our faire face au stress, à la charge mentale et aux diverses maladies chroniques, une grande partie des Tunisiens a recours aux activités sportives. Faisant partie de leur quotidien, pratiquer le sport n'est plus un luxe. Il est désormais bien ancré dans notre vie. «Un esprit sain dans un corps sain», dit l'adage. Le lien entre corps et esprit renvoie automatiquement à la capacité physique, l'endurance, la bonne santé physique et psychique, et également aux activités sportives. A vrai dire, tout le monde le sait : les vertus du sport sont innombrables, tant sur le plan physique que sur le plan psychique. Les campagnes de sensibilisation incitant les gens à pratiquer des activités sportives quotidiennement foisonnent dans les médias. Mais ces derniers temps, le sport a pris une autre dimension. Il prend de l'ampleur et occupe une place bien importante dans la vie des hommes et des femmes. Au point de dire qu'il est devenu un phénomène de société. De nouvelles tendances La panoplie des activité sportives est diversifiée. On y trouve les randonnées, la danse, le cyclisme, le jogging, le sport en salle, l'escalade, etc., il y en a de toutes les couleurs. Ce qui est aussi impressionnant c'est qu'à chaque activité sportive sa propre tenue et l'équipement qui lui sied. Les boutiques de vente des produits sportifs fourmillent en Tunisie, notamment dans le Grand-Tunis. Le choix qu'elles offrent, en matière d'équipement et de vêtements, est tellement varié que l'on se perd facilement: raquettes de tennis, tentes pour camping, bicyclettes, gants de boxe, etc., une vraie abondance. Quant aux vêtements, les grandes marques ont excellé en créant une variété illimitée de modèles, de design, de couleurs, de tissus... bref, de quoi drainer les acheteurs et plus particulièrement la gent féminine, férue de sport. Les salles de sport pullulent elles aussi. Pour satisfaire leur clientèle, un programme hebdomadaire est généralement publié en ligne où figurent toutes les activités sportives offertes par le club. Zumba, rumba, yoga, aérobic, musculation... la liste des activités sportives est vraiment longue. Entraîneur est désormais un terme désuet. Ce sont plutôt des «coachs», si on relate l'appellation utilisée par les adeptes de gym. C'est désormais une culture qui est en train d'envahir le quotidien d'une large partie des familles tunisiennes. Peu importe les raisons qui poussent ces passionnés à faire du sport. Pour un meilleur bien-être Une chose est sûre : ils affirment que le sport fait désormais partie de leur quotidien. Sarra, 30 ans célibataire, pratique le sport, régulièrement, depuis plus de deux ans. Elle affirme qu'elle ne peut plus s'en passer. «La première fois où j'ai décidé de m'abonner à une salle de sport, j'étais hésitante, voire anxieuse. Depuis que j'ai eu mon baccalauréat, j'ai cessé de faire des activités sportives. Au fil des années, j'ai pris du poids, bien évidemment, à cause du stress. Mais également à cause de ma sédentarité. Lorsque j'ai intégré mon premier boulot, j'étais sur le point de craquer. Surpoids, eczéma, fatigue chronique, anxiété, insomnie et ulcère. Mon corps somatise mon état psychique. Le déclic s'est produit le jour où mon gastrologue m'a exhorté à faire du sport parce que cela va m'aider à me rétablir. A vrai dire, les trois premiers mois étaient un véritable enfer. Chaque fois où je faisais de l'effort intense, mon souffle se coupait. Mon cœur commençait à battre fort, au point que j'allais vomir. Petit à petit, je commençais à m'habituer et à maîtriser mon corps. J'ai perdu du poids, j'ai retrouvé mon sommeil. Je suis même accro à l'adrénaline», raconte-t-elle. La nécessité de faire du sport «Le sport est une activité intégrée dans la vie actuelle. C'est une création sociale qui compense le manque d'activités dans la vie des hommes. Cette absence d'activité est principalement due au passage des techniques du corps aux techniques matérielles», explique le sociologue et ancien professeur à la Sorbonne, Dr Khalil Zamiti. Pour décrypter ce nouveau phénomène sociétal, le sociologue parle du nouveau mode de vie de l'homme moderne, qui a abandonné son travail basé, alors, sur les efforts physiques pour se vouer à un travail qui repose sur une interaction continuelle avec la machine. De là naquit la nécessité de faire du sport en tant qu'activité séparée. Actuellement, plusieurs familles en Tunisie consacrent une partie de leur budget aux activités sportives. Pour elles, c'est un rituel dont elles ne peuvent plus se passer. Cependant, le manque d'espaces verts et de parcours de santé en Tunisie, notamment dans le Grand-Tunis, est patent. Pallier ce manque est devenu un impératif pour l'épanouissement des citoyens.