La reconnaissance récente par le président américain Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël avec la complicité et le soutien avérés de certains régimes arabes est venue rappeler aux citoyens arabes, avec une cruauté salutaire, les progrès de la normalisation rampante des relations du monde arabe avec l'Etat colonial sioniste. Nous, universitaires, intellectuels et artistes tunisiens exprimons notre solidarité pleine et entière avec le peuple frère palestinien dans sa lutte pour la défense de ses droits légitimes et inaliénables, contre l'occupation, la colonisation et l'apartheid israéliens. Répondant à l'appel de la société civile palestinienne au boycott, au retrait des investissements et aux sanctions contre Israël (BDS), nous déclarons notre adhésion à la campagne internationale pour le boycott académique et culturel d'Israël (Pacbi) et en particulier au mouvement international BDS. Nous nous engageons à combattre toutes les formes de normalisation des relations du monde arabe avec l'Etat colonial sioniste. Nous invitons nos collègues de la communauté tunisienne en Tunisie et à l'étranger : (1) à s'abstenir de participer à toute forme de coopération académique et culturelle, de collaboration et de communauté de projet avec les institutions et les organismes de recherche israéliens ; (2) à prôner un boycott complet des institutions israéliennes aux niveaux national et international, y compris l'arrêt de toutes formes de financement et de subventionnement de ces institutions ; (3) à œuvrer dans le sens de la condamnation de la politique israélienne, en exerçant des pressions pour que les associations et organisations académiques, professionnelles et culturelles adoptent des résolutions conformes aux principes de Pacbi et de BDS ; (4) à défendre le droit à l'éducation et la liberté académique des Palestiniens ainsi qu'à soutenir le personnel et les étudiants des universités palestiniennes dans la défense de ces droits ; (5) à soutenir les institutions culturelles et les artistes palestiniens dans leur lutte contre l'occupation, la discrimination et l'apartheid israéliens et à promouvoir la production culturelle palestinienne en Tunisie. Inspirée par le mouvement anti-apartheid sud-africain, la campagne internationale BDS, pilotée par la société civile palestinienne, vise à intensifier la pression économique et politique sur Israël jusqu'à ce qu'il reconnaisse les droits inaliénables du peuple palestinien et se conforme entièrement aux préceptes du droit international : (i) en mettant fin à l'occupation et la colonisation des terres arabes et en démantelant le mur de séparation ; (ii) en reconnaissant les droits fondamentaux des citoyens palestiniens d'Israël à une complète égalité (les Palestiniens qui ont résisté au nettoyage ethnique durant la Nakba de la création d'Israël en 1948) ; et (iii) en respectant, protégeant et favorisant les droits des réfugiés palestiniens à recouvrer leurs maisons et leurs biens comme le stipule la résolution 194 de l'ONU. Ces alinéas reprennent l'appel de la société civile palestinienne du 9 juillet 2005. Nous appelons l'ensemble des forces démocratiques tunisiennes et la société civile à y adhérer : (a) en s'opposant à la normalisation des régimes arabes qui entretiennent des liens officiels ou officieux avec Israël, en exerçant une pression effective pour arrêter toutes relations diplomatiques, sécuritaires, économiques, touristiques, culturelles et sportives avec l'Etat colonial sioniste et ses représentants ; (b) en intensifiant les campagnes de boycott arabes en cours contre Israël et ses compagnies, et les compagnies internationales impliquées dans les crimes israéliens, particulièrement à Al-Qods, comme la compagnie de sécurité G4S, Alstom spécialisée dans les transports ferroviaires, Hewlett-Packard (HP), Caterpillar, Hyundai Heavy Industries et Volvo impliqués dans la démolition de maisons et la construction de colonies et l'entreprise pharmaceutique israélienne Teva ; en contribuant activement aux campagnes internationales pour la libération des prisonniers politiques palestiniens détenus en Israël, en violation flagrante du droit international, dont beaucoup sont en «détention administrative» (c'est-à-dire emprisonnés sans inculpation ni procès). Premiers signataires : Ahmed Abbes, Maha Abdelhamid, Jounaïdi Abdeljaoued, Habiba Abdelkéfi, Mohamed Chawki Abid, Mohamed Agina, Abdelkrim Allagui, Lassaad Aloui, Sami Aouadi, Essia Atrous, Salma Baccar, Alia Baccar Bournaz, Ali Baklouti, Ahmed Bchatnia, Nourelhouda Bel Haj Rhouma épouse Toumi, Habib Bel Hedi, Nedra Belhaj Rhouma, Mourad Bellassoued, Nihel Ben Amar, Hichem Ben Ammar, Riadh Ben Fatma, Mohamed Ben Hamouda, Tarek Ben Hiba, Hamadi Ben Jaballah, Souad Ben Jemaa, Monia Ben Jemia, Anouar Ben Kaddour, Karim Ben Kahla, Zohra Ben Lakhdar Akrout, Slimane Ben Miled, Heikel Ben Mustapha, Habiba Ben Romdhane, Bachar Ben Salah, Néjib Ben Salem, Raja Ben Slama, Adnane Ben Youssef, Amel Benammar Elgaaïed, Mongi Boughzala, Les universitaires, intellectuels, artistes et journalistes tunisiens peuvent signer l'appel sur tacbi.org