La parité fut le principe sur lequel le choix des artistes honorés a été fait : Dalila Meftahi, Faouzia Thabet, Slah Msadek, Mohamed Nouir et Noureddine Ouerghi. Ils ont fait et font encore le printemps du théâtre tunisien. Ils ont voué leurs vies à la scène, défiant toutes les difficultés. A ces hommes et femmes qui luttent pour développer l'expérience et l'expression théâtrales en Tunisie, le festival du Théâtre arabe, qu'accueille la Tunisie jusqu'au 16 janvier, rend hommage. D'ailleurs, en avant-goût de la soirée d'ouverture du Festival du Théâtre arabe, un point de presse a été organisé le lundi matin pour saluer les efforts d'une pléiade d'artistes qui, durant de longues décennies, ont œuvré dans le silence pour rapprocher le 4e art du grand public. La parité a été le principe sur lequel le choix des artistes a été fait : Dalila Meftahi, Faouzia Thabet, Slah Msadek, Mohamed Nouir et Noureddine Ouerghi. Ils témoignent «J'ai l'honneur d'être sur la liste de cette consécration. Cet hommage me dépasse. Je le dédie à Latifa Gafsi, Monjia Tabboubi, Khadija Souissi, Faouzia Boumiza et à d'autres artistes dans les régions qui œuvrent et qui luttent pour que le théâtre ait sa place. Je suis contente également parce que je partage aujourd'hui ce plateau avec mon maître, l'artiste Noureddine Ouerghi, qui m'a insufflé l'amour du 4e art et qui m'a encouragée», a noté l'artiste Dalila Meftahi, lors de cette rencontre. Artiste qui a à son arc plusieurs cordes et dont le parcours a commencé en 1976. Aujourd'hui, Dalila Meftahi, artiste chevronnée, a joué dans plus de 75 créations théâtrales, 26 longs-métrages, 19 courts-métrages et 26 séries télévisées sans oublier qu'elle a mis en scène 12 pièces de théâtre. Prenant la parole, l'artiste Faouzia Thabet a salué à son tour les hommes de théâtre Anouar Chaâfi, Mounir Argui et Hamadi Mezzi qui l'ont soutenue et l'ont aidée à affûter son talent. Ouvrant son album de souvenirs, l'artiste a partagé avec l'assistance le récit de sa 1ère apparition théâtrale alors qu'elle était encore élève à Ben Guerdane. Œuvre dont l'encadrement a été fait à l'époque par l'artiste Anouar Chaâfi et qui a permis à cette troupe théâtrale scolaire de relever le défi de la sélection régionale pour être jouée à l'échelle nationale. Un des pionniers du théâtre de marionnettes en Tunisie, Mohamed Nouir, a été également présent à cette rencontre, dévoilant les secrets de sa passion pour ces «créatures» un peu spéciales. «Cet hommage, je le dédie à tous les marionnettistes tunisiens. Il vient à temps. Je remercie ceux qui m'ont encouragé et ceux qui ont cru en moi, en mes capacités», a-t-il déclaré. Un grand sourire sur les lèvres, racontant son 1er coup de foudre pour la scène, alors qu'il n'avait que quatorze ans, Slah Msadek a remercié les organisateurs qui ont pensé à lui et ceux avec lesquels il a collaboré. «Ça me fait chaud au cœur. Je ne trouve pas les mots pour exprimer ma joie d'être avec vous aujourd'hui. Nous sommes tous d'accord que la meilleure récompense pour l'artiste est ce qu'il prouve face au public après chaque représentation. Mais, parfois, l'artiste a besoin d'une reconnaissance de la part des spécialistes, de ses collègues, des professionnels», a-t-il souligné. Dédiant cette consécration à plusieurs artistes qui nous ont quittés brusquement comme Raja Ben Ammar, Ezzeddine Gannoun, Abdelmajid Lakhal, remerciant sa compagne de route, Néjia Ouerghi, l'artiste Noureddine Ouerghi a précisé dans son intervention que la construction aujourd'hui n'est plus une mince affaire et que nombreux sont les artistes qui luttent pour affronter tant de démons qui ne pensent qu'à la démolition. Dramaturge, metteur en scène, scénariste, poète, Noureddine Ouerghi sait bien jongler avec les mots et les maux. Lors de ce rendez-vous, le public a eu droit à une belle lecture de quelques fragments de «Hwafer Sboul», texte théâtral de Ouerghi, et les artistes ont eu droit à un beau bouquet de fleurs, en attendant la soirée d'ouverture.