Dans certains registres de jeu, il y a des joueurs qui ont émergé du lot. D'autres se sont constitués en tant que véritables révélations de la saison. Dans le choix de la formation type, il est nécessaire de concilier expérience et jeunesse. De l'équipe de Tunisie, on ne relève souvent que les apparences. Ces dernières années, elle s'est taillée une réputation d'équipe instable, qui n'a pas encore les possibilités et les aptitudes de connaître les consécrations. Cela pourrait être frustrant pour une sélection qui a dû se construire un nom sans avoir connu les grands exploits. Mais des fois, les échecs, les tribulations et les éclipses, autant de vérités, certes difficiles à admettre et à vivre, qui forgent un caractère, une personnalité. Que le Chan soit décrié ou non, qu'il réponde ou non aux aspirations et aux convoitises, l'équipe de Tunisie aurait besoin aujourd'hui d'autres choses à connaître. De nouvelles expériences, de nouveaux stades, de nouvelles ambiances et de nouveaux défis à relever. Des entraîneurs viennent, d'autres s'en vont, mais les compétitions restent toujours valorisantes, surtout lorsqu'on y parvient et quand on se trouve dans le bain. Le constat peut ne pas rassurer. Au vu de ce qui se passe actuellement sur la scène, la sélection a aujourd'hui tellement de risques de trébucher. Outre l'absence de résultats et la manière de jouer qui laisse à désirer, les blessures se sont succédé. Le forfait de Kasperczak pour le Chan risque de compliquer davantage les choses. Opéré dimanche au niveau de la vésicule biliaire, le sélectionneur laissera sa place à l'entraîneur adjoint Hatem Missaoui. Si au fond, il reste beaucoup à faire, et aussi à prouver du côté d'une équipe qui ne réussit pas toujours à optimiser son registre de jeu et son rendement sur le terrain, les défis à relever concernent tout un mode de comportement, une approche et une stratégie d'un groupe, d'un collectif qui tardent encore à s'imposer et à se faire une raison d'être. Il faut dire que le Chan ne suppose pas deux gestions de groupe différentes. Il faudrait évaluer à juste valeur les opportunités et les défis que cela représente. Les raisons de croire en l'exploit aussi. Pour autant, les ambitions et les objectifs de la sélection restent toujours les mêmes. Elle a des appétences et des aspirations qu'elle se doit d'assumer. L'idée de repartir sur un nouveau cycle, de nouvelles prérogatives et des alternatives d'une plus grande dimension est plus que jamais souhaitée, voire exigée. Une équipe complètement recomposée, où les joueurs locaux auront à l'occasion la belle opportunité de se revendiquer avec moins de pression, mais avec d'autres principes, d'autres considérations. Le jeu, la créativité et l'inspiration pour thérapie. Cependant, la question qu'on continue encore à poser et à laquelle on n'a pas toujours trouvé de réponse concerne les aptitudes offensives de l'équipe et l'efficacité de ses attaquants. Ici et là, le travail accompli, les approches élaborées sont si pauvres en inspiration. Elles suscitent autant d'impuissance que d'interrogations. Ce n'est malheureusement pas une découverte, c'est une véritable disproportion offensive: le jeu offensif de la sélection est entraîné dans une spirale à multiples facettes: inefficacité, maladresse, manque d'inspiration, absence de réaction. Le génie et le talent en voie de congélation Il faut dire que cette carence ne concerne pas seulement la sélection. Elle puise sa raison d'être au sein des clubs. Le génie et le talent de buteurs sont en voie de congélation. Ici et là, rien n'a été fait. Les faiblesses conjoncturelles s'ajoutent aux insuffisances congénitales, les principes de jeu offensif et d'attaque se diluent. Les mauvais choix se multiplient, aussi. Entre résultat et manière, l'équipe de Tunisie se cherche et rares sont les fois où elle trouve vraiment ses repères. Que se soit sur le plan purement technique, ou celui de formation, d'apprentissage ou encore de structuration, le football tunisien a toujours la même carte d'identité d'attaquant, mais pas le même talent. On n'en voit pas comment on est arrivé là sans que la responsabilité des entraîneurs, des clubs et de la direction technique au sein de la fédération ne soit totalement engagée. Cela nous amène à penser aux besoins et aux priorités de la sélection qui n'ont jamais été placés à leur juste valeur. Mais dans certains registres de jeu, il y a des joueurs qui ont aujourd'hui émergé du lot. D'autres se sont constitués en tant que véritables révélations de la saison. Il faut dire que dans le choix de ceux qui sont désormais réhabilités, il devient nécessaire de concilier expérience et jeunesse. Les profils ne manquent pas. Mais les uns et les autres sont dans l'obligation de fournir un rendement qui déroge à la règle et en opposition avec celui auquel s'est justement habituée la sélection. Dans cet ordre d'idées, il serait bon que la sélection puisse vraiment trouver les joueurs capables de faire prendre la mayonnaise, de trouver la bonne alchimie face aux exigences du moment. Les espoirs se multiplient ces derniers temps. Les bonnes volontés aussi. En dépit des défaillances et des dérapages, l'équipe ne devrait pas se démonter. Elle n'a pas le choix. Elle est obligée de chercher son salut sans relâche. Même dans une compétition qui ne semble pas faire l'unanimité...