La cartographie des résultats de la session principale du Baccalauréat 2017 cadre parfaitement avec celle du développement régional. Les régions qui affichent les meilleures performances en matière de développement économique et social sont en effet celles qui présentent les taux de réussite les plus élevés. Selon une cartographie des taux de réussite par gouvernorat réalisée par le cabinet de conseil Targa Consult, la palme revient au gouvernorat de Sfax, avec un taux de 51,55%, en baisse de 3,45% par rapport à 2016. La capitale du Sud reste ainsi fidèle à sa réputation de région studieuse où l'éducation est encore et /ou toujours considérée comme un important ascenseur social. Monastir occupe la deuxième marche du podium avec un taux de réussite de 45,41%, ce qui représente une hausse de 2, 69% par rapport à l'année écoulée. L'Ariana occupe la troisième place avec un taux de réussite de 44,21% contre 47, 94% en 2016. Sousse et Tunis viennent respectivement en quatrième et cinquième positios avec des taux de réussite de 41.04% et 39.98%. Ces deux régions enregistrent ainsi des baisses respectives de 3 et 4% comparativement à l'année précédente. Viennent ensuite Mahdia (39,51%), Médenine (38,92%), Nabeul (38,79%), Ben Arous (38,04%), Bizerte (35,06%), Gabes (32,86%), La Manouba (32,70%) et Zaghouan (30,33%). Ces treize gouvernorats situés tous sur le littoral enregistrent ainsi des taux de réussite supérieurs à la moyenne nationale, en l'occurrence 30%. A l'inverse, les gouvernorats de l'intérieur du pays ont enregistré des taux de réussite inférieurs à la moyenne nationale. Kasserine a enregistré le plus bas taux de réussite, à savoir 19,07%. Cette région très défavorisée était déjà à la dernière place l'année écoulée avec un taux de 21,9%. Les taux de réussite se sont établis à 23, 15% à Gafsa, 23, 13% à Jendouba, 24,09% à Kébili, 24,64% à Tataouine, 24,72% à Sidi Bouzid. Dans les autres régions intérieures, les taux de réussite ont varié entre 25 et 29%. La ligne de fracture entre les gouvernorats ayant enregistré les taux de réussite les plus élevés et ceux où les taux étaient les plus bas est incontestablement le développement économique et social. Des études réalisées par des experts et des pédagogues ont unanimement conclu que le déficit d'infrastructures routières et sanitaires et les taux élevés de pauvreté dans les régions intérieures expliquent en grande partie les résultats souvent décevants des bacheliers . Dans certains lycées à Jendouba et à Sidi Bouzid, les élèves ne disposent pas d'eau potable et d'accès à internet. Le taux d'absentéisme y est aussi élevé en raison du manque de moyens de transport et des conditions météorologiques (pluie diluviennes, froid polaire ou encore des températures très élevées dans le Sud). Les mauvaises performances des régions intérieures s'expliqueraient aussi par le manque d'enseignants qualifiés. La plupart des enseignants qui exercent dans ces régions sont en effet de nouveaux diplômés qui ne tardent pas à demander des mutations vers les régions côtières et les grands centres urbains au bout de quelques années d'exercice. A noter que la répartition du taux de réussite selon les sections a fait ressortir que la section Sport a enregistré le taux le plus élevé avec (65%) suivie de la section Mathématiques avec (52%), Sciences Expérimentales (45%), Sciences Techniques (35%), Sciences Informatiques (34%), Economie gestion (21%) et Lettres (13%). La session du contrôle a démarré hier, au lieu de mardi, en raison des vacances d'Aïd El Fitr. Les résultats de cette session seront proclamés le 8 juillet prochain.