Les Clubistes se sont donné de l'air. Les voilà désormais en meilleure posture mais gare à la rechute ! Ainsi au terme d'un match intense en émotions variées, le CA dans son jardin d'El Menzah est venu à bout d'un Stade Gabésien assez coriace. Un speaker qui annonce les noms des joueurs en même temps qu'une « Ola» lancée depuis les virages. Les chants mythiques de la Curva Nord qui font vibrer l'enceinte d'El Menzah. Les jets de confettis qui accompagnent l'entrée des joueurs. Une chorégraphie aux allures « latina » et un Tifo tout aussi créatif. Voilà le prélude de ce qu'aurait dû être un match où le CA évolue dans son fief ! Sauf que, dimanche, il n'y a pas eu de cacophonie sonore annonciatrice d'une chaude empoignade. Il n'y a pas eu de stade plein telle une bonbonnière. Huis clos oblige, les 22 acteurs ont dû dérouler devant des gradins vides. Qu'on se le dise une bonne fois pour toutes: le huis clos tue la passion du football en l'absence d'alternative. Utilisé comme moyen de «juguler» la violence dans les stades de football, le huis clos est devenu légion et un classique pendant chaque journée de championnat, tuant la passion du sport roi alors qu'aucune alternative n'a encore été trouvée pour permettre aux fans de vivre avec ce phénomène sans la peur au ventre. Voilà pour le volet organisationnel de ce match. Chapitre jeu, et cela se vérifie dès le coup d'envoi avec le but clubiste signé Abdi, l'enjeu a de toute évidence pesé sur les épaules des 22 joueurs. Le CA avait l'obligation de réagir et de ne pas s'enliser après la claque de Bizerte. Le SG, empêtré lui aussi dans des soucis d'ordre financier et existentiels, tenait à se refaire sur le dos du CA. Pour la Stayda, l'après-midi ne pouvait pas plus mal commencer, sachant que même coach Kanzari n'était plus aussi impliqué qu'auparavant, menaçant de démissionner depuis quelques jours déjà. Un SG désorganisé, qui tente mais bute sur des locaux volontaires. Sur ce, Maher Kanzari n'a sonné le réveil des siens que suite à l'avantage pris par le CA. Cependant, les Gabésiens se sont montrés quelque peu fébriles lors du premier half. Venus jouer le contre, ils n'ont pas profité d'une défense adverse fébrile, en difficulté sur chaque intervention et chaque relance. Ce faisant, l'entame de la deuxième période offre un spectacle à la limite du cocasse. Le jeu est lent, sans mouvements, l'équipe visiteuse est coupée en deux. Sur le banc, les deux plateaux techniques s'assagissent, à la mesure des approximations techniques et de la faiblesse du jeu proposé par les 22 acteurs. Le réconfort après l'effort Pourtant, on se prépare à assister à ce qui est peut-être le plus grand frisson clubiste de ces derniers temps : la victoire au bout de l'effort ! Le réconfort après l'effort ! Le CA peut enfin respirer et voir venir. Le doute se dissipe grâce à ce succès aussi précieux que laborieux. Pourrait-il de nouveau finir sa saison au pied du podium et tenir une place en coupe de la CAF ? Peu importent les calculs. Ce fut poussif. La manière n'y était pas, loin de là, mais le CA a gagné, ce qui n'est pas à dédaigner. Finalement, on retiendra que le CA a rectifié le tir mais a offert deux visages diamétralement opposés. Face au SG, il a alterné le pire et le meilleur, venant finalement à bout des Gabésiens sur le fil. La Stayda, parlons-en: un onze qui fonctionne tout en vivacité mais qui manque de suite dans les idées. Avec le désormais partant Maher Kanzari, l'équipe a, semble-t-il, retrouvé de la justesse technique et de la vitesse. Mais il lui a manqué ce réalisme qui fait la différence. Pour les Clubistes maintenant, ce contraste dans le rendement (entre les deux mi-temps) atteste du long chemin à parcourir pour venir de nouveau jouer les premiers rôles. Techniquement, le CA doit élever son niveau et un renfort à chaque ligne ne serait pas de trop. Mais le contrat est rempli, d'autant plus que le CA était dans le dur. C'est bien là l'essentiel en fin de compte. Gare à la rechute ! Ce faisant, il faudra encore attendre le déplacement à Métlaoui pour savoir si l'orage est passé, mais il est certain que ce CA-là a meilleure mine qu'il y a une semaine. Les Clubistes se sont donné de l'air. Les voilà désormais en meilleure posture mais gare à la rechute ! Même si le match n'est pas vraiment abouti, le CA a construit sa victoire. Maintenant, place à l'accalmie, à l'apaisement jusqu'au rendez-vous suivant. Parce qu'il gagnerait à retrouver la sérénité et une certaine assise, le Club Africain doit forcément enchaîner et régaler à l'avenir. Bref, il ne doit ni craquer, ni s'enflammer outre mesure. Garder les pieds sur terre a des vertus incommensurables. Regardez où en est maintenant le CSS après une période creuse ! Les Clubistes sfaxiens ont depuis peu secoué le sablier pour revenir de nulle part et virer vers les hautes sphères, leur place naturelle. En football, outre le talent et l'environnement, l'état d'esprit est important. C'est à ce prix qu'au fur et à mesure un onze de base se dégage (n'est-ce pas Marco Simone !). S'il veut bondir au classement au terme des matchs en retard qu'il devra disputer, le CA devra s'armer de patience et de confiance. Pour que cet improbable et savoureux retournement de situation soit au bout de l'effort à la mi-saison !