Les gouvernorats de Jendouba, Tataouine et Kasserine ont obtenu les plus bas taux de réussite dans la session principale du baccalauréat 2018 (entre 20,68% et 21,74%) alors que les plus forts taux ont été enregistrés à Sfax 1 et 2, à l'Ariana et à Monastir entre 55,88% et 44,55%, ce qui démontre un écart entre les régions intérieures et celles côtières. Selon la liste de classement des régions suivant les taux de réussite au baccalauréat publiée par le ministère de l'Education sur sa page officielle, les taux dans les régions intérieures sont inférieurs au niveau national qui se situe à 30% environ. Cet écart a suscité les critiques de l'opinion publique puisque plusieurs personnes ont estimé que la raison principale de cette situation est la non-application par le gouvernement de la discrimination positive telle que mentionnée dans la Constitution, notamment, en ce qui concerne l'enseignement surtout en l'absence d'un nombre suffisant d'établissements scolaires et d'enseignants dans ces régions. Selon le professeur en économie quantitative, Abderrahmane Lahka, il existe un rapport étroit entre le taux de réussite au baccalauréat et le taux de pauvreté. «Dans les régions où le taux de pauvreté est fort, le taux de réussite est généralement faible», a-t-il dit dans une déclaration à l'agence TAP. D'après la même source, les conditions sociales des familles tunisiennes impactent directement la réussite de leurs enfants, puisque l'enseignement en Tunisie, même s'il est gratuit, devient coûteux compte tenu de la cherté des cours particuliers dont la majorité ne peut plus s'en passer. L'intervenant a ajouté que le taux de réussite au baccalauréat à Kasserine s'est situé cette année à 21,74% alors que le taux de pauvreté dans cette même région est de 32,8%. Au Kef, le taux de réussite est de 23,16% alors que le taux de pauvreté dépasse les 34%. En revanche, dans les régions comme Sfax et Monastir, qui sont en tête du classement au niveau du taux de réussite au baccalauréat, le taux de pauvreté n'a pas dépassé les 5,8% à Sfax et 8,3% à Monastir, et ce, selon les chiffres de l'Institut national des statistiques. A rappeler que le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a décidé le 19 juin dernier d'octroyer une bourse de 500 dinars aux nouveaux bacheliers 2018 issus des milieux défavorisés afin de permettre à leurs familles de faire face aux frais de la rentrée universitaire. Dans la cadre de cette politique de discrimination positive, Chahed a également ordonné qu'on réserve 8% des places des filières de médecine et d'ingénierie aux bacheliers des régions intérieures, lors des orientations universitaires 2018/2019.