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Le meilleur de la tradition
Contrepoint
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 10 - 2012


Par Khaled TEBOURBI
Une rentrée musicale propre à adoucir les mœurs. Avec, conjointement (que n'a-t-on mieux raccordé les dates?), les deux grands classiques, «Mûsîquât» d'Ennajma Ezzahra et «l'Octobre» de l'Acropolium de Carthage.
Ces rencontres de musiques du monde tombent comme «à point» cette année.
D'une certaine façon, elles viennent rappeler à la coexistence pacifique des cultures. Des identités. On ne voit pas où est la différence.
Ce n'est pas en confrontant des dogmes que l'on s'affirme parmi les autres. Pas en déclarant des «guerres saintes». Pas en incendiant des ambassades. Pas en s'en prenant à des diplomates. Mais en faisant valoir ce qui nous distingue à travers nos arts et nos savoirs.
Outre le plaisir pur de l'écoute, le meilleur des concerts d'Ennajma Ezzahra et de l'Acropolium de Carthage, cette fois-ci, serait que l'on puisse se rendre à ce constat : nos cultures et nos arts s'expriment et se côtoient librement, dans leurs pleines et entières diversités, pourquoi n'en serait-il pas de même pour les religions, pourquoi ces susceptibilités à fleur de peau, pourquoi ces affrontements et pourquoi cette violence folle?
Une catégorie au-dessus
A l'occasion de ses six éditions précédentes, nous avons, à chaque fois, vanté les mérites de «Mûsîqât».
On y a régulièrement droit à des programmes de qualité. Pratiquement ce qui se propose de mieux sur le circuit culturel mondial. Des troupes et des groupes de premier plan, et des solistes, voix ou instrumentistes, hautement performants.
On insistera à nouveau sur un point : ces musiciens de la tradition se démarquent largement de tout ce que nous connaissons de la variété et du «music-hall». Les musiques traditionnelles sont foncièrement savantes et, en conséquence, absolument exigeantes. Partout dans le monde, ceux qui choisissent de s'y adonner savent d'avance qu'il ne leur sera rien pardonné. Pas la plus légère omission (back ground complet), pas la moindre faille d'exécution, pas l'infime note discordante.
Généralement, les artistes de la musique traditionnelle n'acceptent pas de se «déclasser» dans «le commercial». S'ils le font, ils sont mal vus, ou alors ce sont des concessions de fin de carrière.
On a souvenir, ici, des grands «mounchidines» des années 40-50, les Barraq, Srih, Hmida Ajej et Ben Mahmoud, ils étaient sur un piedestal et ils n'en avaient jamais bougé.
En Egypte, de même, les psalmodieurs et interprètes de «la Tariqua» ont toujours observé à distance jusqu'aux plus grandes stars de la chanson.
Nûssrat Ali Khan, même durant la période où il collabora avec de grandes maisons de disques américaines, s'était refusé net à interpréter autre chose que son «quawal» d'origine. Juste des petits arrangements, mais le cœur même du «quawali» n'a jamais été touché.
C'est dire à quel point il faut prêter attention aux invités de «Mûsîqât». Des maîtres d'œuvre pour la plupart. Ne jamais se fier a ce que l'on en parle peu, ou prou, dans les médias.
Un bon créneau
Mais le mérite le plus remarquable, bien que pas assez souligné, de «Mûsîqât» réside dans son approche innovante de la musique traditionnelle. Son concept de départ était du reste clair : tradition et néo-tradition. Entendre par là, ne pas se contenter de reproduire cette musique telle quelle, mais créer des répertoires nouveaux à partir de ses modèles de base. La démarche a tout son intérêt. La création contemporaine est placée dans le prolongement du patrimoine ancien. Tant qu'elle ne peut acquérir sa propre autonomie, le mieux est qu'elle garde contact avec les sources. On peut imaginer des «noubas» nouvelles, des mouachahat ou des suites soufies composés sur les structures mélodico-rythmiques anciennes. De nouveaux adwars aussi. Des exemples existent au demeurant. Khemaïss Tarnane et Salah El Mehdi ont composé leurs «noubas» personnelles. Tahar Gharsa a créé une «Naoüret Lakthem». Hédi Jouini et, plus tard, Lotfi Bouchnaq se sont attaqués au dawr égyptien.
Si le néo-traditionnel a prévalu, en majorité, lors des six premières éditions, rien n'est moins sûr. Mourad Sakli, qui assure la direction de la septième et actuelle session, et qui fut un des fondateurs de Mûsîqât, connaît certainement la vraie tendance.
Il n'empêche, grâce à «Mûsîqât», le concept de «musique néo-traditionnelle» est présent dans l'esprit de nos musiciens. Et la démarche trouve visiblement des adeptes. C'est un créneau qui a fait ses preuves ailleurs, pourquoi pas en Tunisie où les traditions musicales restent riches et diversifiées et, pour certaines, toutes encore à découvrir.
Hassiba, la bienheureuse
La belle rentrée s'assombrit, hélas, par la disparition de Hassiba Rochdi. On savait la chanteuse et la comédienne des années 40 quasiment retirée de la scène depuis à peu près trois décennies. Hassiba Rochdi n'était d'ailleurs pas du genre prolifique. Du temps même de ses succès, ses apparitions étaient sinon rares, du moins calculées, ou réfléchies. A dire vrai, on ne lui connaît que ses réussites. Deux à trois tubes que lui composa feu Mohamed Taiki, «Mahlaha Tadhbilet Ainek» et «Sir ya lazregu sir» en particulier, qui allaient bien avec son timbre voilé et son style franc, et quelques participations dans des films égyptiens dont la plus importante fut un premier rôle aux côtés de Farid Chawqi dans «Tariq Echchouk». Pour le reste, depuis son retour du Caire à la mi-50, très peu de faits saillants. Un mystère pour ses biographes. Ce que l'on sait, nous, ce que la profession musicale, jeunes ou moins jeunes, observe à propos de Hassiba Rochdi, c'est qu'elle a été pendant toutes ces longues années de retraite, une dame discrète et digne, d'une élégance morale sans failles. Jamais de «commentaires» sur le milieu, ni de polémiques avec quiconque. Une artiste, a-t-on pu dire, sans frustrations et sans regrets. La marque des gens heureux. Des âmes bénies.


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