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Hamadi Mestiri (ancien président de l'Essahel) : «Les anciens présidents sont toujours disponibles pour servir l'Etoile...»
L'invité du Lundi
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 12 - 2017

Il fallait changer Velud après la défaite du Caire et non les adjoints
Il faut un entraîneur de caractère et de préférence tunisien pour relancer l'équipe
Les anciens joueurs peuvent être très précieux par leurs conseils dans les recrutements
Obliger les clubs tunisiens à compter en partie sur leurs jeunes
Notre invité de ce lundi n'est pas une personne étrangère à l'histoire et à la vie de l'ESSahel. Hammadi Mestiri est un vieux de la vieille, un personnage qui appartient au comité des anciens présidents et qui a servi l'Etoile pendant plus de 25 ans en tant que dirigeant actif à la section football et en tant que président du Club sahélien durant deux mandats (1984-1988 et 1990-1993), sans oublier son passage à la Ligue du Centre et à la FTF. Il nous parle de son vécu en football, de son analyse de la situation actuelle à l'ESS et le message du comité des anciens présidents à Ridha Charfeddine, ainsi que les solutions qu'il peut entreprendre pour sortir du creux de la vague.
Il nous donne également son avis sur le football tunisien, sur l'arbitrage, sur l'expérience du professionnalisme dans le championnat tunisien. Le message clair qu'on a pu déceler de H. Mestiri est qu'il y a des reproches sur la manière de gérer de R. Charfeddine, mais en même temps et, selon lui, les anciens présidents demeurent toujours disponibles et serviables à leur club. Mieux, ils soutiennent Ridha Charfeddine, l'actuel président du club pour poursuivre sa mission.
Comment peut-on présenter Hamadi Mestiri ?
Je suis l'enfant de l'ESS et je l'ai servie pendant plus de 25 ans en tant que dirigeant puis président de la section football, avant de prendre la tête du club deux fois, de 1984 à 1988 puis de 1990 à 1993. Et même quand j'ai arrêté d'exercer le métier de dirigeant, je ne me suis pas éloigné de l'ESS. J'ai aussi présidé la Ligue de football du Centre et fait partie du bureau fédéral en 1989 avant de démissionner, faute d'entente et de moyens offerts à la Commission que je présidais.
Parlons de la crise qui s'est installée à l'Etoile après l'élimination très lourde face à Al Ahly. En tant qu'ancien président, qu'en pensez-vous ?
En tant qu'ancien président de l'ESS et au nom du Comité des anciens présidents étoilés, je pense que la lourde défaite au Caire 2-6 contre Al Ahly était dure à avaler et douloureuse. Je n'ai pas reconnu l'ESS ni ses joueurs qui étaient out ce soir-là. C'était la goutte qui a fait déborder le vase à mon avis. C'est une accumulation de mauvais choix au niveau de l'équipe première et, surtout, la politique des recrutements opérés. On a alourdi le budget du club par des salaires élevés, alors que bon nombre de ces joueurs n'ont pas apporté le plus. Nous avions pourtant un bon effectif avec des internationaux formés dans le giron étoilé, mais malheureusement, ce potentiel n'a pas été bien géré dans les moments clefs.
C'était une crise qui s'annonçait pour ceux qui suivaient le parcours et le quotidien de l'équipe première. Une crise technique, mais c'était également une crise de gestion, faute d'expérience.
Que fallait-il faire juste après cette défaite humiliante ?
En tant que Comité d'anciens présidents, je me souviens qu'on a essayé de contacter M. Ridha Charfeddine pour qu'il tienne vite et en urgence une réunion de choc de crise pour tenter d'absorber les effets de cette humiliation. Il n'y avait pas de sérieux et d'âme, et donc, il fallait écarter Hubert Velud qui manquait de caractère et de personnalité pour pouvoir gérer les matches à enjeu. Au lieu d'écarter l'entraîneur, on a licencié les adjoints et protégé Velud. Et, à mon avis, c'était une erreur. L'après-défaite d'Al Ahly n'a pas été bien gérée par le comité directeur malgré les bonnes intentions.
