Quand on est jeune on est agile, véloce et notre corps respire la santé. Nous devons cela à la jeunesse de nos cellules qui nous fournissent toute la force et l'immunité nécessaires qui nous solidifient et font que l'on résiste mieux aux maladies. Toutefois, cette jeunesse on peut la conserver même à l'âge adulte. La recette n'est pas magique, elle consiste en un moyen à la portée de tous : exercer un sport. D'aucuns nous diraient que la phase suivant la jeunesse nous empêche d'en pratiquer, car à ce palier de l'âge, on assume des responsabilités et le temps manque. Ce n'est cependant pas une raison pour se laisser aller. Cela est tributaire d'une bonne organisation et de la conviction. Dans des pays comme la Chine, le sport est une culture ou plutôt un culte. Tout le monde en pratique, jeunes, adultes et même les personnes très âgées. Ce qui nous amène à poser ce problème c'est le fait de voir des jeunes ayant la vingtaine devenir adultes et des adultes devenir vieux. Dès qu'on se marie, on se comporte comme un vieux de 60 ans, celui qui faisait du sport y met soudain un terme. Alors surgissent les bedaines. Chez nous, on s'en inquiète rarement, car, pour certains la brioche est un signe de bonne santé. Et c'est ainsi que s'accumulent les maladies : la tension, le diabète, le rhumatisme, le cholestérol... Le corps devient un terrain fertile à l'émergence de toutes les pathologies qui fragilisent l'organisme en accélérant le vieillissement des cellules. Donc, dans notre pays, on vieillit par l'esprit plutôt que par l'âge. Ce qui a un impact direct sur notre condition physique qui s'affecte très sérieusement par cette mentalité de résignés qui gèrent mal leur temps à cause de leur paresse essentiellement. Les sportifs et en particulier les footballeurs ne constituent pas une exception. Il existe cependant d'autres raisons qui expliquent cette attitude négative vis-à-vis des activités sportives, c'est ce qui émerge des témoignages " Notre sport à nous c'est le rami, la belote et la chicha" Nous avons consulté le public des cafés. La plupart de ces clients ont répondu à notre question par un ricanement. Ils ont trouvé bizarre qu'on leur demande s'ils font du sport. "Notre sport à nous c'est le rami, la belote et la chicha", nous répondent-ils. Nos interlocuteurs n'étaient pas des chômeurs que l'oisiveté pousse à de telles "activités", mais des fonctionnaires et des travailleurs qui y trouvent le seul moyen distrayant, les aidant à faire évacuer le stress accumulé à longueur de journée. D'autres plus imaginatifs se rendent au bar pour dissoudre la pression qu'ils subissent après des heures de labeur. Ces gens-là, il ne faut surtout pas oser leur poser la question, car ils risquent de vous traiter de tous les noms. Donc, on doit les laisser naviguer dans leur océan chimérique tranquillement, leur gymnastique à eux est "intellectuelle". Ce qui veut dire qu'ils ont besoin de concentration. Deux jours de " congé " pour les fonctionnaires sportifs Dans l'administration, les fonctionnaires sont encouragés à faire du sport. Les sportifs sont dispensés du travail deux jours par semaine, l'un pour les entraînements, l'autre pour les compétitions. Certains nous ont affirmé qu'ils y vont rarement, d'autres jamais. Cela signifie en fait que ce sont des jours de congé pour eux. Certains mettent ce laxisme sur le compte de l'administration : " L'administration désigne des responsables qui n'ont rien à voir avec le sport pour diriger cette section, ils la gèrent comme une simple fonction administrative et non pas sportive, ce qui est démotivant pour nous." Un responsable nous a fait savoir que : " les jours accordés au sport ne sont pas un droit acquis. Moi personnellement, il m'arrive d'empêcher mes agents d'en bénéficier quand on a beaucoup de travail. D'ailleurs, la plupart d'entre eux se présentent le premier jour juste pour prendre la tenue et puis ils ne se manifestent plus." Un autre cadre était d'un autre avis. "Le sport ne jouit pas de l'attention qu'il mérite, on ne le prend pas au sérieux. Les investissements dans ce secteur sont dérisoires. Personnellement, j'ai même proposé à mes supérieurs qu'on fasse des conventions avec les salles de sport. J'estime que le sport est essentiel pour le travail, il permet de bien entretenir la condition physique des employés et de prévenir certaines maladies, ce qui est de nature à améliorer leur rendement et à faire éviter à l'administration des dépenses inutiles et des charges coûteuses." Nous avons visité des salles de culture physique. Il est rare de trouver des adultes. Les abonnés sont pour la plupart des jeunes. Quant aux femmes, elles considèrent le sport comme adjuvant au régime. Elles pratiquent essentiellement du fitness, ou alors des activités physiques douces. Les superbes survêtements et les lunettes solaires qu'elles portent, ainsi que leur maquillage et leur parfum donnent l'impression qu'elles sont dans une salle de fête, affublées de tenues sportives. Manifestement, les femmes de chez nous pratiquent le vrai sport dans la cuisine et les autres tâches ménagères.