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Des lendemains qui déchantent
Migrants subsahariens en Tunisie
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 12 - 2017

Entre le marteau du chômage dans leurs pays, et l'enclume de la précarité en Tunisie, l'avenir est un grand point d'interrogation.
«Dans mon pays, j'avais une vie de famille paisible. J'ai laissé mes enfants pour une vie de souffrance en Tunisie». Par ces mots, Rosa, 32 ans, résume sa situation en Tunisie. Comment cette Ivoirienne a-t-elle atterri ici? «J'étais assistante vétérinaire mais la crise a emporté mon travail et celui de mon mari. Je me suis retrouvée dans l'obligation de trouver une solution», explique-t-elle. Quand on lui a proposé de travailler en Tunisie, elle était loin de s'imaginer ce qui l'attendait. «On m'a promis de bonnes conditions de travail et un bon salaire, qui suffirait pour m'entretenir et subvenir aux besoins de ma famille», ajoute-elle. Moyennant un paiement, l'intermédiaire par lequel elle est passée, un compatriote, l'a directement emmenée chez une famille tunisienne à Sfax, où, pendant les cinq premiers mois, elle n'a pas perçu son salaire. «L'argent est préalablement versé à l'intermédiaire mais je ne l'ai appris qu'une fois sur place», explique Rosa. Et d'ajouter : «Quand on vous paye, on pense vous posséder. J'ai dû faire toutes les sales besognes et travailler de 6h00 du matin jusqu'à tard dans la nuit, avec un mauvais traitement».
Conditions de travail déplorables
Après ce sinistre premier épisode, Rosa a travaillé dans une autre famille qui l'a privée de son dernier salaire avant de la laisser partir pour Tunis. «Je ne connaissais personne et ne connaissais pas mes droits, alors j'ai décidé d'aller tenter ma chance dans la capitale». Aujourd'hui, elle fait le ménage dans un restaurant aux Berges du Lac 2, contre 450 dinars par mois. Elle travaille de 16h00 à 2h00 ou 3h00 du matin et affirme être considérée et traitée comme une personne de seconde zone. Les Tunisiens, précise-t-elle, sont favorisés et travaillent beaucoup moins. Ce n'est pas mieux avec la Police qui profite de sa précarité et de l'irrégularité de sa situation. Elle évoque un incident en particulier, où elle et ses amis ont «dû payer les policiers» pour qu'ils les laissent partir.
Rencontrée dans le quartier de l'Aouina où elle partage un appartement avec d'autres travailleurs subsahariens, elle se dirigeait vers le cabinet d'un médecin, accompagnée de son amie Grace, étudiante en commerce dans une université privée, venue de la République Démocratique du Congo. Demandant son chemin à un passant, ce dernier hausse les épaules, indifférent, ne daignant même pas les gratifier d'une quelconque réponse.
L'entretien se poursuivra dans l'escalier menant au cabinet. La discussion porte essentiellement sur le racisme qui fait partie de leur quotidien. Du harcèlement sexuel au braquage, aux qualifiants racistes, rien ne leur est épargné.
Deux poids deux mesures
Non loin de ces damnées de la terre, dans un bureau de poste, Joel Burston, américain installé en Tunisie, est traité avec une certaine déférence. Devenu la coqueluche des Tunisiens grâce à son humour et son accent tunisien fort sympathiques, sa seule présence dans ce bâtiment public fait sensation et anime le bureau de poste. Entouré de visages souriants, on lui demandait de ses nouvelles ou on commentait ses déclarations à la radio ou à la télé.
Un comportement qui donne à réfléchir sur la conduite de certains avec les étrangers qui, vraisemblablement, ne sont pas tous logés à la même enseigne.
Rosa, Grace et leurs amies sont loin d'être des cas uniques. Pourtant, d'autres Africains arrivent à tirer leur épingle du jeu en Tunisie. C'est le cas de Charis, un Congolais de 26 ans qui a lancé son propre projet, une entreprise informatique à Sousse, après des études à l'Ipest (Institut préparatoire aux études scientifiques et techniques) en Tunisie. Il compte même parmi ses clients... Google!
«Dès mon arrivée en Tunisie et tout au long de mes études et de ma carrière professionnelle, j'ai été bien accueilli et j'ai réussi à tisser beaucoup d'amitiés avec les Tunisiens. Ma principale difficulté reste avec l'administration tunisienne et la paperasse qui retarde l'expansion de mon projet», raconte-t-il tout en restant optimiste sur la tournure des événements.
Un avenir incertain
Mais pourquoi ces jeunes Africains pleins de promesses ont-ils choisi de venir en Tunisie? Rosa, Grace et Charis évoquent tous l'instabilité économique dans leurs pays.
De par leurs expériences en Tunisie, chacun d'eux regarde l'avenir d'un prisme spécial. Si Charis veut poursuivre son aventure tunisienne, Grâce songe, quant à elle, à finir ses études au Maroc et n'a aucune intention de revenir travailler en Tunisie.
Rosa, pour sa part, semble perdue et indécise. Entre le marteau du chômage dans son pays, et l'enclume de la précarité en Tunisie, le lendemain est un grand point d'interrogation pour elle.


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