«Avec Saber Haraïch (Sampdoria), Karim Mrabeti (Suède), Bilel Ben Salah (Cristal Palace), Mohamed Aziz Cherif (Saint-Etienne), Mohamed Ben Ismail (Montpellier), Nabil Maâloul a de quoi phosphorer devant son carnet de notes !» «De grandes nations sacrées la plupart du temps. Une pression de phase finale de Mondial qu'ils n'ont jamais connue. Voilà les ingrédients réunis pour jauger la valeur d'un groupe. Vous savez, dans la pression, certains s'épanouissent, d'autres craquent et flanchent. C'est là qu'on découvrira certaines facettes de nos joueurs et de notre sélectionneur qui connaît assez bien le haut niveau en tant qu'ex-international. Rappelez-vous des Jeux Olympiques de Corée du Sud. Nabil Maâloul a crevé l'écran sous la bannière nationale. Qui aurait prédit cela ? Sûrement les puristes connaisseurs mais pas le sportif lambda. En Russie, ce sera la même chose avec des révélations, des attentes et probablement des prestation assez justes de certains. Je pense que tout est question de départ. Si on prend un bon départ, on peut ambitionner de réaliser un Mondial qui fait honneur à nos couleurs. Les nôtres devront se sortir de ce piège face à des nations qui joueront l'effet de surprise et tenteront d'imprégner leur rythme d'entrée. Il ne faut pas attendre, même si l'on évolue via un bloc-bas. Il faut descendre dans l'arène avec un mental de gladiateur. Le rôle des sentinelles, le ratissage, le jeu « box to box », le marquage de zone. C'est là qu'on est bon et qu'on peut saper le jeu adverse avant de passer à l'attaque ». La Tunisie est coriace ! « Qu'on se le dise: la Tunisie est coriace. Vous avez noté à titre d'exemple qu'en phase finale de la CAN face à l'Algérie, certains ne donnaient pas cher de notre peau. Pourtant, devant une Algérie constellée de stars, les Sliti & Co ont fait le job et ont battu les Fennecs. C'est là que je retrouve notre sélection avec son implication, son application, sa détermination, son caractère et sa solidarité. Vous savez, Nabil Maâloul est certes un perfectionniste, mais c'est surtout un fin tacticien. Il sait très bien qu'il n'est pas question de révolutionner le jeu des nôtres mais d'apporter les correctifs qui s'imposent. Je me rappelle que lors de son premier passage en sélection avec Roger Lemerre, il a été clair à ce sujet, affirmant que ce sont les joueurs, leurs qualités et leur style de jeu qui font qu'une orientation ou une stratégie doit prévaloir au détriment d'une autre. Ce sont les joueurs qui imposent par leur apport le plan de jeu. Pour lui, la stratégie n'est jamais figée. Elle résulte d'un savant dosage, d'une alchimie et d'une cohésion de groupe. On appelle ça la maturité tactique ! Le système Maâloul s'appuie sur un milieu étoffé autour de l'invariable Ferjani Sassi. Et sur des attaquants dont la faculté à exploser rapidement en contre est l'une des principales qualités. Nous espérons certes que Khenissi, Msakni, voire Touzghar feront vivre un calvaire à l'arrière-garde adverse par leurs débordements et leur justesse technique. Mais cela ne signifie pas pour autant que les Tunisiens miseront uniquement sur la vitesse de leurs flèches. Face aux « gros bonnets », la prestation collective doit prévaloir et être d'excellente facture, marquée par une envie évidente de produire du jeu avant tout. Autrement dit, si Maâloul aligne à la récupération deux pistons capables de se projeter vers l'avant, deux joueurs dans les couloirs et Youssef Msakni qui jouit d'une liberté totale de mouvement autour de Khenissi. Contre des équipes plus huppées qui aiment avoir la possession, il devra privilégier une sorte de triangle inversé au milieu. La Tunisie doit aussi apprendre à s'adapter à ses adversaires, accepter de souffrir par moments et se lâcher quand elle a le ballon. Pour ce faire, elle doit se donner les moyens de réussir ». A l'affût en salle d'attente « Je pense que volet renforts, il y a de la marge et des solutions, même si le dernier mot doit revenir au sélectionneur, seul juge et apte à trancher. Certes, les prochaines semaines et mois, Nabil Maâloul risque d'avoir de sacrés maux de tête au moment de composer sa liste de joueurs retenus pour le Mondial. Mais c'est ainsi, le sélectionneur national fera forcément face à des embouteillages ! Ce sera particulièrement le cas au milieu et en attaque, où les réservoirs ont rarement semblé aussi profonds. Dans chacun de ces secteurs, ils sont aujourd'hui près d'une dizaine à être des candidats crédibles pour une place en Russie. Certains sont quasi assurés d'y être. D'autres ont profité des derniers rassemblements de Tabarka d'avant Tunisie-Libye pour marquer des points. Maâloul a sûrement dû apprécier ce que lui ont montré certains. Et je sais aussi que Nabil Maâloul n'est pas un conservateur forcené. Non, c'est un un homme qui a l'esprit ouvert. Il est « tout yeux, tout oreille » comme on dit. Il sait pertinemment que certains expatriés sont à l'affût en salle d'attente. Je pourrais citer pêle-mêle Saber Haraïch (Sampdoria), Karim Mrabeti (Suède), Bilel Ben Salah (Cristal Palace), Mohamed Aziz Cherif (Saint-Etienne), Mohamed Ben Ismail (Montpellier). Il s'agit de jeunes compétiteurs assez doués et énergiques qui pourraient entrer dans les préoccupation d'avenir, la relève dans la perspective des prochaines échéances. Et quoi de mieux qu'un Mondial pour s'aguerrir ! Avec ce cru, Nabil Maâloul a de quoi phosphorer devant son carnet de notes».