Le football, la FTF, Oussama Razgallah, le public étoilé, que de perdants pour la énième fois dans notre championnat. Où va-t-on? C'est l'immense flou avec un énorme problème de crédibilité de toutes les parties. Encore une fois un match agité, un match violent, et cette fois, on va plus loin : les commentateurs de la Télévision nationale ont été agressés en direct par une partie du public étoilé (toute notre solidarité). Heureusement que les forces de l'ordre ont été là pour éviter, pour la énième fois, le pire. Qu'attendons-nous pour mettre fin à cette violence, à ces matches à enjeu qu'aucun arbitre tunisien n'est plus capable de gérer ? C'est une violence et une tension des plus dangereuses et, aujourd'hui, on peut se poser la question suivante : qu'est-ce qu'on attend pour appliquer la loi et arrêter de trouver des alibis au public sportif tunisien? A notre avis, et en ce moment, ce public, en très grande partie, ne mérite pas d'assister à un match. Ça peut paraître sévère, extrémiste pour certains, mais ceux-là attendent peut-être que des victimes succombent ou que l'on vit un drame comme celui de Port Saïd pour changer d'avis. L'image était claire hier à Sousse : un public qui a perdu les pédales après l'impardonnable erreur de l'arbitre Oussama Razgallah qui n'a pas vu, ni lui, ni l'assistant, ni le 5e arbitre, un tacle de Dekhili sur Chermiti. On a vu , autour des deux bancs, un grand nombre de forces de l'ordre traîner et suivre le jet de bouteilles, de flammes sans pouvoir réagir (on ne sait pour quelle raison !). Et ces scènes deviennent ordinaires dans tous les stades. Il n'y a pas que le public de l'ESS qui a faussé, tous les clubs sont impliqués et incriminés, preuves à l'appui. Et fort heureusement que l'on n'est pas arrivé au stade de l'irréparable, et à notre avis, si on va continuer comme ça , on va y arriver tout doucement. La solution ? A très court terme et pour l'infime partie de la crédibilité du championnat et pour sauvegarder des vies humaines, un huis clos ou une assistance très réduite jusqu'à la fin de la saison. Il n'y a pas d'autres solutions pour mettre tout le monde devant ses responsabilités. En même temps, il faudra que le ministère de l'Intérieur revoie son approche de sécuriser les stades (beaucoup de failles à l'entrée et une incapacité à gérer les violences dans les gradins), et il faudra aussi que la FTF et les clubs changent les règlements et les mesures de l'organisation des matches et de l'accès aux stades, de manière à interdire et d'une manière irrévocable, les personnes violentes, les mineurs, et tous ceux qui ont été interpellés de commettre la violence. Ce qu'on a vu lors du match ESS-CA, et avant cela aux matches EST-ESS, EST-CAB, COM-JSK, ESM-EST, et dans la plupart des matches, se répète à degrés différents, mais toujours dans le même contexte de tension et d'excitation. Razgallah, le grand perdant Après Karim Khemiri, ce sera au tour de Razgallah, carte jouée par la DNA dans les derniers matches à enjeu, d'être lâché. Il a, franchement, faussé ce match, en privant l'ESS d'un penalty évident qu'il n' a pas vu a priori ( très mal placé) et que ses deux assistants n'ont pas vu. Et pourtant, la faute de Dekhili était visible et incontestable. Et si on se rappelle du bras de fer Charfeddine-Jarry, et de ce que dénoncent les Etoilés comme complot, on a idée de l'ampleur des événements qui ont surgi au stade de Sousse. On ne cherche aucune justification à la violence, mais avouons aussi que nos arbitres n'inspirent plus confiance à nos clubs. Même les meilleurs commettent des erreurs qui changent le cours des matches, et à ce moment, et quand on est déjà programmé sur la contestation et la prédisposition à la violence, on trouve une sorte de «justification» à n'importe quelle forme de violence. L'après-ESS-CA ne sera pas facile à gérer par la FTF. L'ESS , emmenée par son président, ne va pas lâcher prise et crie au scandale. Ce qui va encore rendre plus difficile toute forme de compromis. Des clubs favorisés aux dépens d'autres ? Une compétition faussée et manipulée à travers des arbitres qui changent les résultats ou qui les influencent au gré des tendances ? En tout cas, nos arbitres ne sont pas si innocents que cela. Et même quand ils sont de bonne foi, ils cèdent à la peur, aux calculs et n'arrivent pas à gérer des matches où la moindre erreur pèse très lourd. Razgallah, Khemiri, Chaâbane, et, avant eux, d'autres arbitres fautifs, la liste s'élargit pour les arbitres contestés, alors qu'en bas du tableau, 6 à 8 clubs sont encore concernés par la relégation. On n'est pas sorti de l'auberge ! Notre championnat perd en transparence et en crédibilité. Le public est sous une énorme pression, et une partie violente et hors la loi rend impossible de programmer un match devant une bonne assistance. C'est une spirale très compliquée, et à l'origine de cela des clubs, des dirigeants et un bureau fédéral (dont la DN Arbitrage) dépassés par les événements.