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«Je n'ai pas d'auteur qui m'inspire mais tous les auteurs m'ont construit»
Entretien du lundi avec l'écrivain algérien «Yasmina Khadhra»
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 11 - 2018

«Yasmina Khadhra» fait un détour par Tunis et part, entre autres, à la rencontre d'étudiants tunisiens en lettres, comme ceux de l'Institut supérieur des langues de Tunis où il a animé une rencontre-débat intitulée «La Braise des mots, les mots de la braise», organisée par le département de l'établissement universitaire. Le romancier attise la foule et attire le lendemain un raz de marée de lecteurs férus à la librairie El Moez à Tunis : son dernier ouvrage paru «Khalil» a été épuisé en moins d'une heure et sa séance dédicace a duré pendant plus de quatre heures. Samedi après-midi, c'est à la première assise mondiale des journalistes que le romancier s'est livré devant un public attentif. Un retour s'impose sur ses déclarations.
L'accueil de votre dernier livre paru « Khalil » en Tunisie était fabuleux. Qu'avez-vous à dire sur cette rencontre avec un public aussi féru ?
C'était un grand bonheur ! Merci beaucoup à l'universitaire Cyrine Ben Rjab et à Mohamed Bahri, propriétaire de la librairie El Moez, d'avoir organisé cet événement. Ils y ont cru et ils l'ont fait. Le public était mélangé, j'ai vu des gens venir du sud spécialement pour cette rencontre. Je m'attendais un peu à ça : les Tunisiens m'écrivent beaucoup sur les réseaux sociaux. Ce peuple a besoin de recouvrir sa lucidité et j'y crois beaucoup, il se relèvera. Il résistera. Je suis admiratif. Une prochaine tournée aura sans doute lieu prochainement.
«Khalil», votre dernier roman en date présente une approche différente du terrorisme. Vous avez, à votre actif, autant de romans qui traitent de différents sujets. Etes-vous tenté d'évoquer un thème encore inexploité pour vous ?
Peut-être un roman érotique ! (rire). Je ne suis pas spécialisé dans le terrorisme. J'ai fait voyager mes lecteurs un peu partout au Mexique, aux Etats-Unis, à Cuba, en Palestine. Je suis quelqu'un de très à l'écoute de son époque. Le grand malaise de la littérature, c'est qu'elle se fait actuellement otage des manifestations et des problèmes d'identification alors qu'on a beaucoup de choses à dire du monde et au monde qui est toujours réceptif. Il ne faut pas hésiter à répondre aux attentes du public.
Le terrorisme change de visage et a été traité différemment dans un grand nombre de vos romans, y compris le dernier…
Il y a un courant terrible pire que le djihadisme, c'est celui des philosophes et intellectuels, politiques, qui essaient de stigmatiser l'Islam et les musulmans alors que notre mal suprême à tous c'est le terrorisme. Cette manipulation peut être le résultat d'un choc entre les cultures, les nations. On est voué à des théories fantaisistes, on est effrayé, c'est ça le véritable terrorisme psychologique. Autant vivre sa vie, malgré tout, foncez et ce qui doit arriver arrivera. Ne pas se plier face à cette idéologie fasciste. Il s‘agit d'un mouvement ultra puissant. D'un endoctrinement terrible derrière lequel il existe un grand lobbying.
Avez-vous un auteur que vous admirez ?
Je n'ai pas d'auteur qui m'inspire mais tous les auteurs m'ont construit, je leur dois tout ce que je fais, tout ce que j'écris. Il faut se nourrir de tous les courants littéraires.
Vous participez à un événement majeur comme ces premières «Assises du journalisme», organisé à la Cité de la culture. Il s'agit d'une occasion en or pour les journalistes de débattre…
Pas débattre, les journalistes savent exactement ce qu'ils ont à faire mais de se rassembler, de se retrouver, d'échanger. Il faut qu'ils retrouvent cette notoriété qu'ils ont toujours ou qu'ils avaient, qu'ils luttent à leur manière contre les courants extrêmes et les dictatures naissantes. Qu'ils soient solidaires, convaincus par leur mission, par l'apport qu'ils doivent donner pour une société meilleure. Des militants.
Quelle est la part de responsabilité d'un citoyen comme vous et moi ?
Un citoyen n'a pas honte d'avoir confiance. S'il s'aperçoit qu'on lui ment, il cède à la toile, qui est capable d'apporter tout ce qu'il a besoin de savoir en un simple clic. Mais le journaliste a la légitimité de l'information, il doit absolument la recouvrir cette information, sur la toile elle est chosifiée, vilipendée… ce qui provoque un ras-le-bol citoyen. J'espère que tout cet enthousiasme pour la toile va s'amenuiser. La vérité et l'authenticité retrouvent toujours leur place.
Mais le citoyen, comme le journaliste de nos jours, est devenu acteur. Il ne relaye pas cette information sur le net mais il la reproduit…
C'est un figurant, il est souvent anonyme. Le citoyen n'aura jamais autant de poids face au journaliste et la presse redeviendra la force qu'elle était le jour où elle comprendra qu'elle ne doit obéir qu'à sa propre conscience. Trump se bat tout le temps contre le Washington Post, ce 4e pouvoir, mais la presse américaine n'a rien à craindre là-bas parce qu'elle est libre et qu'elle croit en son authenticité.


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