Par Bady BEN NACEUR Le jeune président Macron — même pas quarante berges — plaît beaucoup à la jeunesse tunisienne et, partant, aux jeunesses africaines qui, lors de son périple, l'ont accueilli à bras ouverts, dans un bain de foule spontané et chaleureux. Diplômé de Sciences Po, il ne s'est pas contenté de faire carrière dans ce domaine et dans un pays comme la France où la liberté de penser, de préférer et de choisir est absolue, Emmanuel Macron a dû sentir profondément l'importance d'autres choix à faire que de se contenter d'un poste de professeur à Sciences Po. On est ambitieux quand on est jeune, cultivé, intelligent et le meilleur de sa profession. Et le jeune Emmanuel, conscient de son devoir et de sa valeur et soucieux avant tout de compléter ses connaissances et son savoir dans d'autres domaines, obtint un DEA en philosophie (étant devenu assistant de Paul Ricœur) puis un diplôme à l'ENA de Strasbourg. Un tel parcours le préservait ainsi d'être dans la dispersion et de l'affrontement de sorte que cette liberté infinie des connaissances l'affirmait encore plus dans sa personnalité. La philosophie, assurément, lui servit de leçon majestueuse quant à la conception de sa propre vie pour donner le meilleur de lui-même à chacune des responsabilités auxquelles il aurait à faire valoir. Dirigeant associé à la banque Rothschild, il fut sollicité à plusieurs reprises à l'époque de son prédécesseur François Hollande. Mais le poste de chef d'Etat de la France républicaine, peu de personnes — parmi surtout les vieux loups qui se sentaient encore «élysibles» — ne sentaient à voir cet «anonyme» l'occuper. Même durant sa récente tournée africaine, en commençant par la Tunisie — nous l'avons entendu à TV5, durant l'émission de l'autre dimanche, les journalistes se posaient de drôles de questions ! Sauf Zied Limam d'Afrique-Magazine, fin connaisseur de la Tunisie et de tout le continent africain, quant au discours adressé à la jeunesse tunisienne par le «jeune» (répétons-le) président Macron. Non pas des vœux pieux mais un soutien indéfectible à tous ces jeunes diplômés tunisiens ou non de ne plus rester sur le carreau, après sept années de gouvernance de la Troïka ou autres. Emmanuel Macron a parlé en toute liberté et franchise, contrairement à ses prédécesseurs. Il ne doit rien à l'Afrique et l'Afrique n'a pas à lui en vouloir. Il a cherché ainsi, grâce à sa philosophie pleine de sagesse et de recul, à se distancier des entraves du milieu parisien et partisan et de leurs idées au sujet de l'Afrique. Le président Macron s'est expliqué à ce sujet sur une pleine page de notre quotidien La Presse de Tunisie dans l'entretien qu'il a accordé à notre collègue Jawhar Chatty, à la veille de son arrivée et aussi librement devant l'Assemblée des représentants du peuple, au Bardo, où il a cristallisé sur la jeunesse tunisienne. A la manière stendhalienne alors que nous n'avons rien fait pour elle.