Cette session a vu le retour de la compétition officielle, ce qui a permis de créer une émulation entre les professionnels. Selon l'avis du jury, le niveau des pièces est inégal dont certaines ne méritent pas la sélection. Tunis a vécu neuf jours au rythme du 4e art. Neuf jours au cours desquels les amateurs de théâtre ont eu le plaisir de jouir de représentations venues de divers pays du monde arabe, de l'Afrique subsaharienne et de l'Occident. Bien que l'organisation ne soit pas toujours au point : catalogue pas encore prêt, absence d'interprétariat pour les séances des travaux du colloque ou des ateliers, la 19e édition des JTC a animé la capitale mais aussi les régions où ont été programmées quelques pièces tunisiennes et étrangères. Cette session a vu le retour de la compétition officielle, ce qui a permis de créer une émulation entre les professionnels. Selon l'avis du jury, le niveau des pièces est inégal et certaines de ces pièces ne méritent pas la sélection. Ce qui remet en question le travail du comité de sélection, qui, par ailleurs, choisissait les œuvres à partir d'un CD, en particulier les pièces étrangères. Ceci étant dit, parmi les créations théâtrales qui ont le plus marqué les spectateurs : «Les veuves» de Wafa Taboubi (Tunisie) qui, pour un coup d'essai, a été un coup de maître. Une création non subventionnée qui jouit d'une maîtrise au niveau de l'écriture scénique et d'une interprétation magnifique par trois comédiennes hors pair. «O négatif» de Ali Daaim (Iraq), création évoquant le thème de la guerre par le biais du théâtre danse bien maîtrisée sur le plan scénographique, de même « Désirs d'horizon » de Salia Sanou (Burkina Faso), spectacle chorégraphique plein d'énergie et d'émotion sur une réalité douloureuse : les camps de réfugiés du Burundi. «Jogging» de Hanène Hadj Ali (Liban) a conquis le public grâce à la justesse de jeu de la comédienne. « Solo » de Mohamed El Hor (Maroc) adaptée de « La nuit sacrée » de Tahar Ben Jaloun et dont l'interprétation a été couronnée d'un prix. Par contre, les avis sont partagés sur « Freedom House » de Chedly Arfaoui (Tunisie). Certains ont estimé que le travail est bâclé et non abouti alors que d'autres ont apprécié l'audace de l'auteur qui est parvenu à aborder un thème politique sur les arcanes du pouvoir. Outre les pièces de théâtre, la 19e session a été l'occasion de débattre de problématiques liées au 4e art notamment un colloque, organisé avec le concours du Comité arabe du théâtre sur trois jours autour du thème : « Lieu de la critique dramatique dans la vie théâtrale, aujourd'hui et demain ». Un colloque marqué par des débats d'idées houleux et tendus ainsi que des réflexions sur l'acte théâtral entre les intervenants qui, en fin de travaux, ont proposé une série de recommandations dont le développement de la critique théâtrale par la formation de jeunes étudiants amateurs de théâtre, le renforcement des publications spécialisées en matière de théâtre, le respect de l'éthique... Ce colloque a été enrichi par des tables rondes dont une sur l'édition des publications théâtrales qui a permis aux participants de dresser un état des lieux notamment dans le monde arabe. Malheureusement, les éditeurs, principaux concernés par la question, étaient absents. Ce qui n'a pas empêché l'élaboration de recommandations pour inciter les éditeurs à publier des travaux et des textes de pièces en dialectal et en arabe littéraire et de multiplier le nombre de publications sur le théâtre en assurant leur diffusion à travers les canaux du Comité arabe du théâtre. Une autre table ronde concernant le théâtre africain, même s'il n'a pas attiré beaucoup de participants, a abordé les obstacles entravant l'essor du théâtre subsaharien et les expériences abouties de certaines troupes. Par ailleurs, des hommages ont été rendus à quatre comédiens d'envergure : l'Egyptien Mohamed Sobhi, l'actrice et metteur en scène kenyane Mumbi Kaiga, la comédienne tunisienne Anissa Lotfi et le comédien tunisien Ahmed Ben Maouia qui ont enrichi de leur expérience la scène théâtrale arabe et africaine.