On pourrait penser que tout baigne au Parc A et que le CA est lancé sur de bons rails. Et pourtant, il règne autour du club de Bab Jedid une atmosphère étrange. Comme une amertume à peine devinée. Récemment, la tournure prise par le mercato et les performances de l'équipe de Jose Riga ont provoqué les premières critiques. C'est dire combien les prochains jours constitueront un véritable tournant. Ce week-end, le Club Africain sera à l'épreuve du déplacement, sachant qu'antérieurement, il a joué le CSHL à Radès puis a enchaîné face aux Bleus dans la même enceinte. S'imposer loin de ses bases à Gabès face à la Stayda constitue à n'en point douter un défi, un véritable test d'aptitude pour le onze clubiste. Ce serait aussi l'occasion de montrer les progrès et surtout le potentiel de cette équipe. Bref, une victoire validerait le projet clubiste de ce début de saison. Par contre, un faux-pas et le CA devra gérer ses premiers doutes. A Gabès, c'est surtout Jose Riga qui sera scruté. Car quelques semaines après son arrivée, l'entraîneur clubiste vit déjà sa première période de turbulences. Le jeu pratiqué par son équipe ne convainc pas. Et son discours irrite déjà de nombreux supporters. Pour l'heure, l'identité de jeu du CA n'est pas encore identifiée. Pourtant, Riga, qui est apparu décontracté et nullement tendu, a les pleins pouvoirs depuis son arrivée et évolue sans aucune pression pour l'instant. La direction lui a offert toute latitude pour bâtir son projet sportif. Les recrues ont toutes été validées par le coach. Les joueurs qui sont restés également. Hormis un attaquant voire un défenseur supplémentaire, Jose Riga a globalement tout le «matériel» qu'il a souhaité. Et pourtant, il peine à offrir un visage plaisant à son CA. Y parviendra-t-il à moyen terme ? C'est tout l'enjeu des prochaines semaines. En clair, si la situation comptable devait se gâter, il sera déjà en sur un siège éjectable. Pourquoi ce zeste de pessimisme? Car le président est lui aussi sous pression. Peut-être bien plus encore que l'entraîneur! Remplir les blancs Homme fort du Club Africain, Abdesslam Younsi a entrepris un énorme travail de fond pour structurer le CA et lui donner un cap. Mais c'est sur le recrutement qu'il sera jugé, lui la pointe du triumvirat qu'il forme avec le coach et le directeur sportif. Du Parc A, nombre de fans n'ont d'ailleurs pas manqué de lancer les premières piques : «Finie la tisane, on met la pression», lui ont indiqué les plus irréductibles parmi les supporters. Oui, les supporters n'ont plus envie de caresser dans le sens du poil. Ils attendent des actes de leur président qui avait répété à l'envi son fameux «Faire c'est faire taire» ! Il faut dire qu'en dépit d'une certaine dynamique sur le marché des transferts, par rapport aux gros bonnets de la compétition, le mercato clubiste n'est pas à la hauteur des espoirs suscités par l'arrivée d'un exécutif flambant neuf. Certes, plusieurs joueurs ont été recrutés. Tous sont prometteurs. Mais il manque encore des renforts, notamment le fameux grand buteur de niveau continental promis. Franchement, on voit mal comment le CA pourrait en dénicher un avant le gong! Sur ce, le CA a-t-il l'intention de renforcer l'effectif dans ces proportions ? Le mercato d'été, que les responsables avaient eux-mêmes qualifié de temps fort du projet clubiste, est pour l'heure décevant à plus d'un titre. Mais il reste encore quelques jours pour faire mentir les plus inquiets et rassurer les autres. Pour revenir à Jose Riga, à l'entraînement, ce «gentleman» est considéré comme un «monstre» de rigueur et un bourreau de travail. Sauf qu'en l'état actuel des choses, difficile de donner une once de crédibilité au jugement de l'entraîneur clubiste après un début de saison poussif. Bref, les récentes prestations justifient le peu de crédit que certains accordent actuellement au coach belge. Volet soutiens du staff technique maintenant, plusieurs voix s'élèvent pour ne pas trop accabler le timonier en place. En clair, ils affirment que réduire les maux clubistes au «coaching» de Jose Riga ou au plan de jeu prôné jusque-là s'avère néanmoins bien réducteur. Car il suffit d'une étincelle ou d'une bonne association au cœur du jeu pour que le CA retrouve la lumière. Tel le cas des efforts fournis par Oussama Darragi face à l'USM. Un Darragi tout feu tout flammes dont le retour au CA a permis d'atténuer les inquiétudes que suscite le onze «rouge et blanc». Deux mois après sa prise de fonctions, Jose Riga peine encore à convaincre et à tirer la quintessence d'un effectif plutôt moyen. D'où cette question : va-t-il réussir à terme ? En attendant la vérité du terrain, l'on pourrait spéculer autour de ces lacunes préoccupantes sur lesquelles le coach s'est d'ailleurs vite penché à l'entraînement. Réponse imminente ce samedi du côté de Gabès. Et comme a martelé récemment le coach : «Le CA va présenter une tout autre partition» face au Stade Gabésien. Attendons voir.