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«Solo» ou l'affranchissement d'une femme
Dans la compétition officielle des JTC
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 12 - 2017

La cupidité, le bien et le mal, le non-dit qui agissent en maîtres-mots dans nos pays, quitte à sacrifier des vies humaines, ont été posés frontalement, ce qui a conféré au texte une allure moraliste, dénuée parfois de subtilité.
Mardi était le cinquième jour de la 19e édition des Journées théâtrales de Carthage et c'était au tour de la pièce théâtrale «Solo» du Maroc qui concourt dans la compétition officielle, d'être représentée au cinéma le Rio, devant une salle comble. Bon à savoir, «Solo» vient de remporter le Grand prix de la 19e édition du Festival national du théâtre, organisée du 29 novembre au 6 décembre, à Tétouan, au Maroc.
Adaptée du roman «La nuit sacrée» de Tahar Ben Jalloun, la pièce de la troupe Akoun pour la culture et les arts de Rabat est mise en scène par Mohamed El Hor et interprétée par Hajar Elhamidi, -également co-auteure de l'écriture théâtrale du texte, Amal Ben Haddou et Said El Harassi.
C'est une histoire tragique d'une enfant, Zahra (Hajar Elhamidi ), que son père ayant déjà eu plusieurs filles, la condamne à devenir un garçon. Le nom d'emprunt et du mensonge étant Ahmed. Voyant la mort approcher et pris de remords, le père, lors de la Nuit du Destin, vingt-septième nuit de Ramadan, la libère du costume imposé et lui demande de quitter la maison pour redevenir ce qu'elle est, une femme. La première scène au cours de laquelle Zahra raconte cet acte d'affranchissement est saisissante ; par « une nuit fatidique où nous étions réunis, mon père, moi et la mort » a-t-elle déclamé. Après la mort de son père, suite à laquelle Zahra-Ahmed parachève sa mission en dirigeant la prière, elle s'en va curieuse et heureuse pour entamer un long travail de quête. Elle désire se retrouver avec elle-même, affranchir son âme et libérer son corps confiné dans des mètres de tissus cachant sa féminité. Ses pas la mènent vers Assise (Amal Ben Haddou) réceptionniste d'un hammam qui la prend sous son aile et l'invite à venir dans sa maison pour tenir compagnie à son «cher frère», nommé Consul (Saïd El Harassi), aveugle depuis l'enfance.
Les allégories de l'espoir et du désir
Zahra qui est aussi la subtile narratrice du récit, quand elle ne joue pas avec brio, raconte qu'elle s'est éprise de Consul qui a su, malgré sa cécité, réveiller en elle des désirs enfouis. Cette relation ne plaît pas à la sœur qui s'est sentie évincée par une rivale. Elle fait appel à l'oncle de Zahra qui l'accuse d'avoir volé l'héritage familial. Zahra le tue et se retrouve incarcérée, seule, brisée et raillée par les autres prisonnières qu'un aveugle, Consul, vienne «la voir» de temps en temps. Zahra trouve refuge dans l'écriture et les rêves.
Un texte théâtral riche et élaboré brillamment coécrit par Mohamed Elhor qui a placé ses comédiens en perpétuel mouvement. Point d'effets sonores ni de jeux de lumière mais un décor fonctionnel agencé par des panneaux blancs, symbolisant les différents lieux du récit ; la maison, la terrasse où se retrouvent Zahra et Consul, le hammam, la prison. La lumière d'une bougie, une rose blanche ou l'eau d'un vase ont été les éléments récurrents du décor pour représenter les allégories de l'espoir, du désir ou de l'amour.
De véritables interrogations sont posées
Les scènes conçues comme des séquences ont donné vie aux personnages riches et composés de Tahar Ben Jalloun. Quant à la narration, elle fait office d'un écrin pour conduire le fil chronologique des événements, en portant parfois un éclairage didactique sur la complexité des personnages et les motivations qui les animent. L'interprétation des comédiens, la scénographie, le rythme, le va-et-vient entre la narration et le jeu, tout participe à la magie d'une œuvre qui touche et bouleverse. Malgré un dialecte marocain souvent indéchiffrable pour la plupart des Tunisiens présents, ce qui a largement fait tort à la compréhension du texte, la salle semblait comme subjuguée.
L'œuvre porte un regard sans concessions sur les sociétés traditionnalistes. Des personnages frappants par leur réalisme sont représentés dans leurs tourments, leurs déboires et leurs destins tragiques. De véritables interrogations sur la religion, le poids des traditions ou encore la question du genre ont été abordées au fur et à mesure. La cupidité, le bien et le mal, le non-dit qui agissent en maîtres-mots dans nos pays, quitte à sacrifier des vies humaines, ont été posées frontalement, ce qui a conféré au texte une allure moraliste dénuée parfois de subtilité.
Une pièce épurée dans laquelle un haut niveau d'exigence a été atteint dans la mise en scène. Elle saisit et fascine par la dimension tragique des personnages. L'interprétation magistrale des comédiens a fait le reste.


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