«Contrepoint. L'art contemporain russe, de l'icône à l'avant-garde en passant par le musée». C'est le titre d'une exposition qui se tient actuellement dans la capitale française et qui présente le travail de dix-neuf artistes russes de plusieurs générations : peintures, dessins, sculptures, photographies, performances et vidéos créés spécifiquement pour l'exposition. Dans les années 1970, les expositions d'art contemporain étaient encore interdites en Russie. «Aujourd'hui, la situation est très confuse après l'émergence très rapide d'un nouvel art contemporain et ce mélange entre l'argent des oligarques et l'art», explique la commissaire Marie-Laure Bernadac. « Il y a des libertés qui sont très réduites et il y a certaines artistes qui sont dans des situations difficiles». Dans la forteresse médiévale du Louvre, nous attend une confrontation avec un art encore mal connu en France. Les artistes proposent jusqu'au 31 janvier une relecture de l'art et de l'avant-garde où se mêlent l'ironie, la critique et l'utopie. Il y a une certaine fraîcheur, une différence palpable dégagées par les œuvres contemporaines actuellement exposées au Louvre. Dès l'entrée, les Russes bousculent l'ordre établi avec un sens de la simplicité et une efficacité sidérants. Yuri Albert, artiste conceptuel de la deuxième génération, a fait plier la direction du musée du Louvre en exigeant l'ouverture de l'établissement pendant l'exposition une minute plus tôt. Un panneau en carton à l'entrée de la pyramide signale la victoire de l'art sur l'administration du plus grand musée du monde ! «Une œuvre doit avoir une forme très exigeante, un contenu immédiat, un sens, un message, ce n'est pas gratuit, raconte Marie-Laure Bernadac. Ce sont des artistes qui sont capables de répondre à un art contemporain qui soit lisible, efficace, formellement nouveau et qui arrête la pensée, qui pose des questions».