Rumeur par-çi, rumeur par-là... Ce terme pourrait résumer à lui seul la fameuse période du marché d'été. En effet, le marché des transferts en fait frémir plus d'un. Seulement, le règlement, c'est le règlement. Alors comment bien aborder cette période très animée et qui gravite parfois autour de rêves irréalisables? Décryptons ensemble ci-dessous certains des principes les plus importants! Qu'il semble loin le temps où les joueurs évoluant au sein des clubs tunisiens étaient liés à vie à leur écurie. Les dirigeants fixaient les salaires et pouvaient céder quand ils le souhaitaient leurs poulains sans que ceux-ci aient vraiment leur mot à dire. Puis vint la libre circulation, le professionnalisme et le foot-business. Le marché est libéralisé même si un quota de joueurs étrangers est imposé. Il faut comprendre par là que les tenants de notre sport-roi ne voulaient pas d'un football dénaturé et d'une compétition illisible et déséquilibrée. Les clubs ont le droit de faire autant d'acquisitions et de cessions de joueurs qu'ils le souhaitent, mais uniquement dans le cadre des règles préétablies. Bien entendu, il n'est pas possible «d'acheter» en dehors des deux fenêtres de transfert (hivernal et estival). En revanche, il est admis et autorisé de procéder à des discussions et même des négociations, voire d'obtenir des accords de principe. D'ailleurs, les clubs tunisiens n'attendent généralement pas la date d'ouverture du marché estival pour approcher certaines cibles potentielles. Sauf qu'il faut juste attendre le jour «J» pour valider les transactions et homologuer les nouveaux contrats. Maintenant, il faut aussi distinguer le mercato d'été du marché hivernal. En hiver, le mercato est qualifié de marché d'ajustement pour peaufiner un effectif au cours de la saison. Le CA, par exemple, a seulement recruté le tandem Zouheïr Dhaouadi-Tijani Belaid, alors que l'EST a juste enrôlé Youssef Blaïli. En ce sens, les clubs effectuent quelques petites retouches alors que le mercato estival qui nous concerne ici est traditionnellement beaucoup plus agité avec des effectifs qui se modifient en profondeur tantôt. Bref, le mercato qui approche passionne plus les supporters car il est plus volumineux. C'est en général au cours de cette période que les plus grandes transactions sont effectuées. Et la schématique est toujours la même. Les dirigeants contactent d'abord l'agent d'un joueur qu'ils convoitent. Ils proposent un contrat de plus ou moins longue durée avec un salaire à la clé, d'éventuels bonus et discutent aussi du montant des commissions versées aux représentants de la recrue. Lorsque les deux parties tombent d'accord, le club acheteur doit impérativement obtenir l'aval du club avec qui le joueur est encore sous contrat. Plus l'engagement restant est long, plus l'indemnité de transfert sera élevée. Si la recrue arrive en fin de contrat en revanche, le club acheteur n'a pas à verser d'indemnités. Ne pas dépenser ce que l'on n'a pas! Ce faisant, en période d'austérité et de retenue en général, nos clubs, dont la plupart croulent sous les dettes et les sommations de la Fifa, vont-ils se laisser aller à la frénésie acheteuse et battre en conséquence des records cet été ? Vont-ils creuser un peu plus ce gouffre financier qu'est leur déficit ? Un fait est certain, si l'on se réfère aux chiffres et aux emplettes réalisées ces deux dernières années, l'on peut arguer qu'il n'y a jamais eu autant de liquidités disponibles sur le marché du football tunisien ! Sauf que la vérité est ailleurs car nos clubs dépensent en général ce qu'ils n'ont pas ! Il ne faut donc pas s'attendre à ce que des records tombent cet été. Déjà, le champion de Tunisie en titre a annoncé la couleur assez tôt l'an passé en cédant ses deux joyaux Fakhredinne Ben Youssef et Ferjani Sassi. Et il faut s'attendre à ce que l'EST ne fasse pas de folies cet été même si la C1 demande un effort financier colossal volet emplettes. Bref, c'est comme si nos clubs leaders s'employaient a respecter un certain fair-play financier en vue d'améliorer à terme la santé financière générale du football tunisien. En quoi consiste-t-il globalement ce fair-play financier? A prouver que les clubs n'ont pas d'arriérés de paiement envers d'autres clubs, leurs joueurs et les administrations (sociales et fiscales) pour pouvoir avoir les mains libres sur le marché des transferts. Sur ce, ils devraient aussi et en théorie respecter une règle de base: ne pas dépenser plus qu'ils ne gagnent. Or, en Tunisie, nous sommes dans le cadre permanent d'un «dumping sportif» (perte sans profit), sachant que les recettes sont insignifiantes, et ce, à l'exception des réussites dans les joutes arabes et continentales alléchantes. Il faut comprendre par là que les quotas de supporters imposés par mesure de sécurité et le tarissement des sources de financement émanant du sponsoring ont fait que les clubs sont tout simplement à sec ! Ils vivent de «promesses et d'eau fraîche» ! Seules quelques subventions municipales permettent à certains de garder juste la tête hors de l'eau ! Donc, s'ils ne restent pas dans les clous comme on dit, c'est la croix et la bannière !