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Les réformes de rupture sont incontournables
33e Edition des Journées de l'entreprise
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 12 - 2018

Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, n'y est pas allé par quatre chemins pour dire que l'absence de soutien politique a compliqué énormément le travail du gouvernement et de surcroît l'application des réformes
La 33e édition des Journées de l'entreprise a démarré hier à Sousse pour débattre d'un thème fort intéressant pour le secteur privé tunisien, à savoir «l'entreprise et les réformes de rupture». Des réformes qui devraient faire sortir l'économie tunisienne d'une situation assez délicate, avec une inflation qui grimpe, un déficit commercial qui se creuse, un dinar qui ne se maintient plus devant l'euro et le dollar mais aussi un climat social perturbé et une instabilité politique qui se confirme. La rupture devrait être ainsi un moyen pour contenir cette dégringolade et s'orienter vers une croissance soutenue et inclusive. Des réformes urgentes sont nécessaires, selon les organisateurs des Journées de l'Entreprise pour une rupture totale qui vise la révision du modèle économique et de couper court avec les demi-mesures.
Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, n'y est pas allé par quatre chemins pour dire que l'absence de soutien politique a compliqué énormément le travail du gouvernement et de surcroît l'application des réformes. «Il y a plusieurs réformes qui ont été retardées. C'est un cumul de plusieurs années. Nous avons manqué également de soutien politique réel dans des questions difficiles. Ce qui a fait que nous avons eu des réformes qui paraissent molles ou inachevées», a-t-il lancé à l'ouverture de la 33e édition des Journées de l'entreprise. Un constat relaté avec amertume par M. Chahed, indiquant que le gouvernement s'est trouvé seul pour défendre les réformes anticipées et que le débat public ne favorise pas le traitement de ces questions.
Le Chef du gouvernement a également affirmé que les réformes de rupture nécessitent, dans certains cas, un soutien politique qui est absent actuellement de la part des partis politiques. Il a ajouté que les réformes exigent des sacrifices et ont certainement un coût. « On ne parle pas souvent des coûts des réformes. Il faut aussi prendre en compte la résistance de l'administration». Et d'ajouter qu'« il faut être franc avec les citoyens. Pour cela, je conseille aux gens qui vont gouverner demain de communiquer sur les réformes structurelles à entamer dans les élections prochaines pour ne pas laisser le pays tourner dans un cercle vicieux », a-t-il affirmé.
Défis pour le gouvernement
Cela n'a pas empêché, selon M. Chahed, le gouvernement actuel d'aller de l'avant. Deux défis essentiels ont été relevés. Le premier est le déficit budgétaire qui s'est établi à 4,9% en 2018 alors qu'il était à 7,4% en 2016. Un taux qui a été maintenu dans la loi de finances complémentaire, approuvée par l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Chahed a indiqué que l'année actuelle est la première année où il a été possible de réaliser un déficit budgétaire en accord avec les estimations, surtout que plusieurs transformations ont été opérées. Il cite l'augmentation des prix des hydrocarbures, avec un prix du baril qui a atteint 80 dollars alors qu'il a été estimé à 54 dollars, soit un coût supplémentaire sur le budget de l'Etat de 2400 millions de dinars. Pour 2019, le gouvernement table sur une réduction du déficit budgétaire à 3,9%.
Le deuxième défi évoqué par le chef du gouvernement est l'accélération de la croissance, indiquant que le taux de croissance a évolué de 0,6% au troisième trimestre 2016 à 2,6% à la même période en 2018. Un taux qui aurait pu être plus élevé. D'après lui, s'il y avait une stabilité politique et un climat général plus favorable.
M. Chahed a insisté sur l'importance de renforcer l'initiative économique et de soutenir les entreprises nationales. Un objectif qui exige la réduction de la pression fiscale, étant une entrave à l'investissement, ajoutant que le projet de la loi de finances 2019 ne prévoit pas de nouveaux impôts. Il comporte une poursuite de l'exonération de l'impôt sur les revenus durant quatre années à partir de la date d'entrée en activité et aussi une révision du taux d'imposition sur les sociétés, tout en donnant la priorité aux secteurs à haute valeur ajoutée en les soumettant à un impôt sur les sociétés de 13,5% pour les revenus réalisés à partir du 1er janvier 2021. Le secteur touristique bénéficiera également d'une restructuration financière pour les établissements en difficulté.
