Adoption de la discrimination positive au niveau de l'orientation universitaire, amélioration des services universitaires et autorisations aux étudiants étrangers de s'inscrire à l'université publique moyennant le règlement des frais de scolarité, sont les maîtres-mots de la nouvelle réforme Après tant d'années de tergiversations ayant contribué à la banalisation et la dégradation de l'université tunisienne, la réforme de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique commence à prendre forme avec l'annonce de l'adoption du principe de la discrimination positive au niveau de l'orientation universitaire en faveur de 30 institutions universitaires à partir de la prochaine rentrée universitaire 2018/2019, en plus de l'instauration d'un nouveau mécanisme d'orientation plus souple pour les candidats dotés de compétences exceptionnelles dans certaines filières, notamment les technologies modernes, la musique, le théâtre, le design et les arts plastiques. Pour la prochaine année universitaire, la réforme sera axée sur l'amélioration des services universitaires, ce qui englobera l'augmentation de la capacité d'hébergement dans les dortoirs avec 1500 nouveaux lits supplémentaires, et d'accueil dans les réfectoires à raison de 15.000 repas en plus par jour, grâce à l'ouverture de nouveaux restaurants universitaires et la réouverture d'autres à Sidi Bouzid, Kairouan, Sousse, Kasserine, Ariana, Carthage, Sidi Thabet. Par ailleurs, 13 nouveaux stades dotés d'une pelouse synthétique seront inaugurés durant la prochaine année universitaire à Gabès, Tataouine, Sfax, Kasserine, Sbeitla, Sidi Bouzid, Mahdia, Sousse. Cinq autres nouveaux stades sont aussi au programme au cours de la même année à Nabeul, Le Kef, Manouba, Gafsa et Tozeur. L'université publique s'ouvre aux étrangers Dans le cadre de la réforme, le ministère de l'Enseignent supérieur et de la Recherche scientifique va permettre aussi aux étudiants étrangers qui le souhaitent de s'inscrire à l'université publique moyennant le règlement de frais de scolarité (entre 5000 et 15000 dinars par an). Une première en Tunisie qui va contribuer inéluctablement à l'augmentation du nombre d'étudiants africains dans le pays. Selon les estimations, le ministère de l'Enseignement supérieur table sur une hausse de 2 à 10 % du nombre des étudiants étrangers d'ici 2023. A cet effet, une agence nationale d'information et de services pour les étudiants étrangers sera créée dans le but de faciliter leur intégration dans les universités tunisiennes et l'amélioration des services d'accompagnement, d'accueil et de communication. L'agence est appelée aussi à valoriser la formation dans les universités tunisiennes à l'échelle mondiale et appuyer le rayonnement de nos universités à l'étranger. Un nouveau décret gouvernemental sera adopté en vue d'organiser et consolider la formation continue dans les universités tunisiennes, soutenir les compétences qui souhaitent poursuivre des cycles de formation et faciliter leur insertion professionnelle. Il vise également le développement des ressources financières des universités et des établissements d'enseignement supérieur et de la recherche ainsi que le renforcement de leur autonomie financière en soutenant leur ouverture à l'environnement économique et social.