Le résultat et surtout la manière n'ont pas collé avec ceux d'un prétendant aux strapontins continentaux. Le Club Africain a donc calé à Radès au moment où l'on s'y attendait le moins. Les Clubistes n'ont pu faire mieux qu'un nul laborieux sur leur pelouse, face à une équipe du COM pourtant plongée dans la crise. Si, comme son nom l'indique, le Club Africain est un bastion réputé dont la notoriété dépasse nos frontières, depuis quelques années déjà, la comparaison s'arrête hélas là avec les gros bras du continent. Pourquoi cet avant-propos? Parce que, autant sur le plan de l'économie que celui du football, la différence est criante. Les autres avancent, tandis que le CA peine à retrouver son lustre d'antan. Et même sur la scène locale, c'est encore laborieux, inconstant même si cette équipe perfectible revient de loin. Ce faisant, face au COM, le résultat et surtout la manière n'ont pas collé avec ceux d'un prétendant aux strapontins continentaux. Quelques mois auparavant, l'on a largement stigmatisé ces gros salaires qui font les unes des médias, au détriment du jeu, car beaucoup trop d'intérêts financiers étaient en jeu... Maintenant, ce que l'on redoute après coup, c'est ce manque de profondeur du banc, cette absence d'alternatives quand l'ossature s'essouffle. Actuellement, les fans aspirent à autre chose et redoutent même un relâchement préjudiciable de fin de saison. Samedi dernier, certains tauliers avaient la tête ailleurs. Les esprits peuvent êtres tournés vers le quart de finale de la Coupe de Tunisie face au CSS. Sauf que ce CA-là, comme entrevu face à un COM impliqué et inspiré, n'inspire pas vraiment confiance, même si un tout autre match se dessinera mercredi. L'audace de l'espoir, le dévouement des humbles Samedi, l'état d'esprit n'y était pas côté clubiste. Quant au COM, il a prouvé qu'on peut très bien rivaliser quand l'audace de l'espoir s'ajuste au dévouement des humbles. Plus globalement, cette équipe a régalé tous ceux qui aiment le beau jeu en allant «Droit au but»! Au final, les Clubistes ont, non seulement, déçu, mais ils ont surtout manqué l'occasion de faire le break sur le podium. Cet échec est ainsi venu sanctionner une prestation laborieuse. Un CA qui a fait pâle figure et qui n'est pas arrivé à trouver les bons enchaînements pour forcer la défense adverse, pourtant l'une des plus imperméables de L1. Globalement, malgré une nette possession et un jeu aéré sur les ailes, les hommes de Bertrand Marchand peinaient à aller au bout de leurs intentions. Et le COM ne s'est pas fait prier et en a profité pour monter d'un cran sur la pelouse de Radès. Un sursaut payant lorsque ce diablotin de Naghmouchi en a profité pour catapulter le cuir au fond des filets. C'était mérité et même attendu! Ni inspiration ni impact ! Ce que les puristes n'expliquent pas après coup, c'est qu'aucun sentiment de révolte ne semblait animer un Club Africain bien pâle en fin de match. Le COM a repoussé sans mal les offensives désordonnées du CA. Et même avec davantage de convictions et de prétentions, Médenine aurait pu jouer son va-tout et convoiter les trois points. Le cas échéant, personne n'aurait crié au hold-up ! A l'approche du choc de la Coupe de Tunisie, le staff technique clubiste devrait battre le rappel et rectifier le tir. Mercredi, le CSS n'en demandera pas tant si le CA perd pied de nouveau. Ce CA-là ne doit plus tomber dans un faux rythme et manquer de ressources morales. Même individuellement, peu de joueurs ont répondu au rendez-vous samedi dernier. Certains étaient totalement transparents, alors que d'autres ont littéralement manqué d'influence lors des temps forts clubistes. Par moments, ils ont même passé du temps à subir le pressing haut des visiteurs. Des Médeninois qui se sont sublimés au fil du match, récupérant plus vite la balle, plus haut, tout en mettant plus d'agressivité et d'impact dans leurs interventions. Ils ont mis tous les ingrédients pour étouffer le CA et l'empêcher de ressortir proprement le ballon. Le «clean sheet» du COM a finalement eu raison du Club Africain ! Un CA qui avait, semble-t-il, la tête ailleurs! Pour autant, le dauphin de la Ligue 1 pensait-il à s'économiser avant la venue du Club Sportif Sfaxien ? Si dans l'entourage clubiste, on ne manque pas d'évoquer très souvent l'incroyable fascination qu'exerce la Coupe de Tunisie, il s'agissait aussi de ne pas anticiper un tel événement...