La comptabilisation de la moyenne annuelle dans le calcul de la moyenne obtenue à l'épreuve générale du baccalauréat, communément appelée 25%, a encore une fois permis à plusieurs candidats d'obtenir le précieux sésame. La décision prise au début des années 2000 par l'ancien régime d'intégrer la moyenne annuelle a contribué à augmenter les chances des candidats d'obtenir l'un de leurs quatre premiers choix lors de l'orientation universitaire au cours de ces dix dernières années. Chaque année, Abdelhafidh Laabidi, directeur général des examens au ministère de l'Education, identifie la part que représentent les 25% dans le taux de réussite au baccalauréat. Pour ce faire, le responsable calcule la différence entre les taux de réussite avec et sans les 25%. Cette année, le taux de réussite enregistré à l'épreuve du baccalauréat a atteint 39,59%. Si on supprime la moyenne annuelle obtenue au cours de l'année dans le calcul du taux de réussite, on obtient un taux de 31,62%. «Sur les 43.173 candidats qui ont été admis cette année à l'épreuve du baccalauréat, 11.000 ont réussi grâce aux 25%», note M. Laabidi. «J'ai évalué la part que représente la moyenne annuelle, ce qu'on appelle les 25%, dans les taux de réussite des établissements publics et privés. Cette année, le taux de réussite dans le public a atteint 39,59%. Si on calcule ce taux sans tenir compte des 25%, on obtient 37,91%. La différence est nettement plus grande pour les candidats des établissements privés. Le taux de réussite enregistré, cette année, est de 12,41%. En supprimant les 25%, ce taux ne représente que 4,01% soit un taux trois fois moins élevé au taux de réussite officiel enregistré dans le privé», rajoute-t-il. 25% sous conditions Au début de l'année scolaire, plutôt que de renouveler leur inscription dans leur lycée d'origine, de nombreux candidats se sont inscrits dans des établissements privés pour pouvoir obtenir une moyenne annuelle «gonflée». Quelques mois après la révolution, des commissions ont été constituées pour évaluer le rendement du système scolaire. Deux d'entre elles se sont penchées sur la question de la moyenne annuelle obtenue au cours de l'année en terminale. Faut-il continuer ou non à intégrer cette moyenne (25%) dans le calcul de la moyenne obtenue à l'épreuve du baccalauréat? La comptabilisation de cette dernière a permis à beaucoup de candidats d'obtenir une moyenne ne reflétant pas leur niveau réel, poussant les responsables à s'interroger sur la nécessité de maintenir ou de supprimer cette application. Des recommandations ont été émises dans ce sens. Si le ministère décide un jour de supprimer les 25%, celle-ci ne devrait pas se faire d'un seul coup mais par étapes. Il s'agirait notamment de poser des conditions pour la comptabilisation de la moyenne annuelle. Au cours de la première année, seuls les candidats ayant obtenu une moyenne supérieure ou égale à 8/20 à l'examen du baccalauréat peuvent en bénéficier. Les conditions doivent être plus restrictives au cours de la seconde année, en permettant uniquement aux candidats ayant obtenu une note supérieure ou égale à 9/20 de bénéficier de l'intégration de la moyenne annuelle. «Au sein de l'une de ces commissions, nous avons réfléchi à une autre possibilité, explique M. Laabidi. La moyenne annuelle ne doit être intégrée dans le calcul de la moyenne générale qu'à la condition qu'il n'y ait pas une grande différence entre la moyenne obtenue au cours de l'année et celle obtenue à l'épreuve du baccalauréat. La différence existant entre ces deux moyennes doit être inférieure ou égale à trois points. A titre d'exemple, un candidat qui a obtenu 18 de moyenne au cours de l'année et 8 de moyenne à l'épreuve du baccalauréat ne doit pas bénéficier des 25% car la différence entre les deux moyennes est trop grande». Sfax, en haut du palmarès La direction générale des examens a, par ailleurs, procédé à la classification des régions suivant leurs taux de réussite respectifs enregistrés à l'épreuve du baccalauréat. C'est le gouvernorat de Sfax qui détient, cette année, la palme du taux de réussite le plus élevé avec 69,74%, suivi par le gouvernorat de Monastir qui a enregistré un taux de réussite de 60,94%. Le gouvernorat de Médenine occupe la troisième position avec un taux de réussite de 60,90%. Quant au gouvernorat du Grand-Tunis, il arrive en onzième position avec un taux de réussite de 52,53% pour Tunis I et de 51,54% pour Tunis II, alors que les régions de Kasserine et de Sidi Bouzid sont à la traîne avec des taux de réussite inférieurs au taux national. Par ailleurs, doutant des notes obtenues dans certaines épreuves, quelques candidats ont demandé à ce que leurs copies soient recorrigées. Les demandes parvenues à la direction ont été acceptées et les copies ont été contrôlées afin de vérifier s'il n'y a pas eu d'erreur au niveau du décompte des points. Après en avoir relevé quelques-unes, le moyennes ont été rectifiées. «Un candidat section sciences informatiques qui obtenu une moyenne de 18 aux épreuves du baccalauréat a demandé à ce qu'une vérification soit effectuée. Une erreur a été faite au niveau du décompte des points lors de la correction de l'une des épreuves. Après la correction effectuée, le candidat admis a obtenu la meilleure moyenne à l'échelle nationale dans la section sciences informatiques» , a observé le directeur des examens. Les préparatifs de la prochaine saison scolaire ont commencé. Des commissions régionales constituées d'enseignants universitaires et d'inspecteurs de l'éducation ont déjà proposé une centaine de sujets pour les prochaines épreuves du baccalauréat. Ces propositions seront soumises aux commissions nationales qui procéderont à une sélection au cours du mois d'octobre. Le choix définitif des sujets aura lieu au mois de mars 2014.