L'offre est globalement satisfaisante Afin de réserver le meilleur accueil possible aux étudiants et de leur offrir les conditions propices à une concentration adéquate à leurs études, des actions de maintenance et d'équipements des structures d'hébergement et de restauration ont été entreprises depuis plusieurs mois à Kairouan, ce qui va permettre de fournir des conditions propices au confort moral et au bien-être des étudiants. M. Abdelkarim Selmi, directeur des œuvres universitaires, précise dans ce contexte que l'office dispose de 12 foyers (entre étatiques et privés) dont la capacité d'accueil est de 3.100 lits, dont 2.232 pour les filles et 878 pour les garçons, ce qui a permis de répondre favorablement à toutes les demandes des nouveaux postulants : «En effet, nous avons reçu jusqu'à présent 2.965 demandes de logements dont 2.156 formulées par des filles et 813 par des garçons. En outre, certains foyers sont parfaits au niveau de l'infrastructure générale. D'autres sont partiellement exploités étant donné que certains de leurs locaux sont en train d'être rénovés. Par ailleurs, dans chaque foyer, il y a un gardien et un infirmer, cela sans oublier la visite médicale effectuée deux fois par semaine par un médecin. En cas d'urgence, on se charge du transfert vers les structures hospitalières. Pour ce qui est de la restauration, nous disposons de trois restaurants universitaires dont la capacité est de 1.500 chaises, ce qui permet d'offrir (3 fois par jour) 4.500 repas, et ce, pour un ticket de 200 millimes. Deux autres nouveaux restaurants vont bientôt ouvrir leurs portes dont l'un est situé à Rakkada (1.000 chaises) et l'autre est situé à Kairouan-nord, à proximité de l'université de Kairouan. Mais ce dernier ne sera opérationnel qu'après l'ouverture des nouveaux locaux de l'Issat, prévue pour fin octobre 2018. A côté de cela, le Centre régional d'animation culturelle et sportive de Rakkada a prévu un certain nombre d'activités de loisirs et de divertissement, de colloques, de séminaires et de pièces de théâtre au sein de ses nombreux clubs», ajoute M. Selmi. Cahier des charges : les critères respectés L'université de Kairouan est confrontée depuis quelques années à une certaine désertification qui affecte la qualité de l'enseignement et l'encadrement des étudiants. Cela est dû essentiellement au manque d'encadrement et d'enseignants. A titre d'exemple, la Faculté des lettres et des sciences humaines de Rakkada comptait, en 2007, 9.000 étudiants, elle n'en compte aujourd'hui que 1.500. Et chacun essaye de jeter la responsabilité sur autrui en ce qui concerne le calendrier des examens, leur report à maintes reprises, le manque de confiance entre les étudiants et l'administration, les sit-in presque quotidiens pour n'importe quelle raison, la politisation de beaucoup d'étudiants qui veulent imposer leur diktat. En outre, tout l'environnement du complexe universitaire de Rakkada est envahi quotidiennement par des délinquants, surtout en l'absence d'un éclairage adéquat et de patrouilles sécuritaires. Par ailleurs, des alcooliques et des contrebandiers à bord de leurs véhicules harcèlent tous les soirs les étudiants regagnant leurs foyers. Cela sans oublier les voyous qui n'hésitent pas à investir les restaurants afin d'y manger à 200 millimes! D'un autre côté, le phénomène de la rentrée universitaire tardive a pris de l'ampleur à Kairouan, soit à cause de la nonchalance des étudiants, soit à cause de la recherche d'un logement adéquat. Chiraz, étudiante en langue et littérature anglaises, nous confie ses impressions : «Bien que les foyers obéissent aux critères fixés par le cahier des charges et que les directeurs des foyers, en collaboration avec les responsables de l'Office des œuvres universitaires, fassent tout ce qu'il faut pour nous assurer une bonne qualité de vie, il reste beaucoup à faire. En effet, la situation dans certains foyers est inconfortable mais acceptable dans l'ensemble. Partager sa chambre avec d'autres filles n'est pas toujours évident et facile à vivre surtout qu'il faut partager les toilettes et les douches. De plus, on ne nous libère l'eau chaude que deux fois par semaine. Quant au réseau Wifi, il est trop faible et ne couvre pas toutes les salles et les chambres des foyers. En cas d'un dysfonctionnement des équipements dans les chambres ou d'une coupure d'eau, les responsables ne sont pas toujours là pour nous assister…». Son amie Cyrine renchérit : «Au niveau de la restauration, nous sommes satisfaits du prix pas cher des repas universitaires mais on souhaiterait que ceux-ci soient meilleurs et variés. En effet, à part les pâtes, les couscous, les poulets rôtis ou les haricots, on n'a pas beaucoup de choix. De plus, ces menus ne sont pas savoureux et la quantité est insuffisante. Il arrive même qu'on trouve une mouche ou un ver de terre dans nos plateaux ! Enfin, nos repas ne sont pas toujours équilibrés car ils manquent de fruits et de légumes. En fait, nos relations avec les chefs-cuisiniers sont bonnes mais on souhaiterait que les responsables fassent plus d'efforts pour améliorer la qualité du service et la valeur nutritive des aliments servis d'autant plus que nous n'avons pas assez d'argent pour nous payer des repas en ville…».