Pour plusieurs familles, il n'est pas question de rater une fête sacrée comme celle de l'Aïd El Kébir. En revanche, il est aussi primordial d'apprendre à la fêter dans les règles de l'art : préserver dame nature, d'une part, et, de l'autre, sa santé. Certainement, la fête de l'Aïd El Kébir est une occasion pour de nombreuses familles de se réunir autour d'un bon repas dans la joie et la bonne humeur. Mais quand il s'agit d'une fête pareille, lors de laquelle on égorge des bêtes et que l'on se préoccupe juste après de tout le nettoyage nécessaire pour garder sa maison propre pendant toute la journée, il faut aussi penser à mère nature et essayer de la préserver en se débarrassant correctement et convenablement de tous les déchets et ordures ménagers «spéciale» fête ! Il était 17h30, le jour même de l'Aïd. Un petit tour dans les ruelles et quartiers de la ville de Monastir nous laisse abasourdis devant le tableau qui la décore : des bennes remplies à ras bord d'ordures ménagères, des sachets qui débordent de tous les côtés...Des hordes de mouches et toutes sortes d'insectes, attirés par les odeurs nauséabondes qui se dégagent, trouvent en ce spectacle désolant un vrai festin royal et une occasion en or inratable : voilà le tableau d'une ville prisée par les touristes, un jour de fête ! Inconscience quand tu nous prends ! Et pourtant la municipalité de la ville, comme celles de toutes les autres villes du pays, a annoncé, au moins une semaine auparavant, qu'elle a consacré tout un espace pour le dépôt de ces déchets, notamment, les peaux et les abats des moutons pendant cette fête. Mais visiblement, les citoyens, inconscients et insoucieux de la beauté de leur ville, de la préservation de l'environnement et même de leur santé, n'ont pas hésité à jeter n' importe où et n'importe comment les déchets. Pire encore, ces derniers n'ont pas hésité pas à griller «les têtes» et autres «membres» des moutons à côté de la forteresse de Monastir, sans se soucier de la saleté, de la pollution et des dommages qu'ils causent à la ville et à son patrimoine. L'essentiel pour eux, c'est de fêter à leur manière l'Aïd sans penser à autrui ! Résultat : une ville amochée, des chiens et des chats errants un peu partout et des odeurs abominables qui perdurent pendant au moins deux jours, alors que si ces derniers avaient respecté les recommandations de la municipalité et s'étaient déplacés juste à l'endroit réservé pour jeter ces ordures, ils auraient pu nous épargner ce spectacle ! Malgré tout, d'autres personnes, plus raisonnables, ont opté pour d'autres alternatives et ont suivi les règles d'hygiène, à l'instar de Sonia, préoccupée par la préservation de l'environnement, et qui a décidé de garder la peau et la laine du mouton, de l'entretenir pour s'en servir après. Quant au reste des déchets, elle s'est déplacée elle-même l'après-midi pour les déposer à l'endroit réservé. Idem pour d'autres familles sensibles à la propreté de leur maison, quartier et ville. Elles ont joint l'utile à l'agréable. «La fête de l'Aïd devrait se faire dans les règles de l'art. Il est bon de savourer un bon repas familial dans la bonne humeur sans porter atteinte à la nature. C'est bien de penser à soi et de nettoyer toutes ces saletés, mais il est encore plus important de penser à l'autre et à l'environnement», insiste Malek, mère de famille. Evidemment, ça vaut vraiment le coup de fêter un événement pareil qui renforce encore plus les liens familiaux, mais il est primordial d'apprendre à respecter et la nature et sa santé, de faire preuve d'un peu plus de civisme, de consommer avec modération et de garder un œil vigilant sur son taux de cholestérol et de son diabète.