La crise de résultats de l'Espérance est bien présente. Elle pèse de tout son poids sur la large famille «sang et or». Des solutions et un sursaut d'orgueil sont impératifs sans autre retard. On peut toujours tolérer une défaite quand l'équipe vaincue fait montre de bravoure et tente sa chance de gagner avec enthousiasme et détermination. Mais rien de tout cela n'a eu lieu avant-hier à Sfax où l'Espérance Sportive de Tunis s'est inclinée devant son hôte, le CSS, auteur d'un match à la fois intelligent et haut en couleur. En moins d'une semaine, l'EST aura ainsi essuyé deux défaites qui en disent long sur sa crise de résultats désormais bien installée à cette étape cruciale de l'année où on est à deux doigts de la consécration continentale dans le cadre de la Champions League. En effet, l'Espérance de Khaled Ben Yahia s'est, une nouvelle fois, fait surprendre par un adversaire plus fort qu'elle. Pourtant, sur le papier, les «Sang et Or» étaient donnés favoris même s'ils jouaient loin de leurs bases devant un CSS à peine sorti d'une élimination en championnat arabe. Seulement l'Espérance était méconnaissable. Elle était l'ombre d'elle-même en livrant son plus mauvais match de ce début de saison. Sans âme, ni flamme La mauvaise prestation de l'Espérance à Sfax, après sa défaite de Luanda en Champions League, inquiète sur plus d'un chapitre. Ce qui est paradoxal c'est que l'EST arrive à monopoliser le ballon avec un éloquent pourcentage de possession sans pour autant parvenir à porter le danger devant les buts de ses adversaires. C'est intrigant! Pis encore, l'on assiste désormais à une nouvelle défaillance qui se résume dans le fait que l'EST se fait, à chaque fois, avoir de la même manière en laissant beaucoup d'espaces à ses vis-à-vis qui en profitent pour lui damer le pion sur des contres meurtriers. En témoignent le but encaissé à Luanda en fin de match (80') et ceux réussis par le CSS grâce à Aymen Harzi (32') et Firas Chaouat (93'). Où sont passés la variation de jeu et le rythme qui caractérisaient le style conquérant de l'EST? Aujourd'hui, les supporters du doyen des clubs tunisiens ne savent plus à quel saint se vouer avec le jeu «latéral», statique et monotone des joueurs. Mais ce qui tracasse le plus dans le rendement des «Sang et Or», c'est l'absence de leur flamme habituelle et de leur rage de vaincre. C'est plutôt à une équipe qui remplit de simples formalités qu'on a affaire. Bon sang, ce n'est pas de cette manière que l'EST va pouvoir franchir indemne le cap de Primeiro d'Agosto et de bien négocier sa finale africaine par la suite! Surtout si l'autre finaliste est un certain Al-Ahly. Toutes les formules et les alchimies ont été tentées par Khaled Ben Yahia afin que sa ligne d'attaque sorte de sa torpeur et parvienne à retrouver la voie des filets. Khénissi, Mejri, Jouini, Badri, Blaïli, Ben Sghaïer ont tous été passés en revue. Chacun d'entre eux a eu plus d'une chance pour tenter de redonner le sourire aux supporters dans ce compartiment qui ne semble pas près de se réveiller de sa longue et interminable léthargie. De surcroît, l'absence d'un régisseur de métier à la hauteur de la stature de l'Espérance et de ses ambitions est criardement paralysante. Les demi-mesures piochées dans l'effectif actuel sont loin, trop loin de résoudre ce problème récurrent ces dernières années. Bref, les mauvais résultats de l'EST et les bobards qui circulent à propos d'un éventuel «remerciement» de Khaled Ben Yahia donnent une ambiance morose et mal indiquée dans cette étape délicate dont il faut rapidement sortir pour l'intérêt du représentant du football tunisien.