Le match Tunisie-Turquie, joué en amical vendredi soir à Genève, a laissé chez tous les Tunisiens un bien mauvais goût d'inachevé, tellement la victoire face aux «Ottomans» était à la portée des nôtres. La faute était à l'égarement et au flottement devenus problématiques au sein de la défense. Notre équipe nationale vient de louper une chance de réussir un score éloquent au détriment de la Turquie qui l'a accrochée en fin de match (2-2) dans son avant-dernier test amical avant les trois coups du Mondial de Russie. En effet, la troupe à Nabil Maâloul nous a laissés sur notre faim au moment où tous les jeûneurs désintéressés de football étaient chichement attablés car le match était programmé en plein milieu de la rupture du jeûne. Les fans du onze national étaient donc prêts à se sacrifier un peu à cette occasion pourvu que les joueurs leur donnent la satisfaction d'une sortie rassurante quant à l'aventure à vivre en Russie. Mais rien n'en fût car le résultat n'a pas suivi la manière qui était, somme toute, probante. On croyait fermement que face à une Turquie démobilisée, une première victoire allait être inscrite dans l'histoire puisque sur les matches précédemment joués entre les deux équipes, la Tunisie n'a jamais remporté la moindre victoire. Le vent en poupe après Portugal-Tunisie (2-2) à Braga lundi dernier, l'équipe nationale s'est déjà construit une certaine notoriété qui fait d'elle un adversaire capable d'imposer le respect à quiconque. La confirmation n'a pas tardé à être donnée grâce à une bonne domination imposée aux Turcs, traduite par une possession de la balle de 65% pour la Tunisie contre 35% pour l'adversaire. C'était déjà quelque chose car il n‘est pas donné à n'importe qui de dominer un adversaire dont les rangs regorgent de vedettes évoluant un peu partout dans les championnats européens comme Cengiz (ASRoma) ou Tossun (Everton). Mais cela n'a pas empêché notre équipe nationale de se laisser prendre suite à un penalty sifflé cruellement par l'arbitre suisse Alain Bieri transformé victorieusement par Tossun (53'). Une équipe qui rend les coups Et une fois de plus, la réaction de notre équipe nationale a été rapide grâce à un but de toute beauté signé par le nouveau, goaleador Anis Badri. Ce lutin fait désormais le bonheur de Nabil Maâloul et de tous les Tunisiens après l'avoir généreusement fait avec son équipe, l'Espérance Sportive de Tunis. Il est en passe de devenir la nouvelle coqueluche des Tunisiens grâce à son jeu technique déroutant et à son réalisme devant les buts au moment de la finition. Sa force mentale inspire tous ses coéquipiers qui n'ont plus froid aux yeux même devant les équipes les plus fortes. Et c'est cela de gagner pour le moment en attendant les vraies confirmations dans les matches officiels. Pour plus de rigueur en défense Toutefois, la défense de notre équipe nationale ou plutôt l'inefficacité dans les duels en général tracasse aussi bien le staff technique que tous les spécialistes. On a l'impression qu'il y a un ingrédient qui manque à l'excellence de cette équipe. En effet, c'est la rigueur dans les duels et beaucoup de vigilance dans les assauts offensifs entrepris par nos adversaires. On a cru que l'équipe de Nabil Maâloul s'est débarrassée de tous les fioritures et des imperfections qui caractérisent notre football mais on constate qu'il y a quelques défaillances qui sont réuccurrentes. Plus particulièrement le fléchissement au niveau de la concentration. Nos joueurs n'ont pas encore acquis l'art de se maintenir éveillés et vigilants jusqu'au coup de sifflet final de l'arbitre. Sinon comment expliquer l'encaissement du but égalisateur turc (2-2) à une minute de la fin du match lorsque la Tunisie menait au score (2-1) après le deuxième but de Ferjani Sassi (78') et alors que les Turcs étaient amoindris d'un joueur suite à l'expulsion de leur vedette Tossun dès la 58'? C'était sur une action de contre-attaque dans laquelle nos défenseurs étaient en plein «étourdissement». C'est sur ce genre de détails et d'imprévus qu'on peut perdre un match au cours duquel tout porte à croire que la victoire est déjà dans la poche. Il faut rectifier le tir sur ce point crucial, celui d'être toujours aux aguets.