Pour le secteur de l'énergie, le chef du gouvernement a insisté sur l'importance de réduire le déficit énergétique qui est devenu insoutenable et pèse lourdement sur le déficit commercial et a un impact délétère sur la valeur du dinar par rapport aux devises étrangères. Il a dénoncé des résistances de part et d'autre, voyant dans l'ouverture du secteur une forme de privatisation. Il a souligné qu'un programme de transition énergétique a été mis en place et des projets pour l'installation de 1000 MW ont été approuvés dernièrement par le Conseil des ministres, pour un coût d'investissement de 2.500 MDT, indiquant que le lancement de travaux est prévu pour fin 2019.
Chantier administratif
En ce qui concerne la simplification des procédures administratives, Chahed a soutenu que cette question est prioritaire pour le gouvernement, surtout avec la promulgation de la loi sur l'investissement et ses textes d'application, l'approbation du Startup Act et aussi la réduction des autorisations pour les activités économiques par le biais d'un décret gouvernemental. Plusieurs procédures administratives ont été révisées, selon lui, à l'instar de la réduction à hauteur de 60% des procédures nécessitant une légalisation de signature.
Renforcement de l'investissement
Le chef du gouvernement a indiqué qu'il a donné les instructions pour la préparation d'un projet de loi afin de lever les obstacles dans le système législatif, étant devenu une entrave au renforcement de l'investissement et la progression des entreprises économiques. Ce projet de loi sera présenté au premier trimestre 2019. De même, il a noté qu'un nouveau code des changes est en cours de préparation, soulignant qu'un projet de loi pour la régularisation de la situation des infractions de change a été soumis à l'ARP.
Concernant la transformation numérique, M. Chahed a affirmé qu'elle est une priorité pour le gouvernement en 2019 avec le but de réduire les liquidités, de lutter contre l'évasion fiscale et la corruption et aussi consacrer la transparence dans les transactions. Il a souligné qu'une mesure « révolutionnaire » qui est celle de limiter le montant maximum en liquide des transactions pour l'achat de voiture ou de bien immobilier à 10.000 dinars. On espère que cette mesure permettra de réduire l'ampleur du marché parallèle.
Le chef du gouvernement n'a pas manqué d'insister sur l'importance de la stabilité politique et sécuritaire dans la conduite des réformes. Il a affirmé que 6.000 MDT ont été consacrés aux ministères de l'Intérieur et de la Défense. « Ce budget représente 15% du budget. Il ne faut pas oublier que la composante sécuritaire est importante », a-t-il lancé.
Implication du secteur privé
De son côté, Taieb Bayahi, président de l'Institut Arabe des Chefs d'Entreprise (Iace), a indiqué que l'instabilité politique impacte grandement les acteurs économiques, soulignant que le secteur privé joue un rôle essentiel pour sortir de la crise que connaît la Tunisie actuellement. Mais pour cela, il faut lui donner les conditions propices pour qu'il joue convenablement son rôle, estime-t-il, ajoutant que les réformes de rupture sont nécessaires pour réaliser les transformations souhaitées. « Il faut revoir la réglementation des changes, la fiscalité, le marché du travail, et aussi le système institutionnel et législatif. Il faut couper avec l'ancien et regagner la confiance des acteurs économiques et se donner les moyens pour gérer ces réformes », a-t-il signalé.