Pourquoi les anciens présidents n'avaient pas agi pour redresser la barre et conseiller l'équipe de Ridha Charfeddine. On dit que vous étiez absents et peu disponibles. C'est vrai ?
Une question pertinente et je tiens au nom des anciens présidents de l'ESS à préciser que nous sommes disponibles et serviables à l'Etoile. C'est le message le plus fort à adresser à R. Charfeddine. Peut-être que financièrement, on ne fait pas le poids, mais on a une bonne et longue expérience des rouages de l'ESS et du football tunisien. On ne nous a jamais demandé notre avis. Nous étions là pour soutenir la candidature de Moez Driss dont le départ, pour des raisons extra sportives, est fort regretté. En 2012, la période sensible en Tunisie a fait que le comité des anciens présidents ait été discrédité et ignoré. Mais je me souviens bien qu'au moment où M. Ridha Charfeddine a débarqué, on s'est dit, avec les anciens présidents, que son arrivée était une aubaine pour l'ESS. C'est quelqu'un qui a réussi dans les affaires et qui représentait un bailleur de fonds important pour le budget du club. Mais nous étions ignorés et impuissants devant, par exemple, le forfait frustrant en 2015, face au CSHL qui nous a coûté le titre de champion après une longue attente. Nous sommes et nous restons une structure de soutien pour le comité directeur de l'ESS.
Et maintenant, quelles sont les solutions à envisager pour relancer l'ESS et éviter les erreurs du passé ?
L'ESS, en tant que grand club du football tunisien, rebondira tôt ou tard. Si l'on arrive à redresser la barre pour la première équipe, tout ira bien. Et ce n'est pas sorcier, car nous avons un bon groupe et un public fidèle qui soutient toujours son équipe.
Je crois que la solution est avant tout technique. Il faut savoir choisir le staff technique qui va encadrer le groupe actuel qui a connu certains changements. Le nom et le profil du futur entraîneur sont déterminants pour la relance de l'équipe.
A mon avis, il faudra ramener un entraîneur qui a une forte personnalité et qui peut supporter la pression de l'entourage étoilé. Et franchement, je ne suis pas très chaud pour la piste étrangère et je reste enthousiaste pour la piste tunisienne et, précisément, la nouvelle génération d'entraîneurs. Il faudra que l'équipe dirigeante s'entoure de gens qui savent ce qu'est la gestion d'une équipe dirigeante et une commission d'anciens joueurs pour optimiser les recrutements à faire. Ceci permettra à l'ESS de se relancer rapidement et de faire le bon départ. Je pense aussi, et au nom des anciens présidents, qu'il faut soutenir et préserver Ridha Charfeddine pour le bien de l'Etoile.
Vous parlez des anciens joueurs mais l'expérience montre qu'ils font du mal de par leurs divergence et faible expérience dans la gestion ?
Vous avez raison, ce n'est pas facile d'intégrer les anciens joueurs dans une structure de conseil ou de gestion. Je dirai qu'il serait raisonnable de choisir 5 ou 7 anciens joueurs qui ont un bon vécu. Ils seront bénévoles et feront la prospection et le suivi nécessaire pour proposer de jeunes joueurs capables de donner le plus. Ils seront simples conseillers, et c'est au comité directeur de décider et d'assumer ses choix.
Si on compare le foot d'avant et celui d'aujourd'hui...
Je me souviens vers les années 80, je sentais qu'on allait aborder des difficultés de formation. On faisait de notre mieux mais, petit à petit, les terrains de quartier disparaissaient, les compétences de travail spécifique pour les jeunes dans les clubs ont diminué nettement.
