On dit souvent que la vie d'un entraîneur, même pour un ancien joueur professionnel, oscille très vite entre le septième ciel et le fond des océans. S'il gagne, il sera loué pour son génie tactique et son audace. S'il perd, il sera offert en pâture aussi vite qu'il a été couvert de louanges... Depuis son arrivée au Parc A, Jose Riga connaît des jours difficiles. Surtout depuis les trois coups du championnat où le CA a semblé encore loin des standards de l'élite nationale et certainement continentale. A tel point que son avenir à la tête des Clubistes s'en trouve menacé. Inutile de spéculer là-dessus quoique le technicien du Club Africain ne soit pas à l'abri d'un licenciement si son équipe ne décolle pas au classement. Ce n'est pas le cas actuellement, vu que le timonier clubiste a toute la confiance de son employeur. Sauf qu'en football, il ne faut jamais dire fontaine... Dans le milieu du football et au CA en particulier, tout le monde le sait. Lorsqu'un entraîneur est officiellement, et fortement, soutenu par ses dirigeants en période de crise, ce n'est jamais très bon signe. Certes, il existe des contre-exemples, mais la majeure partie du temps, ce soutien ne s'avère guère pérenne au-delà du match suivant ! Alors Jose Riga doit-il trembler en écoutant les déclarations de certains chroniqueurs sportifs sur les plateaux TV ? Ça se discute sauf que vu de l'intérieur de la bulle clubiste, la réalité est tout autre. En fait, le coach belge semble même être l'homme de la situation actuellement, sachant que ce CA embryonnaire a surtout besoin de sérénité et de cohésion pour progresser. Et si les fans doivent forcément s'armer de patience pour percevoir à terme une progression d'ensemble, ils doivent aussi être convaincus que le technicien en place s'active tout d'abord à maintenir le contrôle de l'équipe. Le passé doit forcément éclairer le présent. Du côté du Parc A, ça n'a jamais été profitable pour personne de tout remettre en question, de perturber le fragile équilibre établi, de trancher à la hâte via des décisions radicales, impulsives et finalement improductives. Favoriser l'équilibre, la constance, l'émulation et l'alchimie de groupe passe inéluctablement par une certaine stabilité technique. Cette assise-là est indispensable pour évoluer. Et au CA, ces jours-ci, lors des répétitions, les puristes n'ont pas manqué de relever cet engagement technique louable de la part d'un coach impliqué, bosseur et méticuleux même. En attendant d'obtenir à terme quelques bons résultats et recueillir les « fruits de sa passion », il montre visiblement beaucoup d'intérêt pour le développement de ses poulains. Des poulains jusque-là assidus et disciplinés, excepté le cas Balbouli où l'affaire semble avoir pris une sacrée tournure. De prime abord, si le groupe clubiste semble studieux, ponctuel, enthousiaste et surtout sérieux, il a adhéré pleinement aux règles établies par le staff technique. En clair, qu'ils soient tauliers, vétérans, « bleus » ou jouvenceaux, aucun joueur n'a bénéficié d'un passe-droit ou d'un traitement de faveur. Tout le monde est logé à la même enseigne et personne n'est en marge du groupe. Voilà la méthode Jose Riga, une ligne de conduite ou plutôt une approche qui permet de fédérer, accroître la synergie d'équipe et surtout favoriser l'émergence des compétences collectives. Le bûcher des vanités Pour le côté communautaire du groupe maintenant, chapitre vue d'ensemble et agenda du CA, si, au préalable, l'arrivée de Jose Riga s'inscrit dans un projet à long terme, les Clubistes doivent se montrer tolérants en cette période-là. Nous savions pertinemment bien qu'il y aurait des moments difficiles au démarrage. C'est pourquoi les fans et l'exécutif doivent continuer à lui apporter tout leur soutien afin qu'il puisse faire son travail et accomplir ce pourquoi il a été recruté. Volet détracteurs du coach maintenant, en substance, ceux qui veulent la tête de Jose Riga ont le droit d'exprimer leur opinion. Toujours est-il que pour faire remonter la cote du CA, si les observateurs de tout bord savent pertinemment que seule la vérité du terrain comptera, celle-là même qui plombe actuellement le quotidien du CA, rien ne sert de souiller le coach de critiques, ni de lui indiquer dès maintenant la porte de sortie ! On dit souvent que la vie d'un entraîneur, même pour un ancien joueur professionnel, oscille très vite entre le septième ciel et le fond des océans. S'il gagne, il sera couvert de louanges et loué pour son génie tactique et son audace. S'il perd, il sera jeté en pâture après avoir été pris dans le tourbillon de certains sentiments exaltés !