M. Bayahi a fait remarquer que les entreprises tunisiennes souffrent de la détérioration du dinar qui a perdu 43% de sa valeur depuis 2011. Cela a amené à une augmentation du taux d'inflation et une baisse des réserves de devises. De même, il a induit à une hausse du taux d'intérêt sur le marché monétaire, alourdissant le coût du crédit et rabaissant la rentabilité des investissements. Il a ajouté que la pression fiscale reste très importante, renforçant l'évasion fiscale et l'économie informelle. « Ce sont des obstacles qui limitent notre compétitivité. Ce que nous connaissons actuellement avec la hausse du taux d'inflation assure la nécessité d'ouvrir un dialogue national sur la productivité et aussi instaurer des réformes du marché des changes comme une priorité pour les réformes », a-t-il observé.
Du côté des bailleurs de fonds étrangers, la situation s'améliore mais requiert encore plus d'engagement. Emma Navarro, vice-présidente de la Banque Européenne de l'Investissement (BEI), a affirmé que la coopération avec la Tunisie s'est intensifiée depuis 2011, soutenant l'engagement à l'assister davantage. Elle a ajouté que les défis sont significatifs et complexes, nécessitant des réformes pour rétablir la confiance des investisseurs étrangers et nationaux. « La BEI a la ferme volonté d'assister la Tunisie. Elle a mobilisé jusqu'ici 7 milliards d'euro dans l'infrastructure, l'énergie, l'éducation, la jeunesse, l'innovation. Durant la conférence Tunisia 2020, elle s'est engagée sur 5 milliards d'euro pour soutenir les secteur privé et public. Mais nous offrons plus qu'un financement, une expertise technique », a-t-elle insisté.
Andrew Wilson, Directeur exécutif du Centre International pour l'Entreprise privée, le secteur privé a besoin que le gouvernement mette en place les bases d'un système de confiance pour lutter contre le secteur informel et encourager ceux qui s'activent à s'intégrer dans le secteur formel. Il a signalé que le secteur privé doit participer au dialogue social pour identifier les lacunes et les contraintes et fixer les priorités, afin d'être une force de propositions.
Pour Slim Zghal, coordinateur des Journées de l'entreprise, il est important d'avoir une vision claire pour les années qui viennent, et pour une réforme porteuse de changement. Il a indiqué que le contexte international reste défavorable, nécessitant une action rapide et efficace et un changement de l'état d'esprit. « La nature humaine est averse au changement. Mais comme a dit Mitterand gouverner ce n'est pas plaire », a-t-il lancé.
La réalisation du projet du port en eaux profondes d'Enfidha démarrera avant fin 2018
Les travaux de réalisation du projet du port en eaux profondes d'Enfidha démarreront avant la fin de 2018 après la parution, hier, dans le Journal officiel de la République tunisienne (Jort) de la décision de création de la société du port en eaux profondes d'Enfidha, a annoncé le chef du gouvernement Youssef Chahed.
Présidant, hier, à Sousse, l'ouverture de la 33e édition des Journées de l'entreprise (7-8 décembre 2018), Chahed a ajouté, dans une déclaration aux médias, que le gouvernement a approuvé l'allocation de crédits d'un montant de 31 millions de dinars (MD) pour l'exécution des travaux d'extension du terrain olympique de Sousse, sachant que ce montant ne s'élevait qu'à 17 MD.
Il a expliqué que la municipalité de Sousse s'est engagée à accorder des crédits de l'ordre de 6 MD du coût total du projet, les travaux devant démarrer au cours du premier trimestre de 2019.
Les travaux d'extension du terrain concernent tant les gradins couverts que ceux découverts pour augmenter la capacité d'accueil du terrain à 40.000 spectateurs au lieu de 23.000 actuellement.
Concernant la visite qu'il a effectuée au centre hospitalo-universitaire (CHU) de Sahloul à Sousse, le chef du gouvernement a déclaré que le gouvernement veille à répondre aux besoins des différentes composantes du système de la santé et œuvrera à pourvoir les établissement sanitaires tunisiens en ressources humaines.
Il a souligné, dans ce cadre, le souci du ministère de la Santé d'effectuer de nouveaux recrutements concernant les médecins et techniciens de la santé et de rouvrir plusieurs hôpitaux et services fermés, en plus de continuer à rapprocher les services sanitaires des citoyens.


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