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Taoufik Ben Othmane (ancien sélectionneur national) : «Le temps n'est plus aux expérimentations» Dossier : La sélection a-t-elle besoin du concours de nouveaux expatriés
Taoufik Ben Othmane a eu l'occasion de vivre un tel dilemme au moment d'arrêter avec Abdelmajid Chetali la liste définitive pour le premier Mondial de l'Histoire du football tunisien, en 1978 en Argentine. «A la place du sélectionneur national, Nabil Maâloul, si le nombre de convoqués est suffisant, je me contenterai des joueurs mis à ma disposition et qui ont effectué la longue campagne des qualifications. La liste pour «Russie-2018» est de 23 joueurs. Supposons qu'il dispose aujourd'hui de 26 éléments. Eh bien, Maâloul et son staff doivent aller chercher les 23 parmi ce groupe-là, pas ailleurs. Je crois que ce n'est plus le moment de continuer à injecter de nouveaux joueurs dans le groupe. Il reste à peine sept mois avant les trois coups du Mondial prévus pour le 14 juin prochain. L'homogénéité et l'entente se sont développées au cours des éliminatoires. Il faut être habité par le souci de les sauvegarder. Il est clair que Maâloul dispose d'un grand choix parmi les joueurs déjà convoqués. Il a largement de quoi former un groupe qui possède l'expérience du haut niveau. A quoi servirait-il de leur ajouter de nouveaux noms qui n'auront pas le temps de rentrer dans le groupe ? Et puis, le temps n'est plus aux expérimentations d'autant plus que la liste des Mondialistes doit être adressée à la fédération internationale (Fifa) bien avant les débuts de la compétition. Au sein du groupe, il y a des gens qui attendent leur chance. Ils n'ont pas eu jusque-là l'occasion d'être titularisés. Pourtant, ils ont participé aux différents stages, ont consenti de gros sacrifices, ont travaillé dur. Il serait injuste de les écarter au dernier moment au profit de gens qui débarquent in extremis. Des parachutés ! «J'ai ajouté Moussa et Hasni» Lors de notre qualification en Coupe du monde en Argentine, nous disposions d'un groupe de 18 joueurs. Les règlements voulaient que 22 joueurs figurent sur la liste pour la phase finale. Il fallut donc chercher quatre noms supplémentaires. Eh bien, le sélectionneur en chef, Abdelmajid Chetali en a choisi deux, et moi qui était son adjoint deux autres. Chetali a choisi le libero de l'Etoile Sportive du Sahel, Salah Karoui et le milieu de terrain de la Jeunesse Sportive Kairouanaise, Othmane Chehaibi. De mon côté, j'ai ajouté dans cette liste le latéral gauche du Club Africain, Mohamed Ali Moussa et l'avant-centre de la Louvière, en Belgique, Mokhtar Hasni (ex-El Makarem de Mahdia). Pourquoi ces deux joueurs-là ? Tout simplement parce que ni le latéral gauche titulaire Ali Kaâbi ni l'attaquant de pointe titulaire Mohamed Ali Akid n'avaient une doublure au sein de l'effectif. Donc, mon choix répondait à un besoin pressant. Ce qu'on appelle un choix ciblé. L'avant-centre de métier qui a fait la campagne éliminatoire, Moncef Khouini a, à un certain moment, décroché par rapport à la sélection. Il a été écarté du groupe par Chetali et ne figurait plus dans ses plans. De plus, il nous fallait un joueur professionnel à ce poste. Et ce fut Hasni, donc. Je crois que mes choix étaient cohérents, non?».