De plus, on n'a pas eu un bon nombre de techniciens étrangers de grand calibre pour nous aider. Les meilleurs restaient chez eux, et malheureusement, les dirigeants de beaucoup de clubs se sont rués vers des entraîneurs étrangers moyens au détriment des Tunisiens. Tout a changé en football : avant, on jouait en tant qu'amateurs mais on gérait comme des professionnels, avec des droits et obligations clairs des joueurs envers le club. Maintenant, c'est une inflation de salaires et c'est une course déloyale à deux vitesses au moins.
Le professionnalisme instauré en 1994 n'était donc pas une bonne idée ?
Absolument, c'était une décision catastrophique. A l'époque, et d'après ma petite expérience en tant que membre fédéral, j'ai parlé à tous les intéressés pour dire que ce professionnalisme est un mauvais choix pour le football tunisien. Personne n'a réagi et on a appliqué ce modèle raté qui a tué les petits clubs, obligés de vendre leurs talents pour survivre. De quelle compétition parle-t-on quand un club riche peut présenter un effectif des meilleurs joueurs contre des équipes qui, au mieux, ont un onze moyen, faute d'argent ? C'est une fausse compétition.
Vu les difficultés de financement de nos clubs, quels sont les moyens de relancer ces clubs et de réduire l'ampleur des dégâts causés par le professionnalisme?
Je pense qu'on doit obliger les clubs à compter, en partie, sur leurs joueurs formés au club, comme par exemple l'obligation de faire jouer 7 ou 8 joueurs issus du centre de formation du club. Il faut aussi encourager, par les investissements en infrastructure, les clubs formateurs qui savent préserver leur équilibre financier. Il faut aussi mettre fin à ces salaires gonflés de 50, voire 100 mille dinars par mois. Ce n'est pas normal même si le club n'est pas plafonné par des textes.
D'après votre vécu, lequel des entraîneurs que vous avez côtoyés vous a marqué ?
... Il y a surtout feu Ahmed Ammar, un grand monsieur qui a beaucoup donné à l'ESS en tant qu'entraîneur-formateur et qui était en avance par rapport à son époque. Il y a également Abdelmajid Chettali qui a marqué de son empreinte l'histoire de l'Etoile, et je parlerai aussi de Drenovak qui a révolutionné l'équipe de football dans les années 60.
Parlons de la crise de l'arbitrage tunisien et des reproches à son égard ?
Oui, je suis d'accord avec vous, il y a une crise d'arbitrage et une méfiance justifiée envers les arbitres tunisiens. Je ne parle pas de la compétence, mais de l'appartenance à un club. Tout le monde sait que chaque arbitre tunisien a une affection pour les couleurs de son club. Des arbitres supporters, on est en train de les voir dans plusieurs matches, des arbitres qui en font trop si bien qu'ils lèsent leurs clubs dans les matches-chocs. Pourquoi pas s'ouvrir sur les arbitres maghrébins dans les matches à enjeu dans le cadre d'un échange bilatéral? Ce serait une solution.
Vous êtes optimiste pour l'avenir de l'ESS ?
Oui, bien sûr. On a toutes les ressources et les compétences pour réussir en football et dans les autres sections. Je lance un message de soutien à Ridha Charfeddine au nom du comité des ex-présidents du club : qu'il ait confiance en nous, qu'il ne nous écarte pas.
Nous lui tendons la main et restons à sa disposition pour l'intérêt du club. Je suis optimiste pour l'avenir de l'Etoile, nous sommes passés par des périodes plus douloureuses qu'actuellement.
Et pour terminer ?
Je dis à tous les membres de la famille étoilée de se serrer les coudes et d'être solidaires. Nous sommes un grand club et nous le resterons à jamais. Je veux rendre hommage à des dirigeants décédés qui ont servi l'ESS à l'image de Hédi Mlika, Abdelhamid Limam, Ezzeddine Douik, Néjib Sakka, ainsi qu'à Mohamed Driss et à Hamed Karoui qui servent encore l'ESS.


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