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Contre l'oubli et pour les générations futures
Rencontre avec Moussa Touré au festival du film de GabÈs
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 04 - 2018

Membre du jury longs métrages fiction et documentaire du Festival du film de Gabès dans sa troisième édition qui se poursuit jusqu'au 26 avril, le cinéaste et producteur sénégalais, Moussa Touré, a remporté plusieurs prix dans de nombreux festivals internationaux, dont le Tanit d'Or aux Journées cinématographiques de Carthage (JCC) en 2012 pour son film «La Pirogue». Dans un entretien accordé à l'agence TAP en marge des activités du festival du film de Gabès, Moussa Touré a tenu à aborder son amour pour la Tunisie et donner un éclairage sur son dernier film qui sera tourné en Tunisie et sa conception du rôle du cinéma africain aujourd'hui.
On dit toujours que vous êtes le plus tunisien des cinéastes sénégalais. D'où vient cet amour pour la Tunisie?
Ce sont les films tunisiens qui m'ont fait découvrir et aimer ce beau pays. Quand je suis devenu réalisateur, j'étais toujours en compétition avec des cinéastes tunisiens dans les festivals internationaux, il me fallait donc aller voir leurs films... C'est de cette manière que j'ai connu et que j'ai aimé la Tunisie.
Comment percevez-vous le cinéma tunisien ?
J'ai découvert le cinéma tunisien avec la génération de Férid Boughedir et feu Taieb Louhichi... J'aime cette manière très particulière de raconter des histoires. J'aime dans l'écriture cinématographique tunisienne le souci des détails, le choix de la musique, et cette manière d'embellir la cruauté de la vie. En fait, ce qui fait vibrer dans le cinéma tunisien, c'est cette ambiguïté qui caractérise les histoires racontées.
Quels sont les réalisateurs tunisiens qui vous ont marqué ?
Férid Boughedir avec son film «Halfaouine». La force de ce film réside dans ce mélange entre l'esthétique de l'eau et des corps avec l'histoire d'un pays. Les œuvres de feu Taieb Louhichi m'ont aussi marqué car elles illustrent ce trait d'union entre le monde arabe et l'Afrique.
Vous êtes ici en Tunisie comme membre de jury du Festival du film de Gabès, mais aussi pour le repérage des lieux pour la préparation de votre prochain film. C'est la première fois que vous filmez en Tunisie ? Et comment est née l'idée de choisir la Tunisie ?
C'est la première fois que je vais tourner en Tunisie. L'idée m'est venue quand j'ai assisté à une manifestation antiraciste à Djerba en mars 2014 organisée par l'association «M'nemty» qui œuvre pour la lutte contre la discrimination envers les Noirs en Tunisie. Dans cette manifestation, j'ai remarqué que les Tunisiens noirs ne connaissaient pas leur histoire et le parcours de leurs grands-parents, alors que leur pays, la Tunisie, est enraciné dans le continent africain.
Dans ce film, vous parlez donc et comme toujours d'exil, à l'instar de la plupart de vos œuvres, telles que «La pirogue», Tanit d'or des JCC 2012 ou votre dernier doc- fiction «Bois d'ébène»?
A travers mon regard de cinéaste sénégalais, je parle dans ce film d'exil forcé, d'appartenance et d'identité. L'histoire du film retrace l'histoire des Noirs tunisiens. L'action du film se passe dans le Sud tunisien et alterne deux époques 1823 et 2011. Le film s'interroge sur cette identité occultée dans les livres d'histoire nationale mais omniprésente dans le Sud tunisien à travers les traits des visages, la couleur de la peau, la musique, la danse, la lumière et les paysages. Cette fiction est aussi inspirée par le combat de la militante tunisienne Saadia Mosbah. C'est l'histoire d'un couple mixte (un homme noir et une femme blanche). L'homme décide d'entamer une enquête pour connaître ses origines après avoir reçu un paquet du musée de la mémoire de Kébili.
Le film est ainsi une interrogation sur notre identité africaine multiculturelle qui ne se limite pas à la couleur de la peau ou à la confession. Le continent africain est plein d'histoires magnifiques qu'il faut croiser loin des étiquettes de l'intolérance et de l'exclusion.
Parlant de la lumière et des paysages, quelle est pour vous la particularité du Sud tunisien ?
Comme le Sénégal, la couleur dominante dans le Sud tunisien c'est la lumière ocre. Dans mon écriture, j'accorde beaucoup d'importance à la lumière. Avant d'être réalisateur, j'étais un technicien de lumière, c'est grâce à la lumière que j'ai appris à réaliser. Quand j'écris, j'actionne la lumière parallèlement à l'image.
Pouvez-vous nous parler de l'équipe du film ?
L'équipe technique sera à la fois sénégalaise et tunisienne. En ce qui concerne les comédiens, je ferai appel à des comédiens tunisiens, blancs et noirs. Je ne sais pas quand je vais commencer à tourner ce film mais à travers ce long métrage, je vais lancer un appel aux cinéastes africains pour une coopération afro-africaine. Il y a une culture qui nous unit grâce au désert. Tous les pays arabes et africains se retrouvent à Tombouctou (Mali), au Soudan ou au Niger. Ce lien historique et géographique nous pousse à aller vers cet autre qui est proche, qui nous ressemble quoi qu'il arrive. Aujourd'hui, dans notre époque mondialisée, soit on baisse les yeux et on reste chez soi soit on est ailleurs et partout.
Pour vous, le rôle du cinéma africain aujourd'hui est de sauvegarder la mémoire pour les générations futures ? Pourquoi cette sauvegarde est-elle importante ?
La culture africaine est une culture orale. Nous avons laissé les Occidentaux écrire notre Histoire. C'est l'autre Occident qui accapare notre mémoire. C'est pour cette raison qu'il nous domine. Le cinéma a pour rôle d'écrire la mémoire de notre peuple et laisser ainsi des traces pour les générations futures afin qu'elles comprennent mieux l'histoire, la connaissent, l'acceptent et en soient fières.
TAP


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