L'Etoile du Sahel et le Club Africain veulent laisser une trace indélébile dans les esprits. En dépit du cavalier seul de l'Espérance en championnat avec un titre acquis avant l'heure comme on dit, le frisson de la compétition est jusque-là resté intact, places d'accessit et maintien obligent. Ce paradoxe montre que rien ne remplace l'enjeu sportif pour susciter la passion. Ce n'est donc pas une question de clubs mais de compétition ! Ici, l'intérêt réside essentiellement dans la capacité globale à préserver les équilibres compétitifs, l'incertitude du résultat, à proposer des rivalités équitables, et à ne pas se galvauder dans des formules multipliant les rencontres sans réel enjeu ! Cette fin de saison s'annonce donc haletante avec une course à deux pour la place tant convoitée de dauphin de L1 entre l'Etoile et le CA. Et une finale de Coupe de Tunisie où ce même duo devra en découdre pour inscrire son nom au palmarès de cette prestigieuse joute. Pour le CA, le tracé de cette saison est tout sauf rectiligne. Une courbe sinusoïdale qui a pris des allures de montagne russe tantôt avec des coups d'éclat, une «remontada», un fléchissement inquiétant et une reprise en pente douce. Au final, cette équipe inconstante a montré qu'elle sait se sublimer quand elle est en danger, quoiqu'un retard accusé à l'allumage l'a privé d'élargir ses horizons tantôt. Sur ce, au final, le CA s'en tire jusque là à bon compte. Le passé éclaire souvent le présent. Sans aborder le focus chiffré, il serait intéressant de revisiter les temps forts et les passages à vide du CA en vue d'apporter des éléments de réponse quant à l'ambition clubiste du moment. Lors du premier tiers de la saison, l'effet de douche froide s'annonçait tenace pour une équipe en perte de vitesse et de cachet. De longues périodes de léthargie où le principal responsable, Marco Simone, n'a quasiment jamais trouvé la solution au manque de profondeur du jeu clubiste. Il n'en fallait pas plus pour que cette situation plonge les fans dans le doute, de manière ponctuelle cela dit. Et maintenant que la réussite leur tend de nouveau les bras, l'union sacrée a été décrétée avec ce regain d'ambition dont se nourrissent les grands clubs et leur environnement immédiat. Moments de communion collective Un duel à distance CA-ESS, ou un grand format entre ces deux équipes en finale de la Coupe de Tunisie. On s'en délecte et on s'en réjouit déjà ! Nul doute que le spectacle programmé à Radès répondra largement aux attentes des puristes de tous bords. Pourquoi ? Parce qu'un joueur de football est avant un « intermittent du spectacle » qui se nourrit de reconnaissance et qui flambe même au contact de travées bondées d'inconditionnels des deux bords. Il fait ce métier, pour ces moments-là, de communion collective. Et la fierté pour ces compétiteurs, c'est aussi de voir un stade de Radès où les fans rivalisent d'ingéniosité, proposant des fresques venues d'ailleurs. Un stade en fusion, un challenge excitant, deux clubs réputés avec pour toile de fond l'envie d'écrire l'histoire. L'explication entre le Club Africain et l'Etoile Sportive du Sahel promet déjà ! Pied de nez à une saison atypique où le huis clos et l'instauration des quotas de supporters ont souvent été décrétés. La prochaine édition de la finale de la Coupe de Tunisie s'annonce poignante ! Nul doute que pour les supporters des deux bords, ce sera une ambiance contrastée par rapport à ce qu'il a été donné de voir et même d'entendre des fans en début de saison. Les similitudes sont telles que tout réunit actuellement ces deux bastions du football tunisien. Tête froide, cœur chaud ! «Rive gauche, rive droite», on veut garder la tête froide mais le cœur chaud. Hors de question de verser dans l'excès d'assurance, ou a contrario d'avoir la peur au ventre. La concentration est déjà de mise. Kamel Kolsi et Kheiredinne Madhoui espèrent juste que leurs onze respectifs sauront se montrer solides en défense, accrocheurs au milieu et percutants en attaque. Une chose est certaine, les 22 acteurs du jeu ne négocieront pas ce choc la fleur au fusil, loin de là. Confirmer son bel élan du moment (course aux places d'accessit). Se décharger de ces errements passés (la C1 et la C3 sont passées par là). Etoilés et Clubistes auront à cœur de se montrer sous leur meilleur jour, et surtout, enfiler le bleu de chauffe ! Cette année, pour le tandem ESS-CA, l'on a noté ces derniers temps que la frontière entre le bon et le moins bon peut souvent se révéler très mince. Et c'est dire combien les futurs acteurs de l'apothéose de la saison ne pensent qu'a marquer les esprits à terme, histoire de sauver leur saison et repartir sur de nouvelles bases.