient pas été attaqués par le parasite. En effet, la lutte contre le charançon rouge requiert des moyens importants et des équipes bien formées afin que la lutte soit efficace. Il ne s'agit pas d'entreprendre quelques actions et d'en rester là mais d'inscrire cette lutte dans la durée en procédant à des opérations fréquentes tout au long de l'année tout en axant les efforts sur la prévention. Sinon ce parasite risque un jour de causer une catastrophe nationale en attaquant les oasis du sud.