La rentrée de la «Cinémathèque tunisienne» se poursuit malgré les intempéries. Après la séance consacrée à Rachida Triki, place à l'hommage rendu à la cinéaste feu «Kalthoum Bournaz»… Par une après-midi pluvieuse devant une vingtaine d'invités, une séance de projection a été inaugurée par sa sœur Mme Alia Bournaz Baccar, universitaire, académicienne et auteure. Dans un discours élogieux de bienvenu, elle a rappelé l'engagement de l'une des pionnières du 7e art tunisien, disparue dans des circonstances douloureuses en septembre 2016. Mme Bournaz Baccar lui a consacré un livre hommage peu après son décès baptisé «Kalthoum Bornaz, l'étoile à la recherche du fil perdu». Un ouvrage de 204 pages, illustré par des photos inédites et qui servira de référence à de cinéastes tunisiens, comme elle l'a cité dans de précédentes présentations. A son actif, pas moins de 5 courts métrages et 2 longs métrages dont le 2e qui a transcendé le temps et est toujours plus que jamais d'actualité. «L'autre moitié du ciel», sorti en 2006, a été projeté devant les invités présents, subjugués par la portée avant-gardiste que possède ce film, surtout de nos jours. En plein débat sur la parité sociétale et l'égalité dans l'héritage, le film traite frontalement de cette thématique qui comptait beaucoup pour la réalisatrice. «L'autre moitié du ciel», réalisé 10 ans après son premier long métrage «Keswa» relate le récit d'une famille composée, d'un père, d'une sœur et d'un frère. La figure paternelle, jouée par Younès El Ferhi, était totalement dénuée de toute forme d'affection affichée y compris avec ses progénitures, depuis le décès de sa femme qui reste un mystère pour ses enfants. Ces derniers Selima et Selim, interprétés par Sana Kassous et Mourad Meherzi, ont tout fait pour déceler le mystère autour de la mort de leur mère. Sans succès… La trame scénaristique conduira la cinéaste à traiter le thème de «L'héritage féminin» tel un cri du cœur. Kalthoum Bournaz était sur le point d'entamer le tournage de son 3e long métrage qui était subventionné par l'Etat peu de temps avant son décès brutal. Un projet filmique prometteur resté en attente pour l'instant. La rentrée de la «Cinémathèque tunisienne» se poursuivra sur les chapeaux de roues avec la projection de films primés à la Fifak dans l'après-midi du 19 septembre à partir de 18h00.