Une politique visant à protéger les métros doit entrer en vigueur au plus vite. Son mot d'ordre serait : «Le casseur payeur» La Sncft, tout comme la Transtu, demeurent la cible des critiques des usagers. Les prestations, au lieu de s'améliorer, régressent à la vitesse grand V. Dans le meilleur des cas, certaines autres prestations stagnent. En effet, la situation n'est pas reluisante. Les paramètres de sécurité, de qualité des services, de l'état des équipements (véhicules, stations, billetterie, communication, écoute des usagers...) ne sont pas au niveau attendu. Pour la Sncft, les habitués de la ligne de la banlieue sud sont confrontés, quotidiennement, aux surprises de dernière minute comme les retards de plus en plus fréquents ou les trains bondés en passant par les multiples gênes causées par des meutes de jeunes ou les accidents. Les passagers sont importunés par des bandes de jeunes (généralement ceux des lycées riverains) qui se croient tout permis et ne respectent aucun garde-fou en l'absence de dissuasion. Le train de la banlieue sud ne mérite pas d'être malmené de cette manière par ces groupes de vandales qui y sévissent impunément. Du côté de la Transtu, il n'y a rien de nouveau à signaler. Les pratiques sont toujours les mêmes que celles qu'on connaissait depuis des décennies. Les utilisateurs ne ressentent aucune amélioration de leur quotidien. Ils se considèrent comme incompris. D'ailleurs, ils désespèrent et n'attendent plus rien de la société. Tout juste s'ils sont des témoins passifs de tout ce qui se passe autour d'eux. Ils ne font que constater leur impuissance. On continue d'assister à des comportements qu'on croyait révolus : des agents de la Transtu qui ne respectent pas l'itinéraire de la ligne sont légion. Ceux des lignes 60, 20 c, 18 c, etc. préfèrent ne pas emprunter le même parcours pour éviter d'embarquer les voyageurs. D'autres grillent les stations où de nombreux élèves attendent. Incidents multiples et retards fréquents Un autre phénomène insolite laisse songeur. La ligne 54 b (qui relie El Mourouj V à l'hôpital des traumatismes et des grands brûlés de Ben Arous) roule, toujours, à vide. Les quelques passagers l'utilisent, uniquement, du terminus de la ligne jusqu'au terminus du métro n° 6 à El Mourouj IV. Le reste du parcours jusqu'à l'hôpital indiqué, ce bus le fait, pratiquement, sans aucun client à bord. Pourquoi continuer à exploiter cette ligne si elle n'est pas rentable. Les lignes 74, 74 B et 59 A sont, pourtant, capables d'assurer la même desserte. Ne vaudrait-il pas mieux injecter ce véhicule dans d'autres lignes plus rentables et où la demande est forte ? Il y a, par ailleurs, un autre travail très urgent à entreprendre. Il concerne l'écoute des usagers. Ce volet, nous semble-t-il, ne jouit plus de l'intérêt qu'il devrait avoir. La Transtu donne l'impression qu'elle ne prend pas en compte les demandes de ses clients. Elle peut, toujours, invoquer les nombreuses contraintes (que les clients connaissent et comprennent), cela ne peut, en aucun cas, constituer une excuse. Il est possible de mieux exploiter ce qui existe grâce à une bonne gestion et à une maîtrise des moyens disponibles. Le réseau de bus ou de métros est-il bien entretenu pour éviter les pannes et les désagréments pour les voyageurs ? Les ressources humaines sont-elles employées de façon rationnelle ? Le matériel roulant est-il, régulièrement, à jour ? En attendant l'acquisition de nouveaux matériels, les responsables peuvent trouver les bonnes formules pour répondre à la forte demande qui existe. Actuellement, des incidents multiples entraînent, par exemple, de grands retards et causent des dommages aux clients. Il est, inconcevable d'attendre un bus plus d'une heure quelle que soit la ligne. Ces habitudes remontent à des dizaines d'années. En outre, on s'étonne de l'indifférence totale affichée face aux actes de dégradation des rames des métros. Ces actes se font quotidiennement au vu et au su de tous. Les nouvelles rames utilisées sur les lignes 1, 4 et 6 n'ont pas échappé à ces vagues de vandalisme. Quasiment, aucune rame n'a été épargnée. Il y en a qui ont été salies avec de la peinture sur toutes les faces y compris sur les vitres. Celles-ci sont, souvent, brisées. Des énergumènes s'en prennent aux portières automatiques en les bloquant. C'est ainsi que plusieurs portes sont hors d'usage. Les freins secs occasionnés par l'actionnement des manettes de sécurité ne se comptent pas. Dans de nombreux cas, des enfants, des personnes âgées et même de simples passagers sont bousculés ou blessés à cause de ces agissements. Comment peut-on continuer à supporter ces actes sans prendre les mesures nécessaires? Le coût de ces déprédations n'est pas négligeable pour qu'on laisse faire sans réagir. Une politique visant à protéger nos métros doit entrer en vigueur au plus vite. Son mot d'ordre serait : «Le casseur payeur». Où sont ces agents de sécurité que la société a engagés ? N'est-il pas temps de leur donner les moyens de faire leur travail avec plus d'efficacité pour réduire ce vandalisme rampant ?