Elles sont braves, courageuses et persévérantes. Elles ont appris à voler de leurs propres ailes après avoir trébuché. Elles n'ont point courbé l'échine devant les difficultés du commencement et les aléas du temps et de la vie. Et elles ont triomphé, donnant à voir une Tunisie qui marche, une Tunisie qui gagne. Cinq femmes entrepreneures tunisiennes se sont distinguées en 2017. Et un grand hommage leur a été rendu, lundi, lors d'une cérémonie organisée par le magazine mensuel « Le Manager », en partenariat avec Tunisie Télécom, la fondation Friedrich Naumann pour la liberté et l'Université centrale de Tunis, à l'occasion de la troisième édition des trophées des femmes entrepreneures. En présence de ministres, de hauts responsables politiques et de figures connues du monde de l'entrepreneuriat, cinq entrepreneures ont été primées par le jury présidé par Habib Karaouli, président-directeur général de Cap Bank, pour avoir excellé en 2017. Leïla Ben Braiek Ayadi, de Sfax, a remporté le grand prix de « Femme Entrepreneure de l'Année 2017 », pour son projet industriel : construction métallique et mécanique. Réalisant aujourd'hui un chiffre d'affaires de 1,7 million de dinars, Leïla a enduré souffrances et difficultés avant de s'affirmer dans le monde de l'entrepreneuriat. Elle avoue avoir sillonné l'Afrique à la recherche de la moindre opportunité, de la moindre lueur d'espoir pour ensuite décoller. « J'ai fait ce que j'ai fait pour la femme tunisienne, pour ma région Sfax et pour ma patrie, notre chère Tunisie », s'est-elle félicitée, lundi soir. Lobna Dems, installée à Jammel (Monastir) a eu le trophée de l'Agribusiness, pour son projet de transformation de la figue de Barbarie biologique. Elle opère dans les secteurs cosmétique et agro-alimentaire et parvient aujourd'hui à exporter ses produits vers divers pays européens. Le trophée de l'Artisanat est revenu à Hayet Nasra, originaire de Gafsa. Armée d'une dextérité transmise de mère en fille, cette brave Tunisienne confectionne Klim et Margoum, perpétuant ainsi les traditions des aïeux et l'héritage culturel de la civilisation capsienne (culture mésolithique centrée dans la région de Gafsa, elle a duré de 10 000 à 6 000 avant notre ère). Prisés tant sur le plan national qu'international, ses produits voyagent en Allemagne, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis. Illustrant parfaitement la Tunisie des villages, Hayet a la ferme conviction qu'il n' y a que les grandes passions qui puissent élever l'âme aux grandes choses. Elle l'a exprimé à sa manière: « J'ai mis du cœur à l'ouvrage parce que j'aime mon travail, j'ai excellé par ce que je suis passionnée. Donnez à la femme tunisienne les moyens, elle fera des miracles ! ». Le trophée de la Culture a été décerné à Cyrine Gannoun qui a transformé le Théâtre El Hamra, salle de cinéma fondée en 1922 mais ensuite laissée à l'abandon, en une plate-forme spécialisée dans toutes les spécialités artistiques. Cet espace culturel accueille les jeunes talentueux Tunisiens et issus des pays arabes et africains. Emna Ben Ali, de la région de Radès (Ben Arous) a gagné le Trophée des TIC et services. Elle exerce dans l'éclairage public par internet, l'automatisation industrielle, la réalisation des cartes électroniques et la centralisation. Permettant une importante économie en énergie, ses services sont aujourd'hui prisés par plusieurs pays arabes et africains. Si « la femme est l'avenir de l'homme », de l'avis du poète français, Leïla, Lobna, Hayet, Cyrine et Emna incarnent cette Tunisie qui marche, qui gagne et qui donne de quoi espérer. Tel serait le serment de la troisième édition des trophées des femmes entrepreneures.