L'Otic estime nécessaire d'effectuer un traitement structurel approfondi de la crise du dinar tunisien, et ce, à travers une politique d'austérité globale sur une période qui ne soit pas inférieure à 5 ans. Effectuer une révision approfondie de la carte agricole en augmentant le prix d'achat de l'agriculteur tunisien en vue de réaliser l'autosuffisance en produits de base, et notamment le blé dur et le sucre, tout en limitant les importations du maïs et du soja qui représentent les deux tiers du coût total de la production dans le secteur de l'aviculture (poulets et œufs). Suite au glissement de la valeur du dinar tunisien vis-à-vis des devises étrangères et ses impacts négatifs sur le pouvoir d'achat du consommateur, l'Otic prévient les parties prenantes des indicateurs au rouge, à commencer par l'augmentation à un rythme accéléré des prix des hydrocarbures, de l'énergie, des produits alimentaires de base sur les marchés internationaux. A cela s'ajoutent les charges du service de la dette extérieure, ce qui favoriserait un glissement plus grave de la monnaie nationale au cours de la prochaine période, ainsi qu'une flambée des prix surtout que plusieurs secteurs importent des composants et matières de l'étranger par devises sonnantes et trébuchantes. L'organisation souligne, d'autre part, que les réserves en devises sont passées de 120 à 70 jours d'importation. En quelques années, cette baisse a suscité l'engouement des opérateurs économiques pour les devises avec le recours de plusieurs industriels à l'achat à l'avance des matières premières. Aussi, les inquiétudes planent sur le capital national qui craint la diminution des richesses, suite à la poursuite de la chute de la valeur du dinar par rapport aux devises étrangères. Ces facteurs défavorables se traduiront par des pressions supplémentaires sur les réserves en devises et un glissement plus rapide du dinar. Face à cette grave situation, l'Otic estime nécessaire d'effectuer un traitement structurel approfondi de la crise du dinar tunisien, et ce, à travers une politique d'austérité globale sur une période qui ne soit pas inférieure à 5 ans. Des dispositions efficientes doivent être prises, à cet effet, en vue d'atténuer le déficit de la balance commerciale et les finances publiques. Dans ce cadre, l'Organisation propose l'interdiction absolue de l'importation des produits de consommation qui ont leur similaire fabriqué en Tunisie, ainsi que des produits relevant du secteur agricole, des industries manufacturières, excepté les produits de base, comme les huiles et les céréales. Révision de la carte agricole Par ailleurs, l'Organisation propose d'utiliser les normes européennes dans le contrôle technique à l'importation, en élargissant ce dernier en vue d'écarter tous les produits de qualité médiocre provenant de certains pays asiatiques et de Turquie. Une autre proposition importante formulée par l'Otic consiste à effectuer une révision approfondie de la carte agricole en augmentant le prix d'achat de l'agriculteur tunisien en vue de réaliser l'autosuffisance en produits de base, et notamment le blé dur et le sucre, tout en limitant les importations du maïs et du soja qui représentent les deux tiers du coût total de la production dans le secteur de l'aviculture (poulets et œufs). Il est nécessaire aussi, indique l'Organisation, d'accélérer l'approbation du projet de loi relatif à l'amnistie pour les crimes de change et d'activer la loi d'urgence en vue de lutter contre les échanges illégaux de devises en dehors du cadre et des institutions monétaires reconnues. Ces opérateurs qui travaillent dans le noir font partie d'une banque centrale parallèle en liaison avec l'économie informelle. Sur un autre plan, l'organisation propose une restructuration de l'institution de la défense nationale, dans le sens de la création d'une agence spécialisée dans l'exécution des projets relatifs à l'infrastructure de base (routes, ponts, barrages, lignes ferroviaires), et ce, dans le but de comprimer le coût de réalisation des projets publics qui a augmenté sensiblement, ce qui a rendu plusieurs entreprises inaptes à terminer la réalisation des projets. L'Otic considère comme utile l'intégration des entreprises industrielles nationales à capitaux étrangers dans des groupements, en vue de renforcer leur capacité dans l'innovation technologique et limiter l'importation des intrants. Enfin, l'organisation appelle les parties prenantes à redonner la valeur au travail dans les secteurs public et privé, et l'institution d'une trêve sociale sur une période de 5 ans avec révision du statut des agents de la Fonction publique et des services de base relevant des structures publiques, et ce, pour être plus rigoureux au sujet des congés de maladie. L'Organisation prévient que sans une accélération de prise des dispositions appropriées, adaptées à la gravité de la situation, des scénarios inquiétants pourraient survenir, comme le glissement du dinar, dont la valeur baissera encore plus (4 dinars pour un euro) en quelques mois, ce qui serait un coup dur pour la classe moyenne, dont une partie a rejoint la classe pauvre dans un contexte d'inflation galopante qui se poursuit.