Au sein de Nida Tounès, ministres et conseillers du président de la République secondent désormais Hafedh Caïd Essebsi et élargissent la consultation quant au choix des candidats. D'où une dose de flottement dans l'identification de certaines têtes de liste Les préparatifs en vue des élections municipales vont bon train et les sondages et pronostics semblent mettre en avant principalement trois étendards : Ennahdha, Nida Tounès et l'Union civile, cette coalition électorale de 11 partis qu'avait initiée Mohsen Marzouk. Mais si du côté de Montplaisir les listes mi-partisanes, mi-indépendantes sont, pour l'essentiel, fin prêtes, celles de Nida dégagent certaines rivalités et mises en concurrence, et le tri des candidats de l'«Union» suscite d'évidentes bousculades que tranchent souvent des outsiders providentiels «recrutés» au hasard des appartenances, parce que réputés «porteurs de voix». Ce trait distinctif dont se prévalent les têtes de liste de la coalition présage, au niveau des 48 listes principalement ciblées, une quarantaine de nouveaux «ténors» en perspective qui risquent bien d'être les vrais bénéficiaires de ces candidatures multicolores. C'est ainsi que Tarak Chaâbouni, membre de la direction de Tounès Awalan, va devoir céder son rang de tête de liste à l'Ariana à l'ancien constituant Fadhel Moussa, aujourd'hui sans étiquette. De même qu'à Tunis, c'est à une liste conduite par l'ancien nidaïste Mounir Ben Miled, ex-président de la Fédération tunisienne de l'hôtellerie, qu'il reviendra de défendre les couleurs de l'«Union». Le problème se pose autrement au sein de Nida Tounès où ministres et conseillers du président de la République secondent désormais Hafedh Caïd Essebsi et élargissent la consultation quant au choix des candidats. D'où une dose de flottement dans l'identification de certains têtes de liste, comme la bataille de dernière minute que téléguide Abdelaziz Kotti, ex-CPR, ex-Nida puis ex-Tounès Awalan, désormais de nouveau nidaïste, pour faire préférer à Aziza Htira un candidat sorti de son chapeau-melon. Un dirigeant d'Ennahdha lançait, il y a deux ou trois jours, à la télé, que les listes de l'Union civile ne peuvent inquiéter les islamistes, puisque leurs voix proviendront de la masse des votes nidaïstes des législatives de 2014. Ce pronostic procède du bon sens, appelant les électeurs à affiner leur choix. C'est de celui-ci que découlera le classement réel que donnera le scrutin du 6 mai. Pour le moment, Zargouni affirme que, malgré les divisions et les signes d'un désaveu dont souffre le parti présidentiel, il reste numéro 1.