Maîtres-nageurs tunisiens : vers la révision de leurs statuts pour renforcer la protection civile    Les Etats-Unis cessent la livraison d'armes à l'Ukraine : Kiev vacille, Moscou à l'affût    Mabrouk Aounallah : les propos du ministre des Affaires sociales ont été sortis de leur contexte    Mohamed Douagi : le phénomène de l'addiction ne cesse de prendre de l'ampleur    Spinoza, Dieu et la nature à l'épreuve du Big Bang: vers une métaphysique cosmique    Tournoi scolaire de football 2025 : l'école primaire Al Mansourah à Kairouan remporte la finale nationale    Football-US Monastir : Faouzi Benzarti sur le départ?    Météo en Tunisie : hausse des températures et orages attendus dans les régions ouest et centre    STEG : les agents menacent de faire grève le 17 juillet prochain    Décès de Mrad Ben Mahmoud : Un photographe de grand talent nous quitte    Tournée de La Nuit des Chefs au Festival Carthage 2025, Festival Hammamet 2025 et à El Jem    Il ne fait rien... et pourtant il est payé : le métier le plus déroutant du monde    Tunisie L'élite humiliée    Le cri des jeunes médecins : nos revendications ne sont pas un luxe, mais un droit !    Signature d'un financement bancaire syndiqué stratégique pour Enda Tamweel    Mnaja : les habitants de Redeyef gaspillent l'eau pour arroser les jardins et les parcs !    Tunisie : vers l'introduction de l'éducation aux médias dans les écoles, selon Bilel Mechri    L'EST interdite de recrutement : La raison ? Pénalités de retard !    Trump annonce une trêve de 60 jours dans la bande de Gaza    L'Iran suspend sa coopération avec l'Agence Internationale de l'Energie atomique    l'UTC Business School, première école au Maghreb et deuxième en Afrique à obtenir le label BSIS    Révision du décret 54 : la plénière aura lieu après les vacances parlementaires    Urgence nationale : La santé publique au cœur du chantier présidentiel    Budget 2025 : un excédent de 2 milliards de dinars confirmé, la ministre des Finances souligne l'efficacité du contrôle des dépenses    SOTRAPIL verse un dividende de 1 600 dinars par action pour 2024    Vers un "America Party" ? Musk s'oppose au projet de loi budgétaire américain    Crise des jeunes médecins en Tunisie : le Cnom propose sa médiation    Saïed plaide pour un nouveau cadre juridique garantissant les droits des médecins et du personnel de santé    Alerte météo : fortes pluies attendues aujourd'hui    Unimed propose un dividende de 0,57 dinar par action pour l'exercice 2024    Sarra Zaafrani Zenzri de retour de Séville après une série d'entretiens de haut niveau    Ecomondo 2025 en route: trois étapes internationales vers l'édition de novembre au parc des expositions de Rimini (Italie)    Tunisie – Oman : Comment multiplier les 10.000 Tunisiens au Sultanat et les 97 millions de dinars d'échanges commerciaux    El Jem : Trois maisons romaines restaurées dans le cadre d'une coopération tuniso-italienne    Sarra Zaafrani Zenzri à la FfD4 : Plaidoyer pour une gouvernance financière plus équitable    Amel Guellaty triomphe au Mediterrane Film Festival 2025 avec son film Where the Wind Comes From    Le programme d'aide à la publication Abdelwahab Meddeb (PAP) lancé dans sa 2ème session au titre de l'année 2025    Trump tacle Musk sur le montant des subventions qu'il touche    Vient de paraître - Paix en Palestine: Analyse du conflit israélo-palestinien de Mohamed Nafti    Mondial des clubs : Al-Hilal élimine Manchester City après un match spectaculaire    Plateforme Rafikni pour le suivi en temps réel des entreprises communautaires    Explosion à bord d'un pétrolier au large de la Libye : pas de pollution selon l'opérateur    Wimbledon : Ons Jabeur contrainte à l'abandon après un malaise sur le court    L'écrivain tunisien établi en Espagne Mohamed Abdelkefi est décédé    Le mondial de l'EST en photos : Des souvenirs, des instants et des leçons...    Wimbledon 2025 : Ons Jabeur face à Viktoriya Tomova au premier tour    Coupe du Monde des Clubs 2025 : l'Espérance de Tunis quitte la compétition la tête haute malgré l'élimination    Réduction de peine pour Wadie Jary dans l'affaire du contrat d'Essghaier Zouita    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Du théâtre qui réveille les consciences...
JTC — Compétition officielle
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 12 - 2017

«Al Aramél» (Les veuves) mise en scène et texte de Wafa Taboubi, interprétée par les comédiennes Nadra Touni, Faten Chouaibi et Nadra Sassi, a été jouée mercredi dernier à la salle du 4e Art.
Devant une salle archicomble, la scène s'ouvre sur un décor des plus minimalistes où trois femmes : une mère, une sœur et une épouse, attendent ceux qu'elles aiment. Très vite, on devine qu'ils ne viendront pas. Est-ce qu'ils ont quitté le pays? Est-ce qu'ils sont morts ? Est-ce qu'ils ont été assassinés ? On ne sait. Elles ne se résignent pas, réalisent un temps. Nient à nouveau l'évidence. Souffrent de cette attente, de cette absence inexpliquée et douteuse.
Elles sont les proches de militants portés disparus. Leur disparition reste un mystère qui les hante, nourrit leur angoisse et les révolte.
La pièce est portée par les comédiennes Nadra Touni, Faten Chouaibi et Nadra Sassi, tour à tour, drôles et intenses, au fil de séquences sobrement théâtralisées et dynamiques.
Elles relatent leurs peurs, leurs angoisses, leurs rêves, leurs amours, leurs erreurs et leurs déceptions. Elles sont confrontées à toutes ces réponses qu'elles reçoivent et qui restent redoutables, enfermant un dialogue à double sens et d'une ambiguïté qui s'accentue davantage lorsqu'il y a une mésentente sur le «ce qui se passe? Et ce qui s'est vraiment passé?» Ce qui ouvre la voie à plusieurs hypothèses et une pluralité d'interprétations.
Les propos, le jeu d'acteur, la musique originale accompagnant leurs actions, revêtent ici une importance capitale.
Habilement structuré, contenant des dialogues forts, âpres, sans fioriture, des monologues prenants, des situations quelquefois pénibles, mais aussi empreint d'une certaine poésie, le texte de Wafa Taboubi se révèle une belle partition, riche, dense, fluide, dont s'emparent intelligemment ses interprètes.
L'œuvre reflète le quotidien éprouvant d'une population opprimée et sans repère incitant les spectateurs à réfléchir, agir, réagir, choisir, comme êtres et citoyens actifs d'un monde souvent injuste.
L'écriture de Wafa Taboubi, qui n'entendait pas produire du beau ou du poétique mais du «vrai», marquant ainsi les esprits.
Profondément attachants, les personnages s'ébrouent petit à petit, et de leurs conversations anodines surgissent, une à une, leurs blessures profondes et leurs interrogations sur des désirs trop longtemps tus. Assoiffés de changement et désireux de s'en sortir, elles se révoltent en écrasant le mur du silence.
Une œuvre qui a su poser les mots justes sur les maux de tout citoyen et que, à travers lesquels, chacun trouvera, à un moment ou à un autre, une part (même petite) de sa faiblesse mais aussi et surtout de sa force.
Une œuvre «féminine» non seulement réussie, mais à nos yeux nécessaire, voire salutaire. On sort donc amer mais conquis à la fin de cette heure et quart faits d'intelligence et d'esprit !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.