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Douze communes généreusement bénéficiaires
BIT — Initiative pilote pour un développement local intégré 2018-2022
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 02 - 2018

Neuf millions d'euros versés pour changer le visage des régions pauvres, situées dans quatre gouvernorats intérieurs. S'appuyant sur une approche de développement participative, le BIT se focalisera sur un plan d'action de proximité ciblant douze nouvelles communes dans quatre gouvernorats. L'équipe du BIT est appelée, au terme de son mandat, à aboutir aux résultats préétablis, sans pour autant manquer à assurer le suivi prévu
Sous nos cieux, on n'a pas fini de voir, concrètement, se succéder les actions d'appui à la bonne marche du processus de décentralisation, dont la mise en œuvre nécessite d'énormes potentiels humains et matériels, mais aussi un exercice pragmatique sur la bonne gouvernance locale. En fait, cette prédisposition manifeste à aider la Tunisie à franchir le cap, suite à une révolution qui a changé les paradigmes de l'ordre social et économique, a déjà pris corps dans une logique d'interventions touchant un certain nombre de régions intérieures du pays.
Nos amis européens ont, maintes fois, donné l'exemple d'un partenariat nord-sud bénéfique à plus d'un titre, avec comme assistant technique stratégique le Bureau international du travail (BIT). Depuis 2012, ce dernier n'a pas lésiné sur les moyens pour mener à bien autant de projets générateurs d'emplois, adoptant une approche de développement local intégré. « Création d'emplois et accompagnement à la réinsertion professionnelle en complétant les dispositifs de l'Etat », ainsi s'intitulait sa première action, réalisée dans le cadre d'un vaste programme d'Appui aux zones défavorisées (AZD). Celui-ci sera prolongé de quatre ans, de 2018 à 2022, avec pour nouvelle « Initiative pilote pour un développement local intégré (PDLI)», lancée par l'UE et le BIT, en étroite coordination avec le ministère des Affaires locales et de l'Environnement. C'est que dans une conférence de clôture, tenue le mois dernier, au terme du premier projet précité (2012-2017), le travail d'évaluation a abouti à des résultats probants. Cela étant, le bon bilan suscite l'innovation. Suite audit programme « AZD », il y aura encore une forte concentration sur les impératifs de la décentralisation, de façon à défricher le terrain à l'autonomie communale et sortir d'autres régions de leur isolement.
De l'idée au concret !
Cette initiative subsidiaire est de nature à capitaliser sur les acquis déjà existants dans les zones d'intervention. Cette fois-ci, le BIT se focalisera sur un plan d'action de proximité, ciblant douze nouvelles communes dans quatre gouvernorats, à savoir Tataouine, Gafsa, Kasserine et Jendouba. Principalement basé sur trois axes fédérateurs, ce plan s'appuiera sur une approche de développement particulièrement participative. Premier axe, une sorte de diagnostic socioéconomique dans chacune des communes cibles, voire une identification des priorités locales spécifiques, le tout discuté et décidé dans des cercles de dialogue instaurés avec les citoyens concernés. L'auscultation rapprochée des besoins et préoccupations de la population locale aidera à concevoir une idée sur les projets à monter et les fonds nécessaires à leur réalisation. Le budget global alloué, en guise de subvention faite par l'UE et dont la délégation est accordée au BIT, est de 9 millions d'euros, soit près de 30 millions de dinars. Deuxième axe, la concrétisation. Autant dire, le passage à l'acte, avec comme mot clé la valorisation du capital humain qui aura, par ricochet, à revaloriser son potentiel naturel local. Reste à s'y investir pour gagner en productivité et durabilité. Ainsi, les initiatives privées seront généreusement financées. Ce faisant, la bonne gestion locale demeure, alors, la clé de voûte de toute œuvre communale. Cette manière d'autogestion propre à chaque région fait l'objet du troisième axe, lequel repose sur les choix stratégiques à adopter pour mettre en œuvre l'ensemble des projets déjà identifiés.
