Par Jalel Mestiri On aime visiblement jouer sur les mots. Sur fond de mascarade, que ce soit sur le terrain ou ailleurs, la réaction des joueurs et des principaux responsables de la sélection n'a point dérogé à la règle. Tantôt on prend des airs désolés, tantôt on fait la morale aux journalistes et surtout ceux qui étaient pourtant les premiers et en temps opportun à attirer l'attention sur les faiblesses de l'équipe, ceux-là même qui avaient relevé des défaillances et des insuffisances relatives au comportement des joueurs, à leur organisation sur le terrain, à leur forme physique, au flottement de la défense, au déséquilibre entre les différents compartiments de jeu. On n'est jamais au bout des surprises. Il paraît que, «sous la pression des médias», le sélectionneur a été contraint d'opter pour des options auxquelles il ne croyait guère ! Comme si c'était de la faute des médias et des Tunisiens de ne pas avoir cru à l'équipe de Tunisie dans cette coupe du monde. L'art et la manière de rejeter la faute sur les autres. Une façon de donner encore plus de consistance à toute cette mascarade. Au lieu de favoriser le réalisme, on pousse encore et toujours aux calculs... Le sélectionneur se trompe de combat en tentant de nous faire croire que le problème de la sélection, son problème à lui, est ailleurs. Maâloul est un homme abattu, qui a du mal à comprendre qu'on en soit arrivé là. Il n'est certainement pas le seul...Après le premier match contre l'Angleterre, il n'a pas voulu comprendre qu'on allait droit dans le mur... Ça n'a pas manqué. Car, avec tout ce qui se passe autour de l'équipe, le miracle encore espéré face à la Belgique ne dépassera pas le stade de fol espoir. Les responsables de cette débâcle devraient sérieusement considérer les conséquences de leur mondanité et de leur futilité. Ils n'avaient aucun respect pour leur public, pour l'équipe et pour tout ce que représente la participation au Mondial. Des hommes qui refont tout l'ordre sportif à leur image quand l'opportunité se présente. Dans la foulée, chacun trouvera bien une excuse pour tenter de faire croire qu'il n'y est pour rien après tout... En attendant, Nabil Maâloul est désolé d'en être arrivé là. Mais c'est à croire que l'institution «équipe de Tunisie» n'existe plus. Qu'on peut jouer avec et la manipuler comme on veut. Ils sont devenus des spécialistes de la chose ; ces joueurs et leur entraîneur qui nous ont menés en bateau. Ils n'ont fait que berner tout leur monde jusqu'à ce qu'ils soient couverts de ridicule. De toute façon, qui a encore envie de voir la sélection dans ce Mondial ? La participation au Mondial a finalement débouché sur une comédie. La Belgique et l'Angleterre n'ont finalement sanctionné que le vide, car la sélection n'a jamais existé dans cette histoire pitoyable et pittoresque de coupe du monde. Sur le terrain, l'équipe ne savait pas trop comment réagir. On avait l'impression que les moments de mascarade ont, en réalité, duré le double. Tout le contraire de ce que l'on attendait d'une présence au Mondial en matière d'intensité, de surpassement et d'inspiration. Là, en deux matches, c'était le néant. Surtout qu'au moment de chercher l'inspiration auprès de leur entraîneur, les joueurs n'ont eu pour réponse que de continuer dans la désorientation. Voire le dérèglement !... Dans une telle situation, on se sent retardé et inconséquent. Surtout culpabilisé. Il y avait du monde au stade, devant la télé. Comment peut-on en arriver là? Un sentiment de malaise. On ne fait pas une carrière de footballeur pour jouer comme ça. On pense à sa famille, à ses amis, à son public, et on imagine tout simplement tous ces gens sortir du stade ou éteindre le téléviseur avec un drôle de sentiment. On dit que le football rassemble et que la Coupe du monde devrait être un moment de fête où les fans du monde entier applaudissent leurs équipes. Mais qu'en est-il lorsque le football est utilisé pour masquer autant de défaillances et de manquement dans toute la politique sportive du pays ? De surcroit à une échelle sans précédent...