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Samy Gharbi, mixeur et fondateur de l'Association des ingénieurs du son : «Notre métier a besoin de reconnaissance»
Entretien du lundi
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 10 - 2018

Chef opérateur mixeur du son au cinéma, Samy Gharbi est venu très tôt dans le monde des sonorités grâce à la musique. Musicien à la base, il a perfectionné sa passion pour le son grâce à des études en Allemagne. Samy Gharbi a accompagné le cinéma tunisien depuis presque une vingtaine d'années en mixant la plupart de ses films, tous genres confondus, et porte un regard différent sur nos productions qu'il a vécues aussi par l'oreille. En 2012, il a fondé l'Association tunisienne des ingénieurs du son. Il nous parle de ce métier difficile, fascinant et peu reconnu en Tunisie.
A vos débuts, vous vous destiniez à la musique...
Je suis musicien à la base et un passionné de musique. Dès l'âge de 9 ans, j'ai commencé à apprendre la guitare. Je peux dire que c'est grâce à la musique que j'ai découvert le fabuleux monde du son. C'est comme cela que j'ai décidé de faire mon chemin dans cet art. Avant de faire des études en Belgique et en Allemagne, je m'exerçais déjà en amateur. C'est en Allemagne que j'ai vraiment étudié le travail du son en post-production. A peine j'ai eu mon diplôme, j'étais embauché là-bas dans un studio de musique puisque je viens du monde de la musique et j'ai connu plusieurs musiciens allemands. C'était une expérience très enrichissante. A mon retour en Tunisie, j'ai créé un petit studio à l'avenue de la Liberté. J'ai commencé ma carrière petit à petit avec la télévision et les spots publicitaires jusqu'à ce que je découvre le cinéma tunisien à travers les court-métrages d'abord.
Le premier film que vous avez mixé en tant que professionnel et qui vous a fait découvrir le cinéma de l'intérieur ?
C'est un court-métrage de Naoufel Saheb Ettabaa qui s'intitule «Stambali». C'est à partir de là que j'ai commencé à m'intéresser à la fiction au cinéma après celle des feuilletons.
Quel effet cela fait de découvrir le cinéma tunisien d'un point de vue particulier qui est celui du mixeur ?
Au début, le son au cinéma était très basique. C'était surtout la narration filmique qui m'a attiré. A l'époque, le son se basait sur les ambiances et les dialogues essentiellement mais avec les nouvelles technologies, le cinéma à évolué et nous avons commencé à sentir l'importance de l'écriture sonore au cinéma. Cela a changé beaucoup de choses pour nous les professionnels puisque nous sommes devenus partie prenante de l'œuvre avec cette écriture sonore. Parce qu'à la base, le son c'est une écriture et aujourd'hui on parle même d'un métier à part entière qui s'appelle le «Sound designer». La magie du son peut changer complètement la perception du spectateur le dérouter ou le mettre sur une piste précise vu qu'il n'y a pas que l'image. Dans les grandes industries du cinéma le son, c'est quelque 50% du film.
Est-ce que les cinéastes tunisiens savent utiliser la musique dans leurs films ?
Il existe deux écoles en musique de film. La musique que je qualifierais d'habituelle avec des phrases qui reviennent tout au long du film et il y a le «Score» qui est une musique qui suit l'action et la sous-tend en quelque sorte et elle est tout le temps présente. En Tunisie, on commence à marier les deux genres dans nos films et je trouve que c'est une bonne chose. C'est déjà une évolution...
Qu'est-ce qu'une bonne musique de film pour vous ?
C'est une musique qui épouse tout l'habillage sonore du film et qui ne trahit ni son univers ni son image. Ça, c'est une musique réussie. C'est-à-dire qu'à aucun moment on ne sent qu'elle décolle du son et de l'image. C'est un tout qui transmet l'émotion au spectateur. Dans certains films, on ne sent pas qu'il y a une musique et pourtant elle y est ! C'est le résultat de beaucoup de travail !
C'est difficile de choisir une musique de film ?
C'est très difficile mais c'est aussi très difficile de composer la musique d'un film ! Le musicien dans ce cas doit avoir une solide culture cinématographique et être un cinéphile. Il doit aussi savoir décortiquer le scénario et savoir à quel moment il doit mettre plusieurs instruments ou un seul par exemple. C'est un travail d'orfèvre... Que d'habiter un film musicalement.
On reproche parfois à certains films leur minimalisme dans l'habillage sonore...
Il y a des réalisateurs qui sont minimalistes et des fois je n'arrive pas à les convaincre d'en mettre un peu plus ! Mon souci est que le film ne soit pas monotone. Il y a des films qui s'apprêtent au minimalisme mais il y a des films qui ne le supportent pas et qui appellent à la sonorité et c'est là que j'ai du mal à convaincre beaucoup de réalisateurs.
Si vous aviez à écrire un film vous commenceriez par le son ou par l'histoire ?
Je commencerais par l'idée déjà ! Et puis le film, pour moi, est un tout qui se tient harmonieusement.
Quel est l'état des lieux de votre métier en Tunisie ?
Il y a au moins la volonté de bien faire mais le problème se situe au niveau des écoles et des universités qui dispensent cette formation.
Pourquoi ?
Parce qu'ils sont en train d'enseigner du basique qui est souvent dépassé par les nouvelles technologies. Il n'y a pas d'actualisation du savoir qu'ils transmettent aux étudiants alors que le monde du son évolue très vite. Résultat : on a affaire à des étudiants qui ont du mal à suivre les anciens qui sont tout le temps collés à l'évolution de ce métier. A mon sens, les jeunes doivent être vraiment à jour dès l'université ou l'école.
Côté sonore, est-ce que nos salles de cinéma nous servent de la bonne qualité ?
Les exploitants commencent à s'intéresser à la qualité sonore des films projetés et à investir dans le son. Après l'état des lieux qu'on a effectué dans les salles tunisiennes, on a remarqué que certains d'entre elles sont très loin du compte parce qu'une salle de cinéma nécessite de la maintenance et du contrôle sonore tous les six mois, chose qui ne se fait pas automatiquement. Mais avec l'action de l'Atis (Association des ingénieurs du son), il y a une prise de conscience quant à ce problème. Il ne faut pas oublier que nous, les mixeurs, sont les premiers à souffrir de ce problème car tous nos efforts pour le film tombent à l'eau parce qu'un exploitant entretient mal son matériel.
L'association Atis dont vous êtes le fondateur vise quel objectif ?
Parce que notre métier nécessite un regroupement professionnel par principe. Parce que notre métier à évolué et ne fonctionne plus comme avant. C'est un métier très difficile peu reconnu en Tunisie et qui ne cesse d'évoluer. La chaîne des départements à l'intérieur du métier du son s'élargit de plus en plus comme le maillon du «Sound Designer» qui est survenu nouvellement. Cette association tente de regrouper tout ce monde-là et pour la bonne cause entre autres pour transmettre notre savoir aux jeunes et les aider à mieux s'intégrer dans le domaine.
Qu'est-ce qui manque à votre métier ?
Beaucoup de choses mais nous demandons déjà la reconnaissance de notre métier de mixeurs et d'ingénieurs du son dont la place n'est plus à démontrer dans le cinéma tunisien. Je trouve que c'est un métier qui mérite d'être reconnu comme celui de l'image ou de la réalisation pendant les festivals puisque je n'ai jamais entendu parler d'une reconnaissance pour le savoir-faire tunisien en matière de son pendant les JCC par exemple.


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