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Allez-y pour le mélange des couleurs !
Dream City – Parcours vert
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 10 - 2010


Tiens, on dirait que Ramadan est de retour!
Le dernier Ramadan où on a enregistré une affluence record dans les rues de la médina, au moment où la municipalité de Tunis inaugurait le nouveau circuit touristique reliant la mosquée Ezzitouna à la zaouïa Sidi Brahim Riahi.
Justement, c'est dans cette zone-là que se trouvent les haltes artistiques du parcours vert. Ce n'est donc pas uniquement la nostalgie de retrouver une vieille ville telle qu'elle était à ses origines (une action de restauration y a été dirigée par les architectes de l'Association de sauvegarde de la médina) qui attire les foules, mais aussi l'art contemporain dans ce qu'il offre de plus expérimental et de plus nouveau, surtout pour le public tunisien encore si peu rompu à ce courant qui a bouleversé et élargi la notion du «beau» depuis les années 50.
Pareil aux trois autres cheminements, le parcours vert est construit comme un jeu, une sorte de chasse au trésor. Pour découvrir les lieux où «se cachent» les œuvres, à chacun son guide truffé d'indices et d'adresses. Il faut suivre aussi les flèches sur le sol ou sur les murs. Mais surtout se fier à son sens de l'orientation. Et au souvenir des mille et une promenades dans la géographie très étendue et un brin secrète de la vieille ville.
Des lieux imprévisibles
Qui aurait pensé que le 24, rue du Diwan, chantier d'un garage appartenant à la famille Ben Miled, aurait pu abriter un quelconque spectacle ? Le public, limité à trente personnes vu l'exiguïté de l'espace, est comme accueilli dans ces petits cinémas de fortune aux bancs rudimentaires qui jalonnaient la médina jusqu'au début des années 60.
Il se retrouve renfermé dans les ténèbres une fois la porte du garage close. Sous une lumière tamisée, Sondoss Belhassen et Malek Sebai, danseuses et chorégraphes, se mettent alors à raconter le Dar Joued, «Prison des délits du cœur».
Le texte écrit à trois mains, avec la complicité de l'artiste photographe Patricia Triki, ressuscite, par la voix de femmes, des histoires d'amour, de désamour, de révolte et de désobéissance par rapport à la loi patriarcale, ses mariages arrangés et sa polygamie ambiante.
Un texte d'une belle poésie, qui veut évoquer un pan de la mémoire «honteuse» de la médina. Lorsque celle-ci avait prévu jusqu'à la veille de l'Indépendance, parmi ses institutions, un lieu de réclusion féminine.
Dans cette danse-installation, Sondoss Belhassen et Malek Sebai bougent, se détournant du regard du public (comme si elles devenaient anonymes) au rythme de deux balançoires, accélérant leur cadence selon l'évolution dramatique de ces chroniques de jeunes filles en fleurs. On ne pourrait se réapproprier la ville aujourd'hui sans faire table rase de toutes les amnésies, y compris des monstres de notre histoire collective. C'est là une des lectures possibles de «Prison des délits du cœur»…
Sur le chemin menant à la maison de la Fondation K. Lazaâr, sise à la rue Sidi Ben Arous, les ateliers de tisserands, les échoppes des vendeurs de mléoui (pain frit), le petit café de la place Romdhane-Bey, une boulangerie d'où émanent les effluves de pain fumant qui surgissent pour dire la magnifique mixité commerciale et sociale de ce tissu urbain traditionnel.
La proximité avec la Kasbah, pôle du pouvoir politique, et de la mosquée Zitouna, pôle intellectuel et religieux, donnait, jusqu'au dix-neuvième siècle, à ce carré regroupant les rues Sidi Ben Arous et Dar El Jeld, une noblesse et une richesse uniques.
Les demeures y sont vastes et somptueuses. La maison acquise par K. Lazaâr, mécène connu dans le milieu artistique tunisien pour son goût de l'art contemporain, est vraiment superbe.
Ses larges escaliers aux élégantes ferronneries, ses plafonds peints sur toiles polychromes montrant des compositions florales et marqués d'emblèmes beylicaux, attestent d'une architecture italianisante, dont la mode s'est très vite répandue parmi les familles de notables de la médina dès le début du dix-neuvième siècle.
La maison en elle-même est un vrai chef-d'œuvre qui mérite une restauration adéquate pour continuer à raconter les différentes époques décoratives et architecturales de la médina. C'est à l'étage de cette demeure qu'une installation de Héla Ammar se déroule jusqu'à la fin du festival Dream City.
Vers la place du Tribunal
L'installation relate par les objets, notamment les chaussures d'hommes, des traces de vie laissées dans une demeure, les relations entre les deux sexes. L'artiste, peintre et photographe, a voulu évoquer toutes ces stratégies de séduction, de manipulation, de communication et d'indifférence qui se nouent dans l'intimité d'une maison, au sein d'une famille ordinaire…
L'idée semble intéressante, elle est appuyée par une atmosphère mystérieuse et magique que dégagent les murs de ce palais. Seulement, il manque à cette installation un travail sur le son pour lui donner plus de sens et, surtout, plus d'émotion. Des cris, des chuchotements, une respiration, des grincements de porte auraient imprégné Inventaire de beaucoup plus de force…
Le fil vert des déambulations nous ramène vers la place du Tribunal, là où se joue au 7, rue de la Hafsia, dans une classe de l'ancienne école israélite, une installation «100 lieux», créée par le Collectif Atelier Sans titre : «Une immersion dans le langage des murs», lit-on sur le guide de la manifestation. Toutes les quatre minutes quatre personnes sont admises pour vivre cette œuvre, qui «s'anime par la présence des corps de l'assemblée». Nous ne serons pas de cette assemblée de cet après-midi-là. Les premiers arrivés à la très longue file d'attente sont prioritaires.
Juste à côté, au palais Kheireddine, deux danseurs de la compagnie Trisha Brown (USA) présentent Floor of the forest. Une trame rectangulaire sur laquelle des vêtements sont accrochés. Pendant une vingtaine de minutes, deux performeurs s'habillent et se déshabillent en traversant la structure.
Et cette activité habituellement verticale et tellement évidente devient horizontale, exigeant des artistes un grand effort physique. Un travail sur la gravité terrestre, qui a obsédé dans les années 70 Trisha Brown, la grande prêtresse de la danse post-moderne. Un spectacle d'une belle fraîcheur et d'un grand dépouillement. On aurait toutefois aimé que quelqu'un nous présente l'œuvre de cette chorégraphe et les grandes thématiques qui l'ont agitée.
Zut! on s'est introduit dans le circuit rouge ! L'erreur valait le coup. Le mélange des couleurs ne donne-t-il pas toujours une palette plus riche et plus intense ?


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