Tout porte à croire que cette nouvelle initiative, qui fait suite à celle de 2012-2017, aura à être mieux étudiée et beaucoup plus fructueuse. « Soit près de mille emplois pour des financements de 15 millions de dinars, et ce à travers la valorisation des ressources naturelles des zones cibles », lance M. Zied Laâdhari, ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale. L'accent sera mis sur le fait de capitaliser sur les avantages spécifiques des régions d'intervention, les compétences humaines disponibles et la chaîne de valeur intrinsèque aux produits du terroir. La formation de la femme rurale se révèle aussi de taille, son apport dans le développement local intégré n'est plus à démontrer. A ce niveau, M. Jad Haj Boubaker, coordinateur principal des projets au BIT, s'est montré satisfait de son bilan : « 200 femmes rurales ont pu ainsi bénéficier des formations de conversion spécialisées en matière de création d'unités de transformation des produits locaux, en l'occurrence la fromagerie à Sbeïlta (Kasserine), les fruits et légumes à Laâguila (Gafsa) ou la distillation des plantes médicinales à Tajerouine (Le Kef)...».
Réalisations en vue
Jugée réussi, l'« AZD », s'étalant jusqu'à 2022, revêtira une dimension encore plus approfondie. De fait, l'équipe du BIT se voit, maintenant, au four et au moulin, sur le point d'agir sur le terrain. D'ailleurs, la sélection des 12 communes cibles sur l'ensemble d'une trentaine visitée, depuis l'été dernier, venait suite à une tournée dans les régions, où des rencontres ont eu lieu avec les responsables et acteurs associatifs locaux. Le choix opéré a dû répondre, généralement, à des considérations d'ordre technique et géographique, se basant sur d'autres paramètres liés à la dynamique socio-économique. Il importe aussi de penser aux priorités du nouveau découpage territorial et faire en sorte que les communes émergentes soient bien accompagnées. Les interventions seront axées sur l'infrastructure, mettant en avant la haute intensité en main-d'œuvre (Himo), comme mode de développement communautaire participatif. A Tataouine, le choix a porté sur trois communes, où il y aura, prochainement, aménagement des deux marchés centraux à Bir Lahmar et à Tataouine-ville, ainsi que l'exploitation de gypse, un gisement important à Smar. Quatre autres communes relevant de Gafsa, à savoir Zanouche, Sened, Sidi Aich et Sidi Boubaker, feront également l'objet d'intervention, avec la création de nombreuses zones irriguées, la gestion des carrières et l'aménagement d'une gare ferroviaire jusque-là abandonnée.
Le gouvernorat de Kasserine aura, de même, son lot de projets générateurs d'emplois à Ennour, Bouzguem et Cherâa Machrek Echams, trois communes qui ont encore des problèmes de voiries, d'assainissement et des pistes agricoles non aménagées. Trois autres communes rurales figureront au plan d'action du BIT, au cours de son nouveau mandat 2018-2022. Il s'agit de Kalâa Maâden Forksan, Khémairia et Balta Bouaouene, lesquelles se dote d'un potentiel forestier et hydraulique peu exploité et d'une zone minière censée, si moyens il y a, impulser une certaine dynamique locale. L'accompagnement du BIT se focalisera sur un meilleur encadrement et formation pour une bonne gestion des ressources déjà existantes (barrage, substances utiles, cohésion sociale). Au menu des projets locaux en vue, l'on peut citer l'aménagement des pistes montagneuses, la reconstruction du pont d'accès au barrage et la reconversion d'un bâtiment colonial en mairie. Tout compte fait, l'essentiel est de favoriser le changement espéré. Et partant, ce nouveau Pdli s'est fixé d'autres objectifs: forte implication, aux côtés des acteurs locaux, des jeunes et des femmes dans des activités à valeur ajoutée, la réalisation de chantiers démonstratifs d'infrastructure communale, amélioration des compétences dans le secteur du bâtiment et travaux publics (BTP). Résultat abouti, place au suivi et à l'évaluation, en termes de revenus et nombre d'emplois créés. Sur ce plan, l'ambassadeur de l'UE en Tunisie, M. Patrice Bergamini nous rassure sur deux choses : «Ne pas perdre de temps et ne plus douter du soutien européen à notre jeune démocratie». Faut-il encore y croire